Face aux échecs des traditions religieuses traditionnelles pour répondre aux questions et aux angoisses de leurs fidèles, dans un monde empreint par l’omniprésence de la science, beaucoup de personnes ressentent tout de même le besoin d’avoir des expériences spirituelles pour se libérer de leur souffrance et de leur malheur quotidien. Alors que le monde a changé de Pape, alors que les sectes font le plein pour dépouiller leurs victimes, beaucoup de personnes se tournent vers une religion qui n’en est pas vraiment une, une tradition qui nous vient d’Asie (Inde, Thaïlande, Corée, et bien sûr Chine et Japon) le bouddhisme. Je m’y intéresse aujourd’hui de plus en plus.

Statue d’un bouddha à Asakusa au Japon

Statue d’un bouddha à Asakusa au Japon

Le point de départ du bouddhisme est la naissance du prince Siddhartha dans une famille régnant dans le nord de l’Inde il y a plus de 2500 ans. A 29 ans il décida de quitter la vie princière pour constater par lui-même la souffrance et l’insatisfaction du monde et surtout, chercher un moyen de la surmonter. C’est à 35 ans, sous l’arbre qui sera appelé l’arbre Bodhi (arbre de l’éveil), qu’il deviendra un bouddha, autrement dit un être éveillé. Il vécut jusqu’à l’age de 80 ans et passât toute sa vie à transmettre à ses disciple ses Sutras (discours) avec une idée directrice : se libérer de la souffrance et de l’insatisfaction. Autrement dit le bonheur serait avant tout une affaire « intérieure »…

Attention le Bouddha Shakyamuni tel que sera appelé Siddhartha après son éveil, n’est pas un dieu et ne s’est jamais définit comme tel. D’ailleurs l’un des points essentiels de son enseignement est que chaque homme a le potentiel de devenir bouddha et ainsi de s’affranchir de la souffrance.

Les discours du bouddha sont articulés autour de 4 nobles vérités :
– de la souffrance (rencontrer quelqu’un que vous n’appréciez pas, être séparé de vos proches, ne pas obtenir l’objet de vos convoitises)
– de la cause de la souffrance (l’attachement causé par le désir et l’insatisfaction qui en résulte)
– de la cessation de la souffrance (il est possible de faire cesser cette souffrance quotidienne en mettant fin à l’attachement…)
– de la voie qui mène à la cessation de la souffrance.

Il est facile de comprendre qu’effectivement les causes de nos souffrances sont parfaitement identifiées ici. La société de consommation exacerbe ce sentiment (achetez cette dernière voiture et vous serez plus heureux…). Bien entendu il est hors d’atteinte dans notre société actuel (sauf à renoncer à cette vie là en devenant nonne ou moine) de penser que l’on parviendra totalement à éliminer cette souffrance. Le bouddhisme est avant tout une affaire de pratique pour parvenir à l’apaiser et à mieux appréhender le monde qui nous entoure et auquel on appartient.

La pratique est articulée autour de l’éthique (dans la vie de tout les jours), la méditation (pour parvenir à un état de sagesse), et la dévotion. Chaque laïc peut pratiquer.

Il existe plusieurs traditions de bouddhistes, découlant de siècles d’histoires et d’enseignements. En effet, le bouddhisme est pragmatique, plus que dogmatique. Et chacun, chaque civilisation, chaque société, doit trouver en son sein la réponse qu’il recherche. Les discours du Bouddha n’en sont pas moins universels.

Les deux principales traditions bouddhistes sont :
– Le Théravada : École des anciens (Sri Lanka, Birmanie, Thaïlande)
– Le Mahayana : Traditions essentiellement présentes au Japon, en Chine, au Tibet.

Le bouddhisme s’est ensuite répandu dans le reste du monde notamment en occident. Comme au Japon, la tradition la plus représentée en Europe (et en France donc), est la tradition Zen. Zen est un mot d’origine japonais, qui vient du Sanscrit dhyana qui veut dire méditation. Cette tradition mets en effet l’accent sur cette pratique centrale du bouddhisme qui permet d’atteindre un état de sagesse, par rapport à soi-même et au monde qui nous entoure. C’est à cette tradition que nous allons nous intéresser dans les articles à venir.

Petit lexique :

  • Bouddha -> être éveillé
  • Dharma -> lois (de l’univers, règles de la voie spirituelle, et enseignement du bouddha)
  • Sangha -> communauté spirituelle bouddhiste
  • Sutras -> discours du Bouddha