Sorti le 27 mars dernier, le nouveau film de Tim Burton est une nouvelle adaptation en « live » des aventures de Dumbo dont le classique de Disney date de 1941. Nouvelle collaboration entre le génial réalisateur américain et la mythique maison de production, Dumbo démontre une fois de plus tout le talent et le savoir-faire de Tim Burton pour nous conter une histoire empreinte de poésie et dont le message se veut résolument en faveur de la protection des animaux. Avec en prime un clin d’oeil à Disneyland loin d’être inintéressant.
Une réinterprétation de l’histoire servie par un casting prestigieux
Contrairement aux dernières transpositions à l’écran du Livre de la Jungle et de la Belle et la Bête, Tim Burton s’éloigne avec ce nouveau long-métrage des dessins animés classiques de Disney pour livrer une interprétation plus personnelle du Dumbo original. C’est ce qui nous a intéressé avec le fait qu’il s’agit d’un vrai film et non d’un long métrage entièrement en CGI comme on peut l’attendre sur le futur Roi Lion.
On suit ici l’histoire d’une ancienne vedette de cirque meurtrie par la guerre, Holt Farrier, campé par Colin Farrell, parfait dans le rôle de cet homme marqué par les accidents de la vie, qui se voit confier le destin d’un petit éléphanteau lors de son retour au cirque itinérant qui l’emploie. N’y connaissant rien, le rôle de ses enfants sera essentiel.
Lors de la présentation de Dumbo, les choses tournent mal et la petite troupe se retrouve bientôt à New-York sous le joug du cruel et cynique propriétaire du parc d’attractions Dreamland Circus. Dumbo se retrouve séparé de sa mère et voit sa différence exploitée à des fins mercantiles par un producteur sans scrupule.
Tim Burton s’est une fois de plus entouré de ses acteurs fétiches pour donner vie aux personnages de sa vision de Dumbo : Ainsi le méchant de l’histoire est interprété par le toujours génial Michael Keaton, inoubliable interprète de Batman et Beetlejuice alors qu’Eva Green (vue dans Dark Shadows et l’excellent Miss Peregrine et les enfants particuliers) interprète le rôle d’une trapéziste so-frenchy qui se prendra d’affection pour le petit Dumbo et ses amis. Danny deVito, l’inoubliable « pingouin » de Batman le défi est également de la partie pour une nouvelle collaboration après ses apparitions dans Mars Attacks ou Big Fish. Porté par ce casting 5 étoiles, ce film est une véritable réussite dans lequel on se plaît à plonger avec délice.
Un film plus engagé qu’il n’y paraît
Le grand malheur de Dumbo, c’est d’être moqué et conspué car il est différent de ses congénères à cause de ses oreilles disproportionnées. Ce qui peut s’apparenter à un handicap au début du film se révèle être en réalité une force pour le jeune éléphanteau qui va découvrir que ces grandes oreilles lui permettent de voler. C’est ce qu’on peut résumer du film de 1941 et Tim Burton, qui aime dans son oeuvre traiter de personnages différents et à la marge de la société, ne pouvait que rendre honneur à cette histoire en nous en livrant son adaptation.
Mais, si l’idée principale est conservée, le réalisateur a pris quelques libertés en ce qui concerne la conclusion de l’histoire. Si dans le film original, le petit éléphant retrouvait sa mère avec qui il poursuivait sa vie au sein de la troupe du cirque, Tim Burton a souhaité un autre final pour son Dumbo. Sans trop en dévoiler pour éviter de spoiler ceux d’entre vous qui n’auraient pas encore vu le film, on peut dire que le réalisateur américain a profité de ce film pour faire passer son message en faveur de la cause animale qu’il défend depuis des années. On peut aussi noter qu’aucun animal n’a en réalité participé au tournage et on n’y voit que du feu. L’association PETA s’en est d’ailleurs félicité et lui a adressé un message de remerciement.
Un nouveau Tim Burton hautement recommandable
Cette adaptation de Dumbo marque une fois de plus une collaboration réussie entre Disney et Tim Burton. Fans de la première heure de l’univers du génial réalisateur américains, nous avons à de nombreuses reprises fait part de notre admiration à son égard. Quand on connaît les débuts difficiles de la relation entre le réalisateur culte et les fameux studios Américains, on est heureux de constater que la hache de guerre semble enterrée (quoique …). Grâce à son univers magique et poétique, Tim Burton offre une nouvelle vision des aventures du jeune éléphant capable de voler.
Les décors et la photographie sont comme toujours superbes et on se plaît à rire et à être tristes devant les aventures du jeune pachyderme et de la troupe qui l’accompagne. Comme toujours la musique signée Danny Elfman est superbe et le générique de fin interprété par Arcade Fire qui reprend la berceuse “Baby Mine” du film de 1941 conclut magnifiquement ce magnifique voyage plein de tendresse et d’émotions.
Vous apprécierez aussi au passage les nombreux clins d’oeil au film original et la superbe version du Disneyland Steampunk de Tim Burton, qui ne manque pas de nous interroger sur ces entreprises de rêve dont les grands mots et les grandes valeurs ne cachent pas forcément la réalité. Doit-on y voir une critique à peine dissimulé de son producteur ?