Le transhumanisme.

Vous l’avez sans doute remarqué, mais plus le temps passe et plus ce que la technologie nous propose se rapproche de ce qui est imaginé par les auteurs de science-fiction. Humains augmentées, mais aussi surveillance généralisée (1984), tout cela se profile sans doute bien plus vite encore que la conquête spatiale, autre grand thème de ces auteurs (qui nous invitent souvent à considérer les futurs possibles, utopies et dystopies, on peut citer Matrix, Terminator, i-Robot, Cyberman dans Doctor Who et bien d’autres).

Les progrès de la médecine, de la biotechnologie, de la nanotechnologie, de la robotique, de la connectivité rapide et omniprésente, des objets / vêtements connectés (Wearable Tech), mais aussi de l’intelligence artificielle et du traitement de l’information (big data / smart data) laissent à penser que nous prendrions le chemin d’un être humain amélioré grâce à la technologie. L’informatique et l’Homme seraient-ils sur le point de converger ?

« Le transhumanisme est un mouvement culturel et intellectuel international prônant l’usage des sciences et des techniques, ainsi que les croyances spirituelles afin d’améliorer les caractéristiques physiques et mentales des êtres humains. Le transhumanisme considère certains aspects de la condition humaine tels que le handicap, la souffrance, la maladie, le vieillissement ou la mort subie comme inutiles et indésirables. Dans cette optique, les penseurs transhumanistes comptent sur les biotechnologies et sur d’autres techniques émergentes. » Source : Wikipédia.

Upload yourself - Transhumanisme selon Apple

Upload yourself – Transhumanisme selon Apple (Uchroniques)

Cette quête on la retrouve déjà dans les mythes de l’antiquité tel que « La Fontaine de Jouvence » par exemple. Pour certains ce serait l’idée « la plus dangereuse du monde », pour d’autre « la plus audacieuse et idéaliste ». Ce qui est sûr c’est qu’elle pose de nombreuses questions, celle de la surpopulation par exemple, de l’utilisation des richesses limitées de notre planète, mais aussi d’un accès équitable à ces innovations. Il y a aussi d’évidentes question éthiques. Le monde tel qu’il est aujourd’hui, avec ses profondes injustices et inégalités, n’invite pas à être optimiste.

Mais quoiqu’il en soit, on y va. Comment pourrait-il en être autrement alors que l’être humain aspire depuis toujours au progrès et à l’amélioration de sa condition ? Qui n’a pas envie d’être plus intelligent, et d’échapper à la maladie voire à la mort (et si ce n’est pas pour lui, ses proches) ? C’est le constat de Google qui est devenu l’un des principaux promoteurs de cette pensée. On pense immédiatement aux tentatives comme la Google Car, les Google Glass, mais aussi à Calico, entreprise créée en septembre 2013 par le géant de Mountain View (Google X Lab) dans le but avoué de « tuer la mort ». Elle est dirigée par le biologiste Arthur Levinson, qui siège également au conseil d’administration … d’Apple. On dit de beaucoup de créateurs de start-up de la Sillicon Valley qu’ils seraient ainsi à la pointe de ce courant de pensée. Et l’Europe ? Et les politiques ?

Time Can Google solve Death

Notre testament numérique.

Aujourd’hui à 35 ans, et plutôt en bonne santé, je me sens éloigné de ces préoccupations (outre mon travail, ma passion pour les nouvelles technologies et la science-fiction). Mais qui sait ce qu’il en sera demain ? Je ne sais absolument pas si les ambitions de ces géants se réalisera, et surtout quand… Je n’ai ni boule de cristal, ni Delorean volante, ni TARDIS pour voyager dans le temps et l’espace. Je ne peux, comme vous, qu’y réfléchir dès à présent pour que le citoyen puisse aussi s’emparer du sujet.

Quand je regarde ce que j’ai, je vois surtout les nombreuses heures passées sur ce site, à le maintenir, et à publier les quelques 2000 articles qui y sont depuis 2002. Je vois aussi mes 56 000 tweets (Twitter), et mes comptes Facebook, Instagram, Linkedin, Pinterest, Foursquare, Google+…

Une masse d’information et d’échanges assez considérable quand on y pense. Une forme d’historique de notre vie, de témoignage, de la façon dont on a souhaité la raconter (storytelling, souvenirs connectés). Quand je réfléchis à ce que je pourrais bien léguer à mes enfants, et petits-enfants, n’ayant pas (encore ?) fait fortune, je pense immédiatement au blog que vous êtes en train de lire. 2000 articles aujourd’hui, j’espère bloguer encore octogénaire avec enfants, petit-enfants et arrières petits-enfants, si toutefois cela a encore un sens en 2060, en tout cas dans sa forme actuelle). C’est dans mon ADN depuis toujours, je repense aux fanzines que j’ai pu créer adolescent.

Nous sommes de plus en plus nombreux dans ce cas là… Qu’adviendra-t-il de tout cela lorsque notre vie prendra fin ?

Sur les réseaux sociaux, il n’y a pas beaucoup d’espoir et cela reste assez flou :

Sur Facebook nos proches peuvent transformer notre compte en profil « mémorial ». Un héritier pourra également gérer quelques aspects du compte (sauf les aspects les plus privés nous assure-t-on). Du côté de Google, on nous laisse la possibilité de demander la suppression de notre compte après notre décès.

Voici une infographie plutôt bien faite (mais en anglais), qui date du 18 juin 2014, cela pouvant évoluer …

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Clubic y a également consacré un article datant du 05/05/2014.

Quant au blog, plus difficile encore de trouver une réponse. Renouveler les noms de domaine, son hébergement, mettre à jour le CMS (WordPress en l’occurrence) pour éviter les failles de sécurité et l’obsolescence programmée du système de publication, permettre à d’autres de continuer à publier …

Je me souviens d’un article du collègue Jayer sur son blog AMHA (à mon humble avis) qui avait pris deux décisions qui me semblent frappées du bon sens :

  • Nommer un webmaster suppléant auprès de son prestataire d’hébergement
  • Donner plus de droits dans WordPress à un utilisateur de confiance.

Il suggère également, et je le rejoins, l’idée que les hébergeurs devraient prévoir, comme les réseaux sociaux, une procédure automatique et sécurisée afin qu’un proche puisse prendre la suite d’un site / blog.

Il existe aussi divers services de « testament numérique » qui permettraient d’envoyer des messages automatiquement si on ne donne plus signe de vie, ou de léguer des données numériques telles qu’identifiants et mots de passe ou documents laissés dans un « coffre fort ». Il fallait se douter que des acteurs allaient s’intéresser à ce problème, mais il faut se pencher sur le sérieux de ceux-ci (sont-ils de confiance ?), sur leur coût, et surtout leur pérennité. J’en ai vue de start-up passer de vie à trépas …

On peut citer :

J’ajouterais à cela qu’il faut faire savoir quelle est notre volonté, et l’importance qu’a cette création à nos yeux.

Si vous avez des idées ou des informations à ce sujet n’hésitez pas à les partager via les commentaires.

Et vous que pensez-vous du transhumanisme, de l’humain augmenté et de notre testament numérique ?