La semaine dernière nous avons eu l’opportunité avec Léopoldine d’assister à l’avant-première du film d’animation « Astérix. LE DOMAINE DES DIEVX » suivie d’une séance de questions / réponses en compagnie des co-réalisateurs Louis Clichy et Alexandre Astier.
D’Astérix ma fille connaît très bien le parc, ainsi que les dessins animés rediffusés récemment sur M6 (producteur de ce dernier opus). De mon côté ces premières adaptations tant animées que live ne m’ont pas laissé un souvenirs impérissable, hormis le film d’Alain Chabat « Mission Cléopâtre ».
J’avais donc un peu peur du résultat… pour finalement être agréablement surpris. Voici notre récit de cette soirée.
Synopsis :
» Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ ; toute la Gaule est occupée par les Romains… Toute ? Non !
Car un village peuplé d’irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l’envahisseur.
Exaspéré par la situation, Jules César décide de changer de tactique : puisque ses armées sont incapables de s’imposer par la force, c’est la civilisation romaine elle-même qui saura séduire ces barbares Gaulois. Il fait donc construire à côté du village un domaine résidentiel luxueux destiné à des propriétaires romains : « Le Domaine des Dieux ».
Nos amis gaulois résisteront ils à l’appât du gain et au confort romain ?
Leur village deviendra-t-il une simple attraction touristique ?
Astérix et Obélix vont tout faire pour contrecarrer les plans de César. «
L’une des particularités de ce film est qu’il a été conçu en images de synthèses, à la manière d’un Pixar, où Louis Clichy a précédemment travaillé. Et même en 3D relief, même si ce n’est pas cette dernière version que nous avons vu.
Il faut vivre avec son temps, et même Albert Uderzo a été finalement convaincu par ce projet.
N’empêche sur le papier il a de la gueule, un long métrage d’animation en images de synthèses, réalisé en France (studio quasiment créé ex-nihilo 40 animateurs, 300 personnes au total), avec des voix française (dès le départ, avec le retour du cultissime Roger Carel) et mettant en scène les héros gaulois.
C’est nettement plus culotté que ce que nous propose un Luc Besson dans ses aventures internationales, et j’espère bien qu’Astérix le Domaine Des Dieux s’exportera et se verra bien au delà de nos frontières autrement que comme un objet de curiosités.
La réalisation est vraiment très soignée (et nerveuse dès le générique), on s’immerge facilement dans des décors fouillés (notamment la forêt autour du village) et les personnages sont bien animés. Etrangement j’ai même eu l’impression de voir un peu de Gérard Depardieu sur le visage d’Obélix… Heureusement la ressemblance s’arrête là.
L’autre inquiétude s’appelait Alexandre Astier que l’on connaît pour la série Kaamelott. Je ne suis à la base pas un fan, mais peu importe. Je craignais cependant que son univers vienne noyer celui de Goscinny, comme ce fut un peu le cas avec Alain Chabat. Allait-il réussir à apporter sa vision, tout en respectant l’album initial ? La réponse est oui !
Ainsi le film est drôle, comporte quelques références (Le Seigneur des Anneaux, King Kong même si moi j’y ai plutôt vu Hulk), et me semble être l’adaptation la plus aboutie de l’esprit gaulois. Le choix de l’album, faite par Astier lui-même, aide sans doute beaucoup.
Car la bande dessinée se prête bien à un format cinématographique.
Elle comporte également des thèmes que l’on retrouve dans le scénario, comme l’écologie, l’urbanisation et le logement, la mondialisation ainsi que d’une certaine manière la corruption.
On a un peu l’impression de voir s’opposer une version très occidentale et moderne de la ville, contre le côté très rural de la forêt et du village.
J’ai aussi beaucoup aimé les esclaves (un peu curieux d’écrire cela), avec leur côté syndicalistes, complètement anachroniques mais tellement drôles. De quoi se poser quelques questions sur notre façon d’envisager le progrès social. Nous sommes tous un peu ces personnages là.
César est très bon dans son côté machiavélique loin d’être idiot, alors qu’Astérix se perd à être trop gentil et donc complètement prévisible (mais pas insupportable).
Au final ils ont voulu faire leur Pixar, et ils y sont plutôt bien arrivé. Si ce n’est pas un Wall-E ou un Là-Haut, c’est bien au dessus de certaines séquelles récentes comme Cars 2.
Le Domaine des Dieux est un film français comme on les aime et exploitant nos talents et notre patrimoine. Espérons que nous en aurons bien d’autres de cette envergure.
Nulle doute que le Parc Astérix saura sans doute en profiter.
Et vous qu’en pensez-vous ?