Article écrit par Chantal PANAS
chantal@reves-connectés.com
avec l’avis de Léopoldine
QUE PEUT-IL BIEN SE PASSER DANS LA TÊTE DE NOS ENFANTS QUAND ILS GRANDISSENT ? »
« NOUS AVONS PROJETÉ UNE PARTIE DE NOTRE VIE SUR ÉCRAN, POUR QUE LE PUBLIC SE RECONNAISSE. » de Jonas RIVERA, producteur.
Le film d’animation « INSIDE-OUT » en français « VICE-VERSA », des Studios Disney.Pixar, a été présenté en Sélection Officielle Hors Compétition, du 68ème Festival de Cannes 2015, qui s’est déroulé du 13 au 24 mai.
Après le voyage au-dessus des nuages avec « Là-Haut » en 2009, Pete DOCTER revient avec un nouveau film émouvant et original. Il parle de cet organe productif, le cerveau, qui peut très vite se désorganiser, suite à une émotion trop vive, plus sensible à certaines périodes de la Vie.
Pete DOCTER, s’est inspiré de sa propre histoire, en observant sa fille grandir avec tous les bouleversements et les changements que comportent la pré-adolescence. Les réalisateurs ont fait appel à des spécialistes notamment à Paul EKMAN, psychologue américain, l’un des pionniers dans l’étude des émotions dans les relations aux expressions faciales.
« Être à Cannes est un prix en soi. C’est en cela que nous sommes ravis d’être là » John LASSETER
http://www.festival-cannes.com/fr/mediaPlayer/15188.html
Lors de la conférence de presse, John LASSETER, directeur artistique, s’est confié :
« Nous avons voulu parler au Monde entier, de quelque chose, qui n’avait pas été vu auparavant. C’était un film difficile. Nous avons fait énormément de recherche, pour comprendre les émotions d’un point de vue scientifique, psychologique. Nous avons voulu savoir comment fonctionne le cerveau, le souvenir, la mémoire.
Nous nous sommes basés sur l’observation. »
Suite à un nouvel emploi dans une Start Up, la famille de RILEY doit déménager, pour s’installer dans une grande ville, loin de chez eux, avec toutes les mauvaises surprises que çà comportent.
La jeune fille de 11 ans doit faire face à deux difficultés majeures ; la transition entre l’enfance et l’adolescence et la perte de tout repère, obligeant de laisser derrière-elle, ami(e)s, école, maison à Midwest.
Riley et ses émotions luttent pour se faire une nouvelle existence à San Francisco.
Mais le chaos s’empare du Quartier Général, le centre de contrôle situé dans la tête de Riley, qui habite ses émotions ; la joie, la tristesse, le dégoût, la Peur, la Colère.
Si la Joie, tente de rester positive, les différentes émotions entrent en conflit, pour définir la meilleure manière de s’en sortir.
Les émotions sont aux commandes, se prennent la tête et se lâchent, tout en devant travailler en équipe.
Pour Pete DOCTER la « Joie » est en relation avec l’Étoile ; la « Tristesse » avec les larmes, la « Peur » avec les nerfs à vif, la Colère avec la brique, le « Dégoût » avec le brocoli.
PRÉSENTATION DES PERSONNAGES :
- Réalisateurs : Pete DOCTER et Ronnie DEL CARMEN (dessinateur de bande dessinée Philippin)
- Durée du film : 94 minutes
- Scénario : Pete DOCTER et Michaël ARNDT
- Musique : Michael GIACCHINO, déjà récompensé par un oscar pour « Là-Haut »
- Producteurs : Jonas RIVERA et John LASSETER (directeur artistique)
- Société de Production : Pixar animation et Walt Disney Studios Distribution
MON AVIS
Je pensais qu’un film d’animation était destiné, exclusivement pour les enfants et les fans de films Disney et de Pixar (un clin d’œil à Pascal qui n’était pas disponible ce jour-là).
Mon intention première était de faire plaisir à ma petite fille Léopoldine, âgée de 9 ans. J’ai été par contre, immédiatement attirée du regard par le graphisme des personnages. Ils sont très représentatifs physiquement de leur rôle et ont un côté très attachant.
Je me suis vite rendue compte que les films d’animation n’étaient pas uniquement réservés aux enfants, mais aux adultes et je rajouterai même, que ce serait bon de le présenter aux personnes âgées, plus particulièrement à ceux qui ont des problèmes mnésiques. Ce film d’animation est vu différemment d’après l’âge de la personne et de son propre vécu. Vous pouvez déjà avoir un aperçu d’après mon avis et celui de ma petite fille, qui a une perception différente.
Au moment précis où Riley avait perdu tout souvenir heureux, j’ai été submergée par de fortes émotions. Il faut savoir que j’aide à l’accompagnement de personnes atteintes de graves troubles de mémoire.
Je me suis sentie dans la peau de « Joie » exagérant les bons côtés que la personne doit absolument voir, le fait d’être en Vie, en famille, de posséder une terrasse, dans un quartier agréable. Je me suis mise à me détester d’être aussi enjouée, contrastant avec la personne qui souffre de ne plus éprouver de plaisir à la vie, d’être dépendante des autres. Consciente de son état, elle est toujours dans la même plainte, à longueur de journée.
Sa tristesse pourtant est amplement justifiée. Je me suis mise en mode de réflexion grâce à ce film d’animation, qui est loin d’être léger, et en conclusion, j’ai compris que j’avais déclenché dans mon cerveau, un instinct de survie. En restant dans le positif, je me suis protégée de sa détresse. En essayant de mettre en lumière les bons côtés, j’essaye de lui faire éprouver à l’instant, un moment de joie, pour éviter qu’elle ne sombre encore plus.
Je l’ai par contre toujours écouté et je ne lui ai jamais dit, que sa souffrance n’était pas réelle. Par ce fait, j’ai laissé parler la Tristesse.
Je me souviens du jour, où l’entendant répéter inlassablement comme à son habitude « je ne comprends pas pourquoi je suis vivante ». Je lui ai dit « Que dois-je vous répondre ? ». Après un bref silence, elle m’a rétorquée : »Rien. Ne dites, rien ! ». Et c’est là que je rejoins à nouveau le film, sa tristesse a besoin d’être exprimée et elle est vitale pour elle.
J’espère que Pete DOCTER puisse lire mon article et savoir Ô combien, il est profond, triste et joyeux !
Mais ce film est avant tout une comédie :
« J’adore les histoires qui se terminent bien. Je voulais que le public rit tout fort à la fin » a déclaré John LASSETER lors de la conférence du Festival de Cannes.
Chose faite, Le public a bien ri, ainsi que ma petite fille et moi-même, des situations cocasses générées, par un Quartier Général, qui interfère, à la situation donnée de l’interlocuteur, d’en-face. Ma petite fille l’a ressentie d’après sa propre sensibilité :
Avis de Léopoldine (9ans) recueilli par Pascal, son papa, fan de Disney et de Pixar
C’était trop, trop, trop bien.
On voyait l’intérieur de notre tête et comment on se souvient des choses.
J’ai adoré « Colère ». Parce qu’il est très rigolo, il se met toujours en… colère et sur sa tête il y a du feu.
Il y avait beaucoup de danger mais aussi beaucoup de moments drôles. Parce qu’ils faisaient des bêtises.
Tristesse n’était pas toujours triste, et joie pas toujours joyeuse. Cela voudrait dire que les émotions ont des émotions.
On se rend compte que les émotions des parents ne sont pas les mêmes que ceux des enfants.
J’adore la fin quand on voyait dans la tête du chauffeur de bus, et dans celle des animaux.
J’ai envie de le revoir avec Papa et Aliénor.
Mais je n’ai pas compris pourquoi le titre était Vice-Versa.
Je pense pouvoir répondre à ta question Léopoldine. Riley avait la tête à l’envers « Inside Out ».
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