C’est avec beaucoup d’impatience que j’attendais « Saving Mr Banks » en français « Dans l’ombre de Mary : la promesse de Walt Disney ».

C’est un film surprenant que j’ai découvert, sur une histoire, mais surtout une femme, dont j’ignorais tout.

Voici pourquoi je vous conseille de ne surtout pas le rater.

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Avant d’aller plus loin :

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«  Lorsque les filles de Walt Disney le supplient d’adapter au cinéma leur livre préféré, “Mary Poppins”, celui-ci leur fait une pro- messe… qu’il mettra vingt ans à tenir !
Dans sa quête pour obtenir les droits d’adaptation du roman, Walt Disney va se heurter à l’auteure, Pamela Lyndon Travers, femme têtue et inflexible qui n’a aucunement l’intention de laisser son héroïne bien-aimée se faire malmener par la machine hollywoodienne. Mais quand les ventes du livre commencent à se raréfier et que l’argent vient à manquer, elle accepte à contre- cœur de se rendre à Los Angeles pour entendre ce que Disney a imaginé…
Au cours de deux semaines intenses en 1961,Walt Disney va se démener pour convaincre la romancière. Armé de ses story-boards bourrés d’imagination et des chansons pleines d’entrain composées par les talentueux frères Sherman, il jette toutes ses forces dans l’offensive, mais l’ombrageuse auteure ne cède pas. Impuissant, il voit peu à peu le projet lui échapper…
Ce n’est qu’en cherchant dans le passé de P.L. Travers, et plus particulièrement dans son enfance, qu’il va découvrir la vérité sur les fantômes qui la hantent. Ensemble, ils finiront par créer l’un des films les plus inoubliables de l’histoire du 7ème art… « 

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Commençons, afin de l’évacuer, par une chose qui m’a déplu : le titre français. « Dans l’ombre de Mary » ne correspond pas bien au film.

D’abord, on ne cite jamais Mary sans Poppins. Ensuite, Mary Poppins vient sauver « Mr Banks » qui fait aussi référence d’une certaine manière au père de l’auteure. C’est le point principal du scénario, pourquoi le passer au second plan ?

Autrement dit si le titre original « Saving Mr Banks » est parfaitement logique, le français est un peu « hors sujet » … L’ajout du sous-titre « La promesse de Walt Disney » n’y change pas grand chose, même s’il tenait effectivement à exaucer ce qu’il avait promis à ses filles plus de 20 ans auparavant.

Sans doute la Walt Disney Company France avait-elle peur que le public français ne comprenne pas de quoi il s’agit ? Je ne vois pas d’autres explications… Sauf à vouloir faire une référence au documentaire « The Shadow of Mary Poppins » réalisé en 2002 par Lisa Matthews.

Heureusement un titre, s’il est important, ne constitue pas pour autant un long métrage que l’on peut aimer par ailleurs, ce qui est le cas ici car j’ai apprécié « Saving Mr Banks ».

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Que l’on ne s’y trompe pas, il ne s’agit pas ici d’un « making off » de « Mary Poppins ».

Non, plus intéressant encore, on s’intéresse à la relation qu’avait Walt Disney avec P.L. Travers et aux difficultés que ses équipes ont eu avec elle pour que le script soit finalement approuvé.

Pourquoi était-elle si dure et si intransigeante ? D’où lui est venue l’inspiration pour son oeuvre ? Là se situe la véritable surprise du scénario du film.

En effet, je ne m’attendais absolument pas à revenir, grâce à de multiples flashbacks, sur l’enfance de « Pamela » et sur sa relation avec son père… qui a manifestement inspiré le personnage de Mr Banks.

Grâce à cela, on reste captivé par le long métrage, je dois avouer que je n’ai pas vu passer les 2 heures de projection… En serait-il de même pour quelqu’un qui n’est pas spécialement fan de Mary Poppins ou de Walt Disney ? Je l’ignore.

J’ai été ému à plusieurs reprises (j’ai ri aussi), et pas forcément aux moments auxquels on aurait pu l’attendre… L’histoire se concentre sur la jeunesse de P.L Travers qui n’a pas été tendre. Finalement c’est presque – sans l’être réellement – un biopic, genre que j’affectionne particulièrement.

Comme dans toute création de ce genre, il y a une large part de fiction. Vous pourrez lire par exemple ces deux articles comparer. Cette femme était loin d’être une sainte…

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La force de « Saving Mr Banks » réside – outre son scénario – sur plusieurs points forts. On pense d’abord aux acteurs… Tom Hanks est un parfait Walt Disney, Emma Thompson est formidable, et il serait injuste d’oublier le reste de la distribution tout aussi réussie.

J’ai été par exemple ravi de voir Bradley Whitford que j’apprécie depuis sa prestation dans « The West Wing ». On peut aussi citer Jason Schwartzman et B.J. Novak dans les rôles des frères Sherman dont les musiques sont depuis devenues cultes ! (et que P.L Travers détestait !).

Contrairement à ce que l’on pourrait penser au premier abord il ne s’agit pas ici d’un film américain commandé par les studios Disney et forcément à l’avantage de leur célèbre fondateur. En réalité, tout est parti d’Australie, où un producteur (Ian Collie) puis une scénariste (Sue Smith) se sont mis à travailler sur ce projet, avant de le soumettre à l’auteur-compositeur Richard Sherman qui a apporté sa contribution ayant vécu les évènements de près. Enfin seulement, grâce à son soutien, le scénario a été soumis à Disney qui en a acquis les droits.

Une bonne chose puisque cela a ouvert beaucoup de possibilités, dont celle de tourner à Disneyland ou plus important encore de consulter les bandes sur lesquelles étaient consignées les sessions de travail avec P.L Travers…

C’est peut-être parce que c’est une production Disney sans vraiment en être une, que « Saving Mr Banks » est si éloigné de ce que les studios nous proposent actuellement.

La réalisation de John Lee Hancock est simple et efficace. La musique de Thomas Newman, associée à quelques extraits des chansons du film, donne un charme indéniable à l’ensemble.

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Je vous conseille donc de tout coeur de découvrir « Saving Mr Banks » qui donne envie de revoir le film « Mary Poppins » qui va justement être réédité dans une édition Blu-Ray. Immanquable (et terriblement à propos n’est ce pas 😉 )

Mais j’ai aussi envie de lire « Mary Poppins » car d’évidence, et je ne m’en doutais absolument pas, l’œuvre originale est très différente du résultat cinématographique (P.L Travers en a d’ailleurs écrit plusieurs suites). Est-elle pour autant moins charmante ? J’ai envie de le savoir et de comprendre.

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Deux petites polémiques viennent toutefois s’immiscer dans la promotion du film.

Tout d’abord le fait que les producteurs auraient volontairement passé sous silence l’addiction de Walt Disney pour la cigarette afin de ne pas être mal catégorisé… Étonnant pour un pays où les armes à feu sont si présentes à l’écran.

Ensuite c’est la grande actrice Meryl Streep qui s’en est pris au personnage de Walt Disney le qualifiant de bigot, sexiste et antisémite ce qui est évidemment contesté par les experts ou en tout cas tempéré ramenant à une époque révolue… Ce qui est sûr c’est que Walt Disney est admiré pour ses créations (et beaucoup d’artistes ont des parts d’ombre qu’il vaut souvent mieux ne pas connaître…), et qu’il est mort ne pouvant donc plus se défendre…

Mais je ne vois pas en quoi cela viendrait gâcher la promotion d’un film qui traite d’ailleurs davantage de P.L Travers et de ses collaborateurs que de Walt Disney lui-même. On peut aussi aimer une oeuvre sans être un fan inconditionnel de son créateur.

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Pour résumer « Saving Mr Banks » est un film à ne pas manquer lors de sortie en salles le 5 Mars 2014. 

Et vous qu’en pensez-vous ?