Fin du marathon estival des séries. Après SCANDAL, House of Cards, je vous présente THE NEWSROOM qui a la particularité d’être créée et scénarisé par Aaron Sorkin que j’apprécie beaucoup depuis THE WEST WING.
Cette série estivale est produite et diffusée par HBO aux USA, sur OCS novo en France le bouquet payant d’Orange. Si je vais vous parler ici de la saison 1 disponible en coffret DVD, la saison 2 est actuellement diffusée dans le cadre de « US +24 » l’équivalent du « À l’heure américaine » de Canal+ Séries.
Avant d’aller plus loin :
- The West Wing (A la Maison Blanche) sur Et Dieu Créa Léa
- Commander in Chief sur Et Dieu Créa Léa
- House of Cards. Sombre Art de la Guerre 2.0 au Congrès américain, avec Kevin Spacey et Robin Wright. Une série Netflix, haut de gamme, diffusée en France sur Canal+.
- Lincoln. L’histoire du 13e amendement et du Président qui l’a porté, par Steven Spielberg.
- Scandal. Dans les coulisses de la Maison Blanche. Une série ABC bientôt à l’heure américaine sur Canal+ Séries. “Betrayal always has a price…”.
- Le Congrès. Robin Wright dans son propre rôle, entre animation et prises de vues réelles, avenir du cinéma et pure science-fiction.
Synopsis :
« Est-il possible de produire une émission d’actualités de qualité tout en faisant de l’audimat ? Voici la question à laquelle se confrontent Will McAvoy, présentateur imprévisible d’une chaîne d’information câblée, et le personnel hautement idéologique avec lequel il devra travailler, dans la Saison 1 de cette série dramatique HBO signée Aaron Sorkin (‘The Social Network’). Après une difficile première journée ensemble, l’acerbe présentateur d’ACN Network (interprété par Jeff Daniels), la nouvelle chef de production MacKenzie (Emily Mortimer), le personnel de rédaction de l’émission (John Gallagher Jr., Alison Pill, Thomas Sadoski, Olivia Munn, Dev Patel entre autres) et Charlie (Sam Waterston), chef du service Actualités, s’engagent, dans une mission patriotique et un brin chimérique, à ‘présenter les nouvelles comme il se doit’ malgré de nombreux obstacles internes et commerciaux, et leurs propres intrigues personnelles. «
Quel plaisir que de retrouver les mêmes sensations que pour THE WEST WING ! En effet, le talent d’Aaron Sorkin pour l’écriture de scénarios très construits, et riches en dialogues se retrouve ici.
Si j’ai adoré suivre sa vision des coulisses du pouvoir, l’idée de suivre celles d’un grand média d’information n’est pas moins passionnante. Pour moi Aaron Sorkin a ce talent pour faire preuve d’un certain réalisme tout en étant optimiste, voir idéaliste sur le message qu’il veut faire passer. Don Quichotte est cité à de nombreuses reprises dans les dialogues (j’adore la façon dont ils le prononcent, à l’Espagnol il me semble).
Dans THE NEWSROOM, le présentateur vedette qui n’était devenu que l’ombre de lui-même, formaté par un système qui recherche l’audimat à tout prix, se voit réveillé par l’arrivée de son ex-petite amie en tant que productrice. La rédaction devra faire face à l’opposition des politiques mais aussi de sa propre direction, et composer avec leurs histoires personnelles ainsi que les tabloïds (presse people).
Lorsque je parle de réalisme, je fais référence aux faits qu’aborde le scénario au fil des épisodes. Choix judicieux que de garder des évènements réels comme la capture d’Oussama Ben Laden, Fukushima, le Printemps Arabe, la surveillance par la NSA par exemple. Citer le Président Barack Obama et d’autres élus très connus ne peut que nous aider à nous immerger rapidement dans l’histoire.
Comme pour THE WEST WING on retrouve dans THE NEWSROOM un pointillisme sur les sujets traités qui peut paraître difficile à suivre pour le public français, voir un peu élitiste. En effet, nous ne sommes ici que peu habitué à parler du « Tea Party » que nous avons découvert lors de l’élection présidentielle américaine qui a vu l’émergence de Sarah Palin. Le bon côté c’est que justement nous apprenons des choses, même si revoir une scène deux ou trois fois peut s’avérer utile pour bien comprendre.
Dans cette première saison, on apprend que Will McAvoy est un républicain (alors que le Président Bartlet de The West Wing était démocrate) mais qu’il exècre les excès des plus extrémistes dont ce fameux Tea Party. Ce sera donc l’un de ses combats à l’antenne. Comme si un présentateur du JT en France annonçait qu’il est à l’UMP et passait son temps à combattre les idées du Front National.
Mais au final Aaron Sorkin ne défend-t-il pas les mêmes causes dans ces deux créations originales ?
Cette série est donc résolument moderne. Non pas par des artifices technologiques mais par les sujets traités. Certes les journalistes utilisent des Mac Book avec des écrans Dell, des iPhone mais aussi souvent des Blackberry… un mélange d’antique et de plus sexy… Peut être davantage à l’image d’une rédaction en 2011 ? J’ai ainsi traqué le placement produit, mais là j’ai un doute…
Les blogs et les réseaux sociaux sont présents, notamment via le personnage de Neal Sampat (Dev Patel que l’on a vu dans Slumdog Millionnaire). Très futé et évidemment très sympathique, il s’occupe du blog du présentateur vedette (qui ne saurait même pas comment y aller). Il abordera aussi, à sa manière, le sujet des trolls. Il faudrait aller encore plus loin.
Je vous invite à lire cet article sur les comptes Twitter des personnages de la série qui interagissent avec certaines personnes à propos de faits d’actualités. Apparemment ce ne serait pas une initiative d’HBO ou d’Aaron Sorkin, mais si c’était le cas ce serait vraiment bien vu ! : « How Twitter Turned Me Into a ‘Newsroom’ Character – ABC News »
Les personnages sont tous très attachants, incarnés par des acteurs crédibles… L’évolution de l’assistante de Will McAvoy qui se nomme Maggie est tout à fait stupéfiante. Elle est très attachante, tout comme – dans un autre genre – Sloan Sabbith la journaliste économique.
Il faut noter la présence de Jane Fonda, parfaite dans le rôle de la femme d’affaire à la tête du groupe auquel appartient la chaîne câblée, Leona Lansing.
Bon oui d’accord le cast féminin m’a davantage marqué 🙂
Je regrette qu’Orange nous impose un nouvel abonnement à 12 euros (ou alors de passer via l’offre cinéma de Canalsat) afin de voir THE NEWSROOM. Une proposition en VOD aurait été la bienvenue ! (exemple : achat des épisodes dans la semaine suivant la diffusion US, au prix que coûterait un coffret DVD au total).
Autre bizarrerie le coffret DVD avec des bonus est chez Amazon à 29,99 euros (neuf) alors qu’iTunes le propose à 28,99 euros en HD mais sans bonus ou avant-première. Cherchez l’erreur. Nous prendrait-on pour des imbéciles ? Je vous conseille donc le coffret (les liens sont en fin d’article).
La première saison ne fait que 10 épisodes, il en sera probablement de même pour la seconde. Raison de plus pour ne pas la rater.
Elle s’adresse à ceux qui s’intéressent à l’actualité, mais aussi aux coulisses des médias et de la politique. Je pense aussi que beaucoup de journalistes devraient la regarder et s’inspirer des valeurs qu’elle transmet … les blogueurs aussi dont certains ont troqué leur liberté de penser contre quelques privilèges ou pour ne pas être blacklisté par des agences comme Waytoblue par exemple (depuis que j’ai osé dire que je n’étais pas totalement emballé par The Lone Ranger et Monstres Academy).
Bref, on se porterait peut être mieux si la course à l’audience et aux privilèges était troquée par l’éthique de traiter, décortiquer les sujets d’actualité, et en interrogeant sans concession ceux qui en sont responsable. C’est un débat qu’apporte aussi « THE NEWSROOM ». Vivement la saison 2.
Je suis un peu idéaliste parfois j’en ai conscience. Et vous qu’en pensez-vous ?
The Newsroom, Saison 1 (VOST) – The Newsroom sur iTunes