Entrons un peu dans l’histoire d’un des pionniers de l’informatique, plus précisément du PC (Personal Computer), que l’on traduit par « ordinateur personnel » et pionnier également dans le domaine des jeux vidéo sur cette plateforme.
Pourquoi emploie t-on le terme « d’ordinateur personnel » ? Pour la bonne et simple raison que les seuls ordinateurs que l’on pouvait utiliser étaient les machines d’entreprise. Le prix de ces machines était bien trop élevé pour permettre à un tout un chacun d’en posséder. Certes de nombreuses firmes comme IBM, Commodore ou encore Oric proposaient des PC, mais leur prix très élevé, n’attirant donc pas les foules. C’est par ce constat qu’Amstrad apparaît dans le monde de l’informatique dans les années 80 (1984) et propose son premier modèle d’ordinateur individuel.
Cette firme anglaise a vue le jour en 1968. Fondée par Alan Sugar, elle commercialise principalement au début des années 80 des éléments pour chaînes HIFI. Le marché de l’informatique ayant explosé, Alan Sugar tente alors de se faire sa place au soleil, il constate que ses concurrents sont nombreux et déjà bien imposés, alors il joue sur le facteur prix. Plus il travaille ardemment sur un principe que l’on pourrait traduire par ceci « l’utilisateur n’est pas un informaticien, il faut donc lui fournir une machine fiable et facile à utiliser ». Enfin ceci est ma version des choses, mais je pense que c’est à peu près ce qui a trotté dans la tête du fondateur. Donc la marque en plus de proposer des PC à petits prix, s’efforce de faciliter l’utilisation de ses machines pour le grand public, ce dont les concurrents se sont assez peu souciés.
La première machine proposée par la firme sera l’Amstrad CPC-464, un rival très sérieux du Commodore C64, avec toute fois une différence de taille ; le CPC-464 est vendu à un prix équivalent à celui du Commodore, mais avec un moniteur. Dès sa sortie, cette machine fait un carton et est même saluée par la presse. Amstrad ne base pas ses publicités sur les capacités de sa machine, mais principalement comme je l’ai signalé plus haut sur le prix et la facilité d’emploie. Le CPC-464 était doté de 64 Ko de Ram, d’un clavier comprenant pavé numérique, d’un moniteur, d’un lecteur de disquette intégré (diskette double face, style cassette je dirai) et surtout, ne nécessitant qu’une simple prise électrique pour fonctionner, l’écran étant relié à l’unité centrale. Tout ceci pour moins de 3 000 francs, autant dire, quelque chose d’assez incroyable pour l’époque.
Parlons un peu des caractéristiques de cette machine. Le microprocesseur est un Zilog Z-80 (a vos souhaits ^_^), cadencé à 4 Mhz (whouahh). Les modes graphiques vont de « 160×200 » en 16 couleurs, 320×200 en 4 couleurs, 640×200 en 2 couleurs. Le système sonore est composé d’un unique haut parler, servi par un processeur General Instruments AY-3-8912, qui peut sérieusement donner mal au crâne.
Comme nous l’avons vu un peu plus haut, la machine est loin d’être une bête de course, elle peut d’ailleurs paraître légèrement inférieure (niveau performance) face à ses concurrents, néanmoins, son prix attractif en fait en un temps records une référence en matière de micro d’une part, mais aussi dans le domaine des jeux vidéo. Les consoles vidéo de l’époque ne font pas le poids face à ces nouvelles machines, pourquoi acquérir une console, alors que le CPC-464 en plus de proposer des possibilités bureautiques, peut également devenir une station de jeu. D’ailleurs, les plus grands succès d’arcades sortent très rapidement sous cette machine et l’arrivée du joystick accélère l’engouement des familles.
Fort de ce constat de succès, en 1985, Amstrad propose une nouvelle machine ; le CPC-6128, sûrement la machine la plus connue de la firme anglaise. Les caractéristiques de ce nouvel appareil sont quasiment identiques à celles du CPC-464. Le plus est la présence d’un écran couleur, de 128 Ko de mémoire (contre 64 pour le grand frère) et d’un lecteur de disquette de 180 Ko. Le succès est comme vous pouvez vous en douter au rendez-vous, le CPC-6128 se vend même plus que le grand frère (CPC-464) et enfonce un nouveau clou dans le domaine des PCs et des jeux vidéo.
En 1986, Amstrad frappe une nouvelle fois, en proposant non pas une machine mais quatre. La première est le PC1512. La première grosse différence est le désigne des machines, nous n’avons plus à faire à des espèce de consoles reliées à des écrans, mais à des machines d’architecture desktop, c’est-à-dire les boîtiers à forme carré, sur lesquels sont disposés les écrans.
Revenons au PC1512. Cette machine est dotée comme son nom l’indique de 512 Ko de Ram, d’un écran couleur (il y a également un modèle avec écran noir, moins cher évidement), un lecteur de disquette 5 pouces de 360 Ko (il y a également un modèle avec deux lecteurs, plus cher évidement ^_^). La machine dispose d’un clavier indépendant de l’unité centrale (sur les anciens modèle, tout était fondu) et d’une souris. La seconde machine, appelée PC1640 propose exactement les mêmes caractéristiques, mais avec 640 Ko de Ram au lieu de 512.
Les deux autres machines appelées respectivement PPC1512 et PPC1640 sont des portables. Oui, oui, vous avez bien lu, des PC portables. Enfin ils ressemblent à de grosses mallettes comparées à nos portables actuelles. D’ailleurs aujourd’hui, on leur donnerait le nom de « transportable » et non de « portable ».
Ces quatre machines sont dotées de processeurs Intel (8086 pour les versions 1512 et 8088 pour les versions 1640), cadencés à 8 Mhz (au moins pour le 8086). Les machines sont compatibles PC, d’ailleurs le DOS y est livré ainsi que GEM Desktop, l’un des premiers systèmes d’exploitation à interface graphique.
En 1988, Amstrad innove en proposant deux nouvelles machines, tournées essentiellement vers le traitement de texte, en incluant imprimante et écran monochrome. Ces machines sont nommées PCW8258 et PCW9512. Les caractéristiques de ces machines sont semblables à celles du CPC-6128, c’est-à-dire processeur Zilog Z-80 et 256 Ko de Ram (512 pour le model PCW9512). Le succès n’est malheureusement pas au rendez-vous…
En 1989, Amstrad tente de renouer avec le succès en proposant des versions évoluées des CPC-464 et CPC-6128, rebaptisés pour l’occasion CPC-464+ et CPC-6128+ (cela ne s’invente pas ^_^). Même si le graphisme et le rendu sonore sont améliorés, le processeur utilisé reste le Z-80, résultat ces deux machines ne peuvent rivaliser face aux machines des concurrents.
La même année, voyant le boom et le retour des consoles, Amstrad décide de sortir sa propre console de jeu : la GX-4000. Basée sur le CPC-6128+, cette console ne peut rivaliser devant Sega ou Nintendo, de plus, trop peu de jeux sont disponibles, résultat…un nouveau flop.
La succession des échecs oblige la marque à revoir sa copie. Ne faisant plus le poids sur le marché de la micro avec des machines manquant de puissance, ne faisant pas le poids non plus sur le marché de la console de jeux, Amstrad décide au début des années 90 d’abandonner ce secteur trop concurrentiel et retourne à ses premières activités, c’est-à-dire la commercialisation d’éléments pour chaînes HIFI.
Conclusion :
La firme n’a fait qu’un passage éclair de quelques années dans le monde de la micro, pourtant, ce nom reste dans les mémoires des amoureux de l’informatique, d’une part grâce à la politique de la boîte vis-à-vis des prix abordables, puis d’autre part grâce à la qualité du matériel (il n’est pas impossible que ces machines fonctionnent toujours) et à la qualité des logiciel dédiés.