C’est un article que je souhaitais écrire depuis longtemps, car il marque une nouvelle étape pour ce blog. Lorsque nous avons commencé à fréquenter les parcs à thèmes avec les filles (en 2009, elles étaient alors hautes comme trois pommes) on s’est d’abord intéressés à l’expérience que nous vivions. Cela reste et restera le plus important. Mais nous avons au fil des années décortiqué d’autres aspects : artistique, marketing, économique, numérique … Nous n’avions cependant jamais abordé l’envers du décor de la création d’une attraction. Pourquoi d’un parc à l’autre, un certain nombre d’attractions ou manèges sont quasiment identiques ? Qu’est-ce qu’un Disk’O Coaster, un Flume Ride, un Inverted Coaster ou une Madhouse … ? Qui sont Mack Rides, Intamin, Vekoma, Bolliger & Mabillard, et Zamperla ? Qu’est-ce l’IAAPA ? Comment intègre-t-on ce type d’entreprises ? Qui se cache derrière Pégase Express, Villa Volta, ou même Space Mountain ? Une série de questions auxquelles nous allons commencer à répondre.

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Villa Volta, la Madhouse ultime signée Efteling

Les différents types d’attractions

Oui d’un parc à l’autre, les attractions peuvent se ressembler. C’est particulièrement flagrant sur certaines comme les Disk’O Coaster par exemple. Prenez Discobélix l’une des dernières nouveautés du Parc Astérix, c’était notre premier. Ensuite nous avons vu/fait Cobra à Chessington, Le Grizzli à Nigloland, Le Simoun à La Mer de Sable, et même Mia’s Riding Adventure au Legoland Windsor (et il y en a encore bien d’autres à découvrir rien qu’en Europe). Ce type d’attraction est fabriqué par Zamperla. Quand je dis qu’elles se ressemblent c’est que le principe est le même : les visiteurs sont à bord d’une embarcation circulaire qui se déplace sur un circuit en V ou en W en tournant sur elle même. Pourtant il peut y avoir des variantes de taille / hauteur, de circuit, de vitesse, d’effets, et bien sûr de « thématisation » du manège en lui-même et son intégration au sein de son environnement (s’intègre-t-il bien dans la zone où il est situé ? la différence entre une fête foraine / un parc d’attractions et un parc à thèmes digne de ce nom). Même chez Disney Space Mountain de la Terre à la Lune a été conçu par Walt Disney Imagineering et Vekoma. Autre exemple Oziris (Inverted Coaster) entre CDA Productions (Compagnie des Alpes) et Bolliger & Mabillard. La personnalisation est, dans les meilleurs des cas, tellement poussée qu’une attraction pourra vous sembler innovante et radicalement différente. Bien sûr les exigences de qualité dépendent aussi du budget alloué par le parc, de la cible visée, et des délais souhaités. Article intéressant dans Slate : Comment se conçoivent les manèges?

Visuel Discobelix au Parc Astérix

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Go Pro dans Discobelix. Vue sur la statue de Zeus !

Il serait trop long ici de citer tout les types d’attractions, mais voici quelques exemples (dont certaines n’exigent aucune explication tant elles sont communes) :

  • Bateau pirate
  • Bobsleigh : parcours dans un demi-tube qui guide le train (Trace du Hourra au Parc Astérix par exemple)
  • Carrousel
  • Chaises volantes
  • Dark Ride : Parcours scénique dans le noir
  • Disk’O Coaster
  • Inverted Coaster : Rails au dessus du véhicule, passagers ont les pieds dans le vide.
  • Flume Ride : Les bûches
  • Flying Theater : Simulateur de vol dynamique (Soarin’ dans les parcs Disney, L’Extraordinaire Voyage au Futuroscope ou encore le Voletarium à Europapark)
  • Grande Roue
  • Hyper Drop : Chute « libre » (La Tour de la Terreur)
  • Madhouse : Bâtiment qui tourne sur lui-même. (Notre préférée : Villa Volta à Efteling. Vous connaissez peut être aussi Le défi de César au Parc Astérix)
  • Robocoaster : Installés au bout de bras articulés (Danse avec les Robots)
  • Simulateur 3D/4D (avec autant de D que vous voulez) : Vous bougez sur le rythme d’un court métrage (Star Tour, Arthur l’aventure 4D, …)
  • Spinning Coaster : Sur rails, le véhicule pivote sur lui-même (Bandidos à La Mer de Sable, Crush’s Coaster aux Walt Disney Studios, …)
  • Spinning Rafting : Parcours sur bouées (L’Oxygénarium au Parc Astérix)
  • Tasses : Il y en a partout, comme Mad’s Hatter Tea Cup à Disneyland.
  • Wild Mouse : Parcours sur rails avec des virages brusques (Tiger Express). Souvent assez désagréable.

Les noms peuvent sans doute varier d’un expert / d’une langue à l’autre 🙂 Je ne relancerai pas le débat ici entre « Grand huit » et « Montagnes russes ».

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Pégase Express au Parc Astérix (caméra embarquée Go Pro)

Les différents constructeurs d’attractions

Là encore il est difficile de tous les citer, mais voici les plus connus. Mack Rides se distingue des autres.

  • Intamin AG. Suisse. Ils ont travaillé sur de nombreuses attractions comme Pirates des Caraïbes à Disneyland Paris et Taron à Phantasialand (qu’il nous reste à visiter à l’heure où j’écris ces lignes).
  • Vekoma Rides Manufacturing B.V. Suisse. On leur doit Villa Volta, Space Mountain, Big Thunder Mountain, Goudurix.
  • Bolliger & Mabillard. Suisse. Parmi les attractions les plus impressionnantes : Baron 1898 (Efteling), Oziris, Silver Star (Europapark), Shamballah (Port Aventura).
  • Zamperla. Italie. Discobelix et ses semblables comme on l’a vu mais aussi Cars Quatre Roues Rallye aux Walt Disney Studios.
  • Mack Rides. Allemagne. Oui la famille Mack ne se contente pas d’Europapark mais construit ses propres attractions qu’elle exporte.

La France brille dans d’autres domaines, par exemple les show en mapping 3D ou la conception de décors / spectacles.

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Baron 1898. C’est la chute libre.

Qu’est-ce l’IAAPA ?

C’est l’Association internationale des parcs de loisir et des attractions (International Association of Amusement Parks and Attractions). Fondée en 1918, elle représente plus de 4500 professionnels.

Elle organise chaque année un salon événement où sont présents les parcs et constructeurs, pour présenter les nouveautés et décerner des prix un peu comme on peut le voir à l’E3 pour les jeux vidéo, ou au CES pour l’électronique grand public.

On note que c’est moins médiatisé que pour ces derniers, c’est bien dommage car l’intérêt pour les parcs à thèmes ne cesse de grandir.

Comment intègre-t-on ce type d’entreprises ? (ou la question la plus courante « Comment devient-on Imaginieur chez Disney ? »)

C’est une question que se pose ma fille Léopoldine, qui aimerait participer à la conception des parades, spectacles et attractions de parcs à thèmes. Le top du top est sans doute d’intégrer « Le California Institute of the Arts (ou CalArts) » qui forme, pour résumer, pour les métiers créatifs utiles à Disney et Pixar : Want to design theme park attractions? CalArts has a new degree for you. Un challenge fou pour un(e) français(e) qui outre avoir un excellent niveau en anglais (certifié par le TOEFL), devra justifier d’un portfolio très solide (le passage par une école française type Les Gobelins semble essentiel), et les finances qui vont avec !

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Léopoldine découvre l’iPad Pro et surtout l’Apple Pencil ! On en reparle très bientôt …

Mais en réalité il y a sans doute bien des routes pour y arriver. S’il y a peu d’élus (il faut avoir le courage de poursuivre ses rêves !!!), il y a beaucoup de métiers différents à tout niveau. Beaucoup de compétences très diverses sont nécessaires pour faire tourner les usines à rêve. Concernant les constructeurs d’attractions je suppose qu’ils recherchent des ingénieurs hautement qualifiés.

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Dessin de @leopoldine_ en primaire

Voici pour cette petite introduction. Nous en parlerons maintenant au travers de nos articles lors de nos différentes visites de parcs à thèmes en Europe et dans le monde. 

Et vous qu’en pensez-vous ?