Un cirque moderne et grand public
En cette période de fêtes de fin d’année, nous avons découvert en famille le dernier spectacle proposé par la troupe d’Alexis Gruss.
L’idée d’aller « au cirque » inquiétait, tant le mot renvoie à l’idée ancrée de spectacles d’un autre temps (avec les clowns qui sont maintenant du registre du film d’épouvante, on le doit à « Ça » de Stephen King).
Mais au contraire, à l’image d’un Zingaro mais en plus accessible et grand public (disons le carrément, moins élitiste), le cirque Alexis Gruss est très moderne dans sa mise en scène.
Un emprunt à la mythologie pour Pégase & Icare
Alexis Gruss évoque lui-même ce nouveau type de spectacles, à la fois équestre et aérien, en citant Victor Hugo
« L’étude du passé et la curiosité du présent donnent l’intelligence de l’avenir »
Car si le show est très actuel dans sa scénographie, il emprunte au passé pour raconter à sa manière l’histoire mythologique de Pégase, le cheval ailé, et d’Icare, le mortel qui s’est approché trop près du soleil.
« Six générations d’écuyers Gruss symbolisent Pégase, le cheval ailé.
Les Farfadais, quant à eux, comptent parmi les meilleurs acrobates aériens au monde. Ils incarnent superbement Icare, ce héros mythique doté d’ailes d’oiseaux.
Quelles meilleures références pour illustrer la symbolique de ce nouveau type de spectacle, qui fait à la fois de la terre et du ciel ses lieux d’expression ? »Alexis Gruss
Synopsis de Pégase & Icare
Partie 1 :
Dans le Labyrinthe conçu par le grand architecte Dédale pour y enfermer le Minotaure, créature mi-homme, mi-taureau, Dédale et son fils Icare se retrouvent emprisonnés avec le monstre. Dédale fabrique des ailes à Icare pour qu’il puisse s’envoler.
Sur les conseils de sa mère Athéna, déesse de la sagesse, Bellérophon également fils de Poséidon dieu des océans en furie, dompte et chevauche Pégase, le cheval ailé. Athéna célèbre la réussite de son fils en lui offrant une cérémonie digne des dieux.
Une succession de 7 tableaux conduit à l’envol d’Icare et à la maîtrise de Pégase.
Partie 2 :
Icare s’envole trop près du soleil : ses ailes fondent, il chute dans la mer où une muse le noie. Pallas Athéna ou Athéna la sage offre sa bénédiction à Bellérophon et Pégase pour leur combat contre la Chimère, créature malfaisante, dans une cérémonie qui leur portera chance.
La chimère vaincue, devenue docile, obéit aux ordres et reproduit chaque mouvement qu’on lui demande. Pégase d’un coup de sabot révèle la source Hippocrène, d’où jaillissent les muses de la créativité dans une danse joyeuse.
8 nouveaux tableaux illustrent la chute d’Icare et le combat victorieux de Bellérophon sur Pégase contre la Chimère.
Un spectacle très complet, à la narration trop discrète
Cette rencontre entre la famille Gruss et les Farfadais donne donc naissance à un spectacle très complet, auquel il faut ajouter le travail sur la lumière et les éléments, ainsi que la musique emportée par un orchestre live et une chanteuse très présente.
Le cadre reste très intime et évite les tentations de gigantisme (ce qui n’empêche pas d’aimer les deux styles). Peut-être que l’ajout de projections en mapping 3D, comme il est devenu courant de le faire maintenant, pourraient ajouter une dimensions supplémentaire à la féérie et surtout à une histoire pas toujours lisible.
Certes, tout devient claire après la lecture du synopsis (qui n’est pas remis à l’entrée, même dans sa forme la plus simple, ce qui pourrait être une bonne idée), mais même avec l’aide de la narration (qui intervient finalement assez peu), difficile de suivre l’histoire, surtout pour les plus jeunes.
On se laisse facilement emporter par la musique mais les chants sont en anglais (des titres connus de la variété pop). Là aussi des compositions originales en français pourraient rendre le spectacle encore plus accessible.
Se laisser séduire et emporter par la féérie de Pégase et Icare
Mais cela n’empêche en rien d’apprécier le spectacle pour la qualité de ses numéros, la beauté de ces artistes toujours souriants, de ces chevaux, et de ces numéros qui, durant 2 heures 30, nous en mettent plein les yeux.
Petits et grands apprécient.
Nous vous conseillons donc d’y aller pour une belle soirée en famille, pensez à partir assez tôt pour pouvoir suivre à pied le parcours fléché jusqu’au chapiteau, car les navettes sont bien trop mal indiquées, ce qui créé un stress bien inutile mais vite oublié une fois dans la salle.