Faire preuve de bientraitance, c’est être guidé, dans tout positionnement, par le souci actif du respect de l’autre, de ses droits fondamentaux, de ses besoins et de son intérêt.

Il faut savoir que la personne atteinte de la pathologie Alzheimer va perdre progressivement toute logique et raisonnement. Nous sommes obligées de la guider pour conserver son bien-être, sa dignité et une vie relationnelle, familiale et sociale.

Je travaille chez deux personnes diagnostiquées Alzheimer aux personnalités opposées.

  • Une bénéficiaire calme qui est consciente de sa maladie, qui se laisse guider et aider.
  • Une autre personne agitée qui dit ne pas avoir besoin d’aide, complètement dans le déni de sa maladie.
Stimulation visuelle : une variété de couleurs

Stimulation visuelle : une variété de couleurs

Pour cela :

Je m’adapte aux personnes qui changent avec l’évolution de la maladie. Je constate qu’elles gardent tout de même leur personnalité ou alors le diagnostic est incorrect, tellement les personnes ont un comportement différent.

Je trouve des astuces pour ne pas rentrer en conflit et des compromis pour leur laisser un maximum de liberté, celle à laquelle j’aspire moi-même. Ma devise : « Ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas que l’on te fasse ». Çà m’évite également de toujours culpabiliser de me sentir trop directive pour tous les besoins fondamentaux comme la toilette, le repas, la promenade…

Un exemple :

Je fais le maximum pour que la personne soit détendue le matin avant la toilette. Je lui prépare son café et pendant ce temps je fais le lit. Après le petit déjeuner, je sais qu’elle va me dire qu’elle veut se recoucher. Je lui dis que je comprends la difficulté mais qu’il est 10 heures et que c’est le moment de faire sa toilette, qu’elle peut se reposer tout à l’heure.

Avant, je prenais le café avec la personne, nous discutions puis elle prenait sa douche sans problème ;
Aujourd’hui, je me suis adaptée au nouveau comportement. Je dis que j’ai déjà pris mon café pour m’éclipser et faire le lit, la chambre à coucher se trouvant juste à côté de la salle de bains. Je la laisse par contre se reposer après la toilette pendant que je fais un peu d’entretien, tri le linge, prépare le repas de midi qui sera juste à réchauffer.

Fleurs2

Je respecte leur vie privée passée, leur croyance, leur choix de vêtements (que je dirige seulement par rapport à la saison), leur goût de repas, leur activité de loisirs. Je ne les infantilise pas.
Elles me racontent leur vie. Je les écoute. Je n‘ai pas à porter de jugements même si parfois des propos pourraient me choquer.

Une personne aidée me dit ne pas vouloir être suivi pour la pathologie d’Alzheimer, ne pas prendre de médicaments, ne pas voir d’orthophoniste, elle n’aime pas les jeux de société et ne veut pas d’autres stimulations que la promenade, notre discussion, la télévision et les quotidiens que je lui apporte. J’en parle à ses proches qui sont en accord avec elle.
Je respecte son choix et je m’adapte même si je voudrais partager avec la personne beaucoup plus et qu’elle soit suivie par un gériatre spécialiste de la maladie.

Chez une autre personne aidée plus âgée qui est très agitée, elle a le besoin de prouver qu’elle sait. Les exercices de mémoire laissés ou exécutés avec l’orthophoniste, les jeux de société d’avant, démontrent que les acquis antérieurs (scolaire et jeux ) ne sont pas oubliés. Je travaille beaucoup la stimulation car elle est en forte demande.

J’ai vu dans mon expérience professionnelle des aidants qui tutoyaient la personne comme si c’était leur copine. Personnellement çà me choque. Je dis toujours « Madame « et je les appelle par leur nom, un respect de la personne plus âgée. Elles me disent qu’avec le temps je suis devenue une amie. Ce qui me convient. Une amie ce n’est pas une copine. Il n’y a pas de familiarité ce qui n’empêche pas nos fous-rire.

Fleurs3

S’adapter aux capacités physiques et intellectuelles : simplifier la tâche pour ne pas mettre les personnes aidées en difficulté.
Pour les personnes handicapées physiquement mettre les objets à leur portée ;
Pour les personnes ayant des problèmes mentaux, ne pas leur donner des exercices de mémoire qui les mettraient en difficulté.

L’Hygiène :
L’aide à la toilette est très importante ainsi que la propreté des lieux des parties communes et privées. Les habits doivent être propres. Les ongles, les cheveux lavés pour la personne elle-même mais aussi pour garder une image positive envers les autres et la famille.

Le Repas :
Je respecte les choix des aliments que les personnes préfèrent tant que la personne peut décider. Dans le cas contraire, j’essaye de connaître les goûts de la personne dans son passé et de varier les repas.
Exemple : une personne aidée n’aime pas trop la viande. Je vais m’orienter plus vers le poisson.

A lire aussi mes précédents articles sur le sujet :