Sorti le 3 juillet 2013, ce long métrage que je souhaitais absolument voir n’est déjà visible que dans peu de salles. Heureusement l’Espace 1789 de Saint-Ouen, que j’ai pu découvrir pour l’occasion, le projette encore cette semaine avant la trêve estivale. Réalisé par ARI FOLMAN, Le Congrès est distribué en France par ARP SELECTION.

Il ne s’agit pas d’un film comme les autres. Oscillant entre prises de vues réelles et animation, réflexions sur le métier d’acteur, l’avenir du cinéma et pure science-fiction… il ne laisse pas indifférent. Voici notre avis sur cette adaptation d’un roman de Stanislaw Lem, publié dans les années 60 : « Le congrès de futurologie ».

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Synopsis :

«  Robin Wright (que joue Robin Wright), se voit proposer par la Miramount d’être scannée.
Son alias pourra ainsi être librement exploité dans tous les films que la major compagnie hollywoodienne décidera de tourner, même les plus commerciaux, ceux qu’elle avait jusque-là refusés.
Pendant 20 ans, elle doit disparaître et reviendra comme invitée d’honneur du Congrès Miramount- Nagasaki dans un monde transformé et aux apparences fantastiques… « 

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D’une durée totale de deux heures, 55 minutes seront crées en animation traditionnelle, et non en images de synthèse comme on a l’habitude de le voir actuellement. La technique employée est celle de la rotoscopie qui vise à reproduire les mouvements des acteurs. Un choix artistique qui me semblait d’abord en contradiction avec l’histoire, avant finalement de mieux servir le côté psychédélique du futur présenté.

Au départ nous retrouvons l’actrice Robin Wright dans son propre rôle à qui l’on propose ce que le studio présente comme « le contrat du siècle ». Elle doit être numérisée sous toutes les coutures et émotions, afin que son avatar participe à des films à sa place.

Le film commence donc à s’interroger sur les choix de l’acteur dans sa carrière, avant d’aborder la question de son utilité même alors que les films en 3D sont plus en plus légion (Avatar, Pixar etc …). Ari Folman présente lui-même ce scénario comme un « appel à l’aide » ce qui est sans doute exagéré…

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20 ans après, on retrouve Robin Wright, invitée au Congrès de Futurologie de la Miramount-Nagasaki. Pour s’y rendre elle doit absorber une substance et pénétrer dans un monde irréel où tout est animation.

On lui propose de donner son image, non plus pour le cinéma (appelé à disparaître au profit d’expériences oniriques personnelles) mais pour satisfaire les fantasmes des clients du studio qui vivront alors le film de leur vie grâce à la chimie (les drogues du futur) … En grand gourou la référence à Steve Jobs est évidente, elle m’a fait sourire… dans un premier temps seulement.

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Le film bascule alors et perd un peu son spectateur qui se raccroche aux branches pour savoir où le réalisateur veut en venir, car on entre dans de la pure science fiction. On dépasse largement la question de l’avenir du cinéma, comme si nous étions dans un autre film où l’on traite de la façon dont nos dirigeants nous ont fait oublier la laideur de la réalité.

Mais la quête du personnage de Robin Wright continue, 20 ans après, dans ce qu’elle a de plus personnelle. Si ce passage n’est pas inintéressant, le trip hallucinogène est à mon sens, un peu trop long. De quoi désorienter. Heureusement ce fil rouge nous tient en haleine.

C’est la qualité de l’interprétation impeccable de l’actrice principale, qui nous fait apprécier ce film, qui est une oeuvre cinématographique « à part » qui ne pourra pas laisser indifférent. À voir. Évidemment il s’agit d’un film à destination d’un public plutôt adulte.

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La musique colle très bien à l’ambiance générale, douce, onirique et mélancolique. Elle est signée Max Richter.

Elle contient également deux pièces classique de Schubert et Chopin, ainsi que deux reprises chantées par Robin Wright « If It Be Your Will » de Leonard Cohen et « Forever Young » de Bob Dylan.

Elle s’écoute avec plaisir de retour chez soi. Vous pourrez l’acquérir chez Milan Music. (Liens iTunes et Amazon en fin d’article).

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Pour finir et pour l’occasion voici des photos de l’Espace 1789 qui nous a proposé ce film.

Convivial et sympathique (à tester pour d’autres types de spectacles) il a aussi l’avantage d’être plus abordable qu’un complexe cinématographique (6 euros la place au tarif plein).

La salle, sans être fantastique ou révolutionnaire, reste agréable. J’y retournerai si la programmation s’y prête (Pacific Rim ?)

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Et vous qu’en pensez-vous ?

Le Congrès (Bande originale du film d'Ari Folman) - Max Richter