Si vous êtes intéressés par la vie citoyenne et politique de notre pays vous avez sans doute déjà regardé Public Sénat comme 29 millions de téléspectateurs en Mai 2012, pic enregistré lors du final de la dernière séquence électorale (présidentielle puis législatives).
Cette chaîne de télévision a démarré sa diffusion en Mars 2000 en alternance avec son homologue LCP (La Chaîne Parlementaire) – Assemblée Nationale. Chacune s’occupe donc de couvrir l’actualité de l’une des deux chambres de notre parlement. Un canal TNT (le 13) leur est dédié avec des bascules entre l’une et l’autre.
Mais Public Sénat est disponible aussi sur le web, l’ADSL, le câble et le Satellite. Elle dispose donc dans certains cas d’un support de diffusion dédié 24/24.
Public Sénat dispose d’un budget d’environ 18 millions d’euros, et n’est pas financé par la publicité. C’est une chaîne publique dans le sens où le capital est détenu par le Sénat, sans appartenir au groupe de service publique France Télévisions, avec lequel elle a toutefois des partenariats privilégiés sur certaines productions.
Succédant à Jean-Pierre Elkabbach en 2009, le journaliste politique Gilles Leclerc en est le président.
En ce qui me concerne je suis passionné par la politique depuis mon adolescence, même si cet intérêt s’émousse au fil du temps. Ne cherchez pas très loin les responsables.
Cependant j’accorde toujours beaucoup d’importance à la vie citoyenne, qui se manifeste de diverses manières et les blogs comme les réseaux sociaux en sont aussi l’expression.
Public Sénat m’a très aimablement convié à sa conférence de presse de rentrée qui a eu lieu le Mercredi 3 Octobre 2012 à l’Alcazar à Paris. Je pense avoir été le seul « blogueur » même si d’autres médias online étaient présents. « On ne pense pas à inviter les blogueurs » m’incite à remercier d’une part Public Sénat, et d’autre part à les encourager à organiser des évènements dédiés. D’ailleurs ils ont une émission « La Politique c’est Net » présenté par Caroline Deschamps, ils sont donc forcément ouverts sur ce type de rencontres.
Le choix du lieu n’est pas anodin. Pourquoi l’Alcazar, qui me semble être un lieu « branché » plutôt que leurs locaux ou le Sénat ? Toujours intéressant pour voir les coulisses et de quoi on parle.
La plupart des journalistes et présentateurs étaient présents ce qui était fort sympathique, malgré l’absence de quelques têtes d’affiches. Gilles Leclerc a mené lui même la présentation, assisté par son équipe, et a salué de façon très cordiale et personnelle les participants. Je l’ai découvert pour ma part lorsqu’il co-animait une émission sur France 3 avec Christine Ockrent et Serge July, de 94 à 97 il me semble.
La grille de rentrée de Public Sénat ne subira pas de profonds changements cette année. Il faut cependant fidéliser des téléspectateurs gagnés pendant la période électorale. Gilles Leclerc a insisté sur le fait que si les élections sont derrière nous, les défis parlementaires sont plus que jamais présents.
De plus de nouvelles chaînes arrivent sur la TNT ce qui va encore accroître une concurrence déjà rude. Cependant, contrairement à I>Télé ou BFM TV il ne sont pas dans une logique d’urgence. La programmation est faite essentiellement de l’actualité parlementaire mais aussi de magazines, journaux et documentaires.
Il faut noter qu’il y aura 6 nouveaux rendez vous afin d’accentuer la proximité avec les territoires / l’incarnation des territoires. L’idée générale est de donner la parole aux « gens ordinaires » en plus des politiques et des experts.
Nous ont été présenté les programmes suivants :
« De nouvelles invitations à la réflexion qui s’adressent à un public large et qui privilégient le terrain, la proximité, les héros ordinaires, les initia- tives positives, les jeunes et les acteurs locaux….
Ainsi, Un lieu, une histoire, présenté par Pierre-Henri Gergonne propose de faire revivre aux téléspectateurs un évènement his- torique en partant à la rencontre de ceux qui entretiennent la mémoire du lieu où il s’est déroulé.
Le contact avec les acteurs locaux est aussi au centre d’Itinéraires bis, une balade qui suit la journaliste Julie Hulin dans une France inattendue, à la recherche de nouvelles initiatives de développe- ment du territoire.
Le thème de la rencontre est également au cœur de la nouvelle émission, Génération République animée par Sandra Freeman qui fait interagir des lycéens ou des étudiants sur une thématique citoyenne.
Nouveautés parmi les magazines de reportages, Affaire à suivre constitue une enquête approfondie d’un dossier local aux répercussions nationales voire internationales, me- née par un journaliste de la rédaction tandis que Sénateurs en mission rend compte du travail des parlementaires en dehors de l’hémicycle : commissions d’enquêtes, missions d’informations, déplacements à l’étranger…
Enfin, Public Sénat renforce sa programmation documentaire, en proposant cette année une série inédite produite par WA Productions : Les dessous de la mondialisation pour éveiller les consciences en révélant les faces cachées de la fabrication des produits que nous consommons. «
J’ai noté que la programmation se nourrissaient de productions « maison » mais également de co-production avec d’autres chaînes comme celles de France Télévisions.
Sans oublier les programmes comme les deux JT de 19 et 22H et les opérations spéciales comme par exemple les universités d’été des partis politiques ou en ce moment même « Les états généraux de la démocratie ».
En ce qui me concerne mon émission préférée et sur laquelle je m’arrête lorsque je zappe c’est « Déshabillons-les » présenté par Hélène Risser et qui décrypte la communication et l’image des personnalités publiques. A souligner par ailleurs la présence d’une émission dédiée à la BD : Un monde de bulles animé par Jean-Philippe Lefèvre.
Les grands absents de cette conférence de presse de rentrée c’est tout de même le site web, les réseaux sociaux, tablettes et smartphones, et télévision connectée, qui certes ont le droit à une page dans le dossier de presse et à quelques mots de Gilles Leclerc mais à mon sens c’est clairement insuffisant. Ce n’est pas aujourd’hui un sujet accessoire.
- Pourtant l’évolution du site web est intéressante et aurait mérité d’avantage.
- Enfin une annonce importante : la télévision connectée c’est pour 2013.
Contraste assez fort donc avec Euronews le jour précédent : A l’aube de ses 20 ans, la chaîne d’information en continu mise son développement sur l’expérience utilisateur, de nouveaux services sur de nouveaux supports.
Peut être l’occasion d’organiser un évènement spécial sur ce sujet ? Hâte de voir cette V3.
Lors de la séance de question / réponse a été évoqué un éventuel projet de fusion avec LCP-AN. D’après Gilles Leclerc elle n’est pas d’actualité, et la décision ne pourrait venir que des actionnaires. Il s’interroge cependant sur les économies qui seraient réalisées. Où faudrait-il mettre le siège ? De même les évènements à couvrir seraient les mêmes et la mutualisation est déjà réalisée lorsqu’elle est possible.
Autre question sur la parité H/F. Celle-ci est visible dans les visages de l’équipe de Public Sénat. Par contre les experts et politiques sont eux encore essentiellement masculins. Un effort doit être fait dans ce sens pour trouver des solutions.
Pour conclure sur cette conférence de presse, un remerciement aux équipes de la chaîne, de beaux programmes présentés, mais des étapes supplémentaires à franchir du côté du social media et de la présentation des projets liés aux « nouvelles technologies ».