« Un concept unique : Toutes ces icônes de la publicité ont décidé de se réunir dans un lieu unique au monde : Adsland. Le 1e parc au monde en hommage à la création publicitaire vous donne rendez-vous pour vivre des aventures uniques avec les personnages phares de vos marques préférées. GrosQuick, l’homme Malabar ou encore les fruits déjantés d’Oasis et le «serial killer» Orangina Rouge… «
Au début la rumeur, bien menée, a intrigué et le buzz a fonctionné. Qui pouvait se cacher derrière un tel projet dont personne n’avait entendu parler auparavant ? S’agissait-il d’une marque ? d’un promoteur ? d’un nouveau « flagship store » comme celui de PlayMobil Funpark ? d’une société comme la compagnie des alpes déjà détentrice de parcs comme le Futuroscope, le Parc Astérix ou La Mer de Sable ? Ou même d’Euro Disney pourtant déjà engagé dans d’autres projets comme les Villages Nature ? Le mystère était entier…
L’idée n’a rien d’incongrue dans le sens où les industriels cherchent aujourd’hui à nous vendre du rêve et à nous raconter une histoire, pour nous faire consommer (storytelling). Certaines fonctionnent d’ailleurs très bien, et les slogans comme les personnages restent dans nos esprits, encore plus quand elles sont liées à notre enfance.
Les premiers visuels laissaient d’ailleurs entendre un travail recherché, autour de concepts intéressants entre découverte de l’univers des marques, et attractions s’inspirant des publicités les plus célèbres.
Le plan du parc est très « cartoonesque » plus proche à mon sens de ce que l’on trouve chez Astérix que chez Disney. Pas étonnant que les M&M’s soient les plus représentés tant ils entrent dans cette catégorie là. Tous le monde a en tête les publicités, notamment en 3D dans les salles, mettant en scène les différentes couleurs. Idem pour Oasis façon François Perusse.
En pensant à ce projet, je fais automatiquement une association avec le livre de Roald Dahl et le film éponyme de Tim Burton : Charlie et la chocolaterie. Exemple parfait d’imaginaire, d’attractions, mais aussi de placement publicitaire puisque Willy Wonka vend quand même du chocolat !
Bien sûr il y a quelque chose de dérangeant à voir des marques partout, et nous sommes déjà nombreux à zapper la publicité lorsqu’elle passe à la télévision, sans parler du mouvement « No Pub », qu’il est particulièrement osé de proposer ce type d’expérience. Mais après tout il y a des passionnés par la publicité (elles font partie intégrante de notre culture), et la qualité des attractions proposées comme des shows ou des expositions peut faire la différence.
Je n’ai pas de mal à m’imaginer le modèle économique gagnant pour un tel parc à thèmes. Ce ne serait évidemment pas sur le billet d’entrée, mais plutôt sur les boutiques associées, présentes par exemple à la sortie des différentes zones et attractions.
Des magasins qui pourraient proposer des produits dérivés, des produits collectors, et bien sûr leurs propres produits. On a tous en tête les fameux magasins M&M’s World qui propose de personnaliser nos bonbons ! Après pour la restauration, c’est sûr on ne se nourrit pas exclusivement de sucreries… Mais cela a semble-t-il aussi été prévu.
Le principe de ce type de magasin n’est d’ailleurs pas forcément de faire du profit, car cela peut s’apparenter à une dépense marketing … De la publicité autour d’un parc sur la publicité… (Doc Brown est sur le coup !)
Mais un problème reste de taille. Si une marque peut être convaincu de lancer un « Flagship Store », voir un groupe d’unir plusieurs de ses propres marques (on sait par exemple que la marque M&M’s® appartient au groupe alimentaire Mars Incorporated, qui produit et commercialise partout dans le monde des marques réputées de confiserie, de chocolat et de glaces telles que Mars®, Bounty®, Balisto®, Maltesers®, Twix®, Snickers®, Celebrations®, M&M’s®), comment imaginer que plusieurs groupes, pas forcément concurrents, s’unissent sur un tel projet ? Pas impossible mais plus compliqué, car il y aura des histoires d’images, de copyright, et chacun voudra avoir son mot à dire sur la direction du parc. Que ce soit chez Disney, ou chez Astérix, s’il y a des droits, les interlocuteurs sont facilement identifiables.
Vous pouvez visiter Adsland Park et réserver votre entrée ici.
Au final le concepteur s’est dévoilé et il s’agit d’un directeur artistique passionné, déjà coupable du site « Quelle vie de Pub » et du livre du même nom, qui s’appelle Fabien Manuel. C’est parallèlement à ses activités professionnelles et le livre, qu’il a travaillé durant un an et demi dessus. Comme il le dit lui-même il a un rêve, depuis toujours, celui d’imaginer, de créer, de dessiner un parc d’attractions.
Alors si ce projet n’est actuellement que dans la tête de son auteur et sur ce site web, il mérite que l’on s’y intéresse et que l’on accepte d’entrer dans cet imaginaire quelques instants. Peut être que, d’une manière ou d’une autre, il se concrétisera, c’est tout le mal qu’on lui souhaite. Fabien Manuel cite volontiers Walt Disney, et bien sûr l’argument n’a pu que mon toucher : “All Our Dreams Can Come True, If We Have The Courage To Pursue Them.” (Nos rêves peuvent devenir réalité, si tant est que l’on a le courage de les poursuivre). Moi aussi j’y crois.
Une chose est sûre le message est passé. Et vous qu’en pensez vous ?
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