Ma précédente note concernait la lecture de l’excellent livre de Tara Hunt « L’effet Whuffie ». Il s’agit de notre capital social sur Internet. Est-ce que je produis du contenu de qualité ? Celui-ci est il lu et partagé ? Par qui ? Mes lecteurs me font ils confiance ? Suis-je crédible sur tel ou tel sujet ? En quoi ce que je dis peut-il les influencer ? Ce sont des questions qu’un blogueur, un utilisateur de Facebook, Twitter ou tout autre réseau social peut se poser, mais également – et surtout j’ai envie de dire – les entreprises et les marques qui veillent sur Internet et animent leur communauté. Enfin le secteur de la publicité sera également intéressé pour cibler au mieux ses campagnes.
Je peux aisément comprendre ce besoin. Lorsque l’on fait de la veille sur ce qui se dit sur une marque ou un individu sur Internet, le contenu peut être – selon le cas – une masse difficile à gérer. J’imagine les marques nationales voir internationales comme Apple, Google ou Microsoft, avoir une impossibilité de gérer ce flux dans sa totalité. C’est pourquoi il leur est important de hiérarchiser et faire remonter en priorité les personnalités ou les médias dont ils pensent qu’ils ont une réelle expertise ou qu’ils influencent le plus leurs prospects/clients (dans leur cas je suppose Mashable, TechCrunch, et les journalistes spécialisés des grands médias) . Par ailleurs d’autres acteurs vont vouloir vous dire « de quoi parle-t-on sur internet aujourd’hui » et donc effectuer des classements (c’est le cas de Wikio par exemple).
Beaucoup d’acteurs se sont penchés sur ce besoin, et j’ai testé certains outils dont la finalité est de calculer votre capital social en vous octroyant un score. Autant le dire tout de suite, je n’ai pas été convaincu malgré la complexité apparente de certains algorithmes (et mes capacités en mathématiques font qu’à un certain stade j’en deviens méfiant). D’abord ils ne s’intéressent souvent qu’à une face visible de l’iceberg, soit le blog, soit le compte Twitter, soit le compte Facebook (parfois Twitter ET Facebook comme Klout intégré à plusieurs logiciels), alors qu’aujourd’hui nous utilisons – pour plusieurs usages différents – souvent plusieurs de ces outils en intégrant des Foursquare, des MySpace, Viadeo et autres Linkedin pour ne parler que des plus connus. Deuxième difficulté, qu’est ce que l’on calcule selon le cas ? La qualité du référencement sur Google, l’audience, les backlinks (liens vers le blog), le nombre de commentaires et le nombre d’abonnés aux flux RSS pour les blogs ? Le nombre d’amis sur Facebook ? Le nombre de followers (suiveurs), de tweets (messages) et de RT (reprises) sur Twitter ? Quid du « score » de ceux qui me suivent, et de ceux qui suivent ceux qui me suivent ? Et du spam / des faux comptes ? Un vrai casse-tête, n’est ce pas ?!
Face à ce défi on a envie de donner des données chiffrées, ce serait tellement simple… mais tellement imparfait. Est-ce que untel qui est très suivi sur les réseaux sociaux a un avis plus pertinent qu’un autre moins suivi ? C’est peu représentatif de l’idée que je me fais d’une communauté. Chaque utilisateur peut avoir quelque chose d’intéressant à partager sur votre service / produit et il faut être à son écoute même s’il n’est pas considéré comme un « influenceur » ou un « expert ». Au contraire, du chaos peut naître de grandes idées et finalement c’est l’utilisateur lambda qui peut venir de tout horizons qui aura le plus de chance de vous étonner par ses idées, ses opinions ou son analyse et d’interagir avec la communauté. C’est l’avantage de créer un espace de discussions sur votre site, et de rencontrer ceux qui souhaiteront venir à vos Barcamp / conférences. Peut être n’influenceront ils pas d’un coup d’un seul 10 000 personnes, peut-être ne connaissent-ils pas tout les téléphones du moment mais ils vous rendront meilleurs. Après tout c’est à eux que vous vous adressez.
En conclusion j’ai envie de dire que l’on parle d’interactions humaines qui ne peuvent se résumer par des chiffres, qu’il faut donc se garder de ne regarder que ses indicateurs même s’ils peuvent être utiles par ailleurs.
Quelques liens utiles pour approfondir par vous même cette réflexion :
- étude de Fleishman-Hillard-Harris Interactive, publiée le 29 juin 2010, qui établit l’Indice d’Influence Numérique à 53% pour la France. Il y a deux ans, cet indicateur devançait déjà la télévision avec 38%.
- http://klout.com/
- http://labs.wikio.net/fr/source
- http://tweetlevel.edelman.com
Qu’en pensez vous ? Après votre cercle familiale et vos plus proches amis qui vous influence le plus ?