Alors que nous étions plongés avec Léopoldine dans les nouveaux épisodes de My Hero Academia, Aliénor insistait pour que nous passions à Demon Slayer. Certes nous avions eu connaissance de cet énorme succès de la Shueisha (150 millions d’exemplaires du manga vendus dans le monde, 28 millions d’entrées au box office japonais pour le film), mais nous avons mis le temps avant de réellement nous y mettre.
Les origines de Demon Slayer : Kimetsu no Yaiba
C’est sur Wakanim, l’une des 3 grandes plateformes spécialisées dans l’animation japonaise, que nous avons pu voir les 26 épisodes de la première saison, avant de nous rendre, comme premier long métrage post-confinement, au cinéma pour découvrir la suite de l’aventure dans « Le train de l’infini ». C’est en manga qu’il faut ensuite poursuivre, avides de connaître la suite de l’histoire, à partir des tomes 8 à 10 du chapitre « Le quartier du plaisir » (la série terminée en compte 23).
Au début Demon Slayer, de son titre original Kimetsu no Yaiba (la lame tueuse de démons), est la première sérialisation de l’autrice Koyoharu Gotôge (de laquelle nous n’avons trouvé aucune photo). Apparue d’abord comme one-shot, il a fallu du temps pour que cela arrive, et même si Demon Slayer est parvenue seule à un beau succès du Weekly Shonen Jump, les fans ont attendu longtemps avant une adaptation en anime et l’explosion des ventes qui s’en est suivie. En effet le premier chapitre a été publié en 2016, l’anime n’a commencé qu’en 2019, avec une longue interruption sans doute consécutive à la mise en chantier du film et à la crise sanitaire. En France la situation était encore plus catastrophique avec une première édition complètement ratée qui est passée à côté de son public (la chose est aujourd’hui arrangée, Panini Manga ayant rattrapé sa bourde).
Chanceux ceux comme nous qui ont pu s’offrir le luxe de voir les 26 épisodes suivi du film tout en dévorant le manga. Il en faudra du temps pour rattraper les fidèles de la première heure, tout en évitant les balles perdues du spoil.
Qu’est-ce qui a rendu Demon Slayer si populaire ?
En premier lieu la qualité de l’histoire originale. Nous suivons la vie de Kamado Tanjirō dont la famille a été décimée par des démons, et dont l’objectif est de sauver sa soeur qui en est devenu un. S’en suit une progression Shonen Nekketsu classique, un entrainement, des amis, le dépassement de soi… mais ce n’est pas tout, et c’est ce qui nous avait échappé sur le pitch de départ.
Le périple se déroule pendant l’ère Taishô (1912-1926) lui conférant une ambiance toute particulière, avec un côté rétro rappelant la révolution industrielle et les débuts au Japon de la démocratie. On est loin dans Demon Slayer d’un monde gai et joyeux, les héros évoluant dans une atmosphère sombre et tragique, parfois même cruel et horrifique. Des choix qui s’avèrent judicieux et bien s’accorder avec le style de dessins. Quant à celui qui est présenté comme le protagoniste final, il est charismatique et sans pitié. On note d’ailleurs que ceux qui sont présentés comme les plus forts, sont réellement résistants, et ne peuvent pas être pliés en deux temps trois mouvements comme certains Shonen (oui on pense à Saint Seiya qui a un peu dilapidé rapidement ses chevaliers d’or).
De l’anime Demon Slayer au film Le Train de l’Infini
Il y a ceux qui découvrent une série dès sa première publication et sa sortie en tomes reliés (ce qui est d’autant plus rare pour un auteur alors inconnu), et les autres qui viennent au manga après avoir découvert l’anime. Nous sommes souvent de ceux là.
L’adaptation a été confiée au jeune studio d’animation « ufotable » qui a parfaitement maîtrisé son sujet. Producteur (Hikaru Kondo) et réalisateur (Haruo Sotozaki) ont ainsi rendu une copie presque parfaite (même si un peu trop verbeux sur les premiers épisodes) avec une animation impeccable, rapide et efficace. Elle est grandement aidée par la musique, de celle que les lecteurs de ce blog connaissent bien maintenant, Yuki Kajiura.
Le film se démarque de ceux que l’on voit habituellement dans ce type de configuration, car il adapte un arc du manga (7 et 8), et suit donc l’histoire laissée (pour l’instant) inachevée par l’anime. Il faut donc logiquement avoir vu la première saison pour bien l’apprécier, néanmoins c’est assez bien fait pour que ce ne soit pas vraiment obligatoire.
Outre une réalisation fort plaisante là encore, le film se divise en deux parties. (Attention spoiler) L’une qui plonge le spectateur dans les rêves des principaux protagonistes face à un démon ayant pris la forme d’un train, la seconde est plus classique avec un affrontement entre Rengoku Kyojuro, pourfendeur de démons et pilier de la flamme, et l’une des lunes supérieures. Les moments forts étant les retrouvailles de Tanjirō et de sa famille, ainsi que le dénouement du scénario, qui lui-aussi échappe aux habitudes du genre.
Cela démarre très bien pour le film avec 330 000 entrées France en 5 jours sur 438 copies, soit le meilleur démarrage de la semaine et la 2ème place du Box-Office.
Qui ne pourrait pas s’attacher au personnage de Nezuko ?
En bref, si vous aimez l’animation japonaise et que vous accrochez bien aux meilleurs Shonen (et pas seulement One Piece et Naruto), vous devez absolument vous y mettre et aller soutenir ce film en salles (distribué par Wakanim, essentiellement dans les réseaux CGR, Megarama et Kinepolis). Attention toutefois, des fans de SNK L’attaque des titans viennent parfois perturber les séances par leurs cris de ralliement, tout à fait déplacé dans un cinéma. Heureusement nous y avons échappé (chacun son truc).