Magie de la sérendipité j’ai découvert que John Lasseter a été en partie convaincu de l’opportunité de créer une série de films d’animation « Disney Fairies / Disney les Fées » après le succès d’un ouvrage intitulé « Fairy Dust and the Quest for the Egg / Poussière de Fées et l’Oeuf magique ». Comme souvent je me suis demandé comment ai-je fait pour l’ignorer, et je me suis empressé de le commander pour le lire avec mes filles (mais entre nous j’aurais aussi pu le lire seul sans m’ennuyer).
Avant d’aller plus loin : Clochette et le Secret des Fées, les héroïnes du pays imaginaire nous reviennent dans une histoire plus émouvante que jamais.
Cet ouvrage de 246 pages a été écrit par Gail Carson Levine, les illustrations sont signées David Christiana. Il est né d’une volonté de la Walt Disney Company et de Disney Publishing Worldwild de créer de nouveaux romans destinés avant tout aux enfants (et à leur famille ai-je toujours envie d’ajouter, la langue utilisée est d’un niveau plutôt soutenu pour ce genre de littérature).
S’il a été publié pour la première fois en 2005, il sera suivi de deux suites « Fairy Haven and the Quest for the Wand » (2007) et « Fairies and the Quest for Never Land » (2010). J’ignore le succès de ces deux séquelles qui n’ont visiblement pas été éditées en France (voilà le genre de découvertes qui me désole !!), ce que l’on sait c’est que le premier tome dont nous allons parler ici a été publié dans 45 pays (sans surprise chez Hachette pour la France) et 32 langues pour plus d’un million d’exemplaires vendus.
Il existe aussi une série chapitrée autour du même univers « Tales of Pixie Hollow / Histoires de Pixie Hollow », par d’autres auteurs, et publiées en France par Hachette Disney France. Sans doute en parlerai-je dans un prochain article.
Ce qu’il faut savoir à propos de « Poussière de Fée et l’Oeuf Magique » c’est que son auteur, fan de l’oeuvre originale de J.M. Barrie, a créé un univers à l’intérieur de Neverland, le pays imaginaire (qui y est d’ailleurs « vivant » et doté de « sa propre volonté »). Il s’agit bien sûr de la Vallée des Fées. Les films s’inspirent de celui-ci, mais même si on retrouve des personnages (Vidia, Terrence, la Reine Clarion), voir des situations (« Frère Hirondelle » -> Le hibou de « Lord Milori »), il y a quand même de fortes différences à noter.
La première est que l’histoire se passe après les évènements liés à Peter Pan et les enfants perdus, car il en est clairement mention ici ! Clochette se trouve d’ailleurs fortement meurtrie ! Alors que dans les films que nous connaissons jusqu’ici nous avons assisté à la naissance de Clochette et à son évolution au sein de la Vallée des Fées. D’ailleurs je notais dans mon article sur « Le Secret des Fées » que nous n’y avions toujours pas d’explications concernant Peter.
J’en viens donc à la seconde différence : ce n’est pas Clochette qui est l’héroïne « directe » de cet ouvrage, même si sa présence y est indispensable, mais Prilla une nouvelle fée qui ignore son talent, chose apparemment inédite chez les fées du pays imaginaire (les livres font état de beaucoup plus de talents que dans les films, et les intitulés sont très différents, plus recherchés dirons nous. Par exemple « Fée rétameuse » devient « Fée bricoleuse ».)
Je comprends donc que Disney a préféré centrer ses premiers films sur l’emblématique Tinkerbell ce que l’on explique aisément. Il n’est pas interdit de croire que Prilla fera un jour une apparition dans les films, mais une adaptation fidèle du livre semble tout à fait improbable.
Maman Colombe veille sur un oeuf magique. Celui-ci permet de maintenir l’île que l’on appelle le pays imaginaire dans son état « surnaturel ». Par exemple ses habitants ne vieilliront pas à l’image de Peter Pan mais aussi, on l’oublie trop souvent, du Capitaine Crochet. Chaque année Maman Colombe effectue sa mue, et ses plumes permettent de créer la poussière de fée (voilà une différence majeure avec les films). Malheureusement un terrible ouragan va s’inviter dans la fête, et les fées vont devoir partir en expédition pour sauver Neverland. On suivra notamment Prilla, Vidia et Rani à la rencontre des Faucons, de Crochet, des Sirènes et de Kyto le dragon (je vous le dis à vous, mais le suspense reste entier 😉 )
L’ouvrage est en lui-même un bel objet, sous forme d’album. Le papier est de bonne qualité et il est agréable de le feuilleter. La police de caractère utilisée est assez grande permettant une lecture aisée, notamment par les enfants. Il y a également des illustrations fort jolies, dans un style européen et plutôt éloigné de ce que l’on voit dans les films.
Côté style, l’adaptation française est signée Katherine Quenot, il est plutôt soutenu pour un livre destiné aux enfants, ce qui le rend agréable à lire pour un adulte également.
L’histoire est passionnante pour ceux qui s’intéressent aux fées et au Pays Imaginaire, et il est toujours intéressant de voir comment cette société s’organise avec ses propres codes, rites et coutumes.
En conclusion un ouvrage à ne pas manquer. Je vais tâcher de m’intéresser à la série chapitrée, à défaut de trouver ses suites qui, d’après certaines critiques, sembleraient encore meilleure que ce premier tome. Encore faudrait il, pour que mes filles en profitent aussi avant leur majorité, qu’elles soient traduites. Merci par avance à Disney et Hachette de rendre hommage aux fées et aux hommes-hirondelles.
En attendant on pourra toujours se consoler avec Disney en mangas chez Pika Edition : Kingdom Hearts, Princesse Kilala, et bientôt les fées, le journal de Piccola et L’étrange Noël de Monsieur Jack.