Cette note va vous sembler étrange, presque en opposition dans sa forme à son sujet. En effet, alors que vous savez que j’utilise des produits Apple depuis le fameux Performa 5200 (que Jobs devait détester, avant l’arrivée des iMac et iBooks), et que j’utilise énormément mon iPhone et un iPad, j’ai lu la biographie de Steve Jobs très tardivement… en livre de poche ! Avantage : le plaisir du papier. Désavantage : Difficile de partager facilement des passages et des notes. C’est aussi parce que je ne comprends pas la tarification appliquée aux livres numériques, plus chers en France que leurs équivalents papiers, que je lis du coup moins sur la tablette numérique.
C’est le film Jobs qui m’a donné envie de me replonger dans la vie du co-fondateur d’Apple. Je savais ce long métrage très superficiel et ne pouvait en rester là… Surtout qu’il n’aborde pas du tout les époques NeXT et Pixar.
Avant d’aller plus loin :
- Jobs. “Un téléfilm” plutôt réussi sur la vie de Steve Jobs, en attendant la version d’Aaron Sorkin.
- La Vie de Steve Jobs. Un manga aux Editions Tonkam
- Pourquoi j’ai toujours cru en Apple. “STAY HUNGRY ! STAY FOOLISH !”
- Robert A. Iger, President & CEO de la Walt Disney Company, rejoint le Conseil d’Administration d’Apple !
- Adieu permis de conduire, dites bonjour aux voitures du futur, connectées et sans conducteurs (Google Car, iCar ?)
- Retour sur l’avant-première du long métrage d’animation “Brave / Rebelle” de Disney Pixar en présence du réalisateur Mark Andrews et de la productrice Katherine Sarafian. Critique de la VO.
Résumé de l’ouvrage :
» À partir d’une quarantaine d’interviews exclusives et de multiples rencontres avec sa famille, ses proches, ses collaborateurs, ses amis comme ses adversaires, Walter Isaacson a reconstitué d’une façon magistrale et passionnée la vie, l’oeuvre et la pensée du fondateur d’Apple, l’un des plus grands innovateurs et visionnaires de notre époque. «
Steve Jobs était un personnage complexe, plein de contradictions.
Il est évident que l’auteur de la biographie, encouragé par Steve Jobs, a souhaité le décrire le plus précisément possible, souvent à force de citations. L’ouvrage est passionnant et se lit comme un roman.
Les sujets abordés tout au long des 925 pages vont de son enfance, à sa rencontre avec Wozniak, ses aventures chez Atari mais aussi en Inde, le LSD, son régime alimentaire draconien, l’Apple I puis l’Apple II, ses amours, sa fille Lisa et ses autres enfants, Xerox, le design, le Macintosh, Sculley, Gates, NeXT, Pixar, Toy Story (et les relations compliquées avec Disney !), la campagne Think Different, Ive, l’iMac, les Apple Store, le foyer numérique (de l’iTunes à l’iPod), l’iTunes Store, son cancer, l’iPhone, l’iPad, le nuage … Je pensais en connaître beaucoup sur Steve Jobs, j’ai pourtant appris énormément de choses grâce à cet ouvrage.
Le fameux champ de distorsion de la réalité est évoqué à plusieurs reprises dans les différents témoignages. Comme son tempérament difficile, avec une absence flagrante d’empathie.
On parvient donc à dépasser le statut d’icône, mais cette lecture est aussi à conseiller aux trolls anti-Apple qui racontent tout autant d’âneries que les purs et durs.
Je me suis demandé si j’aurais apprécié travailler avec Jobs. Evidemment les projets dont on parle en font rêver plus d’un, et cette société a une aura qui donnerait envie à n’importe quel communicant. Mais il fallait supporter non seulement ce niveau d’exigence mais aussi les colères du patron ! On ne peut pas dire qu’il ai été un manager d’exception même s’il savait tirer le meilleur de ses équipes. Il était aussi plutôt élitiste et obstiné… ce qui peut être qualifié de qualités comme de défauts en fonction des circonstances. Quoiqu’il en soit j’adhère à sa conception d’intégrer matériel et logiciel de façon harmonieuse.
Ce qui me dérange le plus c’est de voir la relation qu’il a pu avoir avec ses enfants, en particulier avec sa première fille Lisa qu’il a abandonné (avant de la retrouver plus tard…) comme il le fut lui-même puisqu’il a été adopté.
Il est possible aussi que j’aurais été en contradiction totale avec sa vision des blogueurs, quoiqu’il devait les lire car il répondait à leurs emails de temps à autres, même si c’était souvent d’une façon lapidaire. Tim Cook vient seulement d’ouvrir son compte Twitter, preuve de quoi ce n’est pas vraiment dans les gênes d’Apple. J’espère que cela évoluera avec le temps (Phil Schiller m’a bien répondu une fois sur Twitter). Pas étonnant que le point faible de la société ai été justement les réseaux sociaux (on se souvient de l’échec de Ping).
Mais on ne peut pas ignorer ce qu’il a fait. Il a su être à l’intersection de l’art et de la technologie tant sur le design que sur les révolutions auxquelles il a grandement participé. Un ordinateur permet aujourd’hui de créer toutes sortes de contenu. Pixar est l’exemple même de l’informatique au service de l’animation et du cinéma !
De la même manière il a su allier l’esprit contestataire de l’époque avec le message véhiculé par Cupertino.
On ne peut pas non plus passer sous silence l’image qu’il a donné à ses sociétés en particulier Apple, ni ses Keynote avec ce sens inné du spectacle.
Je retiens aussi qu’il agissait beaucoup par instinct et suivait la plupart du temps ses intuitions. Il a pu se tromper, mais n’est ce pas le propre des autodidactes ? (qu’il était de fait d’une certaine manière …même s’il a poursuivi ses études et son apprentissage … à sa façon).
Bien sûr il a vécu sur le lieu où se jouait tout ce bouillonnement technologique, ce qui est déjà une grande opportunité… qu’il fallait saisir ! C’est comme les bonnes rencontres, les choix que l’on peut faire, l’énergie que l’on met dans ses projets … La vie en somme.
Quant aux dernières pages elles sont marquées par son combat contre la maladie… et son décès prématuré. Quel héritage laissera-t-il ?
En bref un livre à posséder absolument si vous aimez les nouvelles technologies et ce type de biographies. En aucune manière ce livre n’est destiné qu’aux fans d’Apple et de Pixar, même si ces derniers y trouveront sans aucun doute leur compte. J’aimerais d’ailleurs trouver un ouvrage en français d’une qualité similaire autour de Walt Disney (si vous avez des suggestions).
J’attend avec impatience l’adaptation d’Aaron Sorkin, le scénariste que j’apprécie tant.
Et vous qu’en pensez-vous ?