Il semblerait que le plan de Disneyland Paris pour rester « relevant » soit de se tourner vers la modernité en s’éloignant du parc Disney classique dans l’atmosphère des assez nombreux nouveaux spectacles et la transformation progressive et incertaine des Walt Disney Studios qui remplace petit à petit son petit bazar attachant par des franchises populaires d’aujourd’hui. Pourtant dans le nouveau Theater of the Stars prenant la place de Moteur… Action !, sont réunies modernité et classique dans un hommage excitant qui, à mon goût devrait servir de guide, pour le futur du parc. Ceci est une review du spectacle Alice et la Reine de Cœur : retour au pays des merveilles.
Si vous avez la flemme de lire, il est très bon.
Un Disney contemporain
Depuis maintenant un certain moment, s’enchaînent au parc Disneyland des spectacles et parades aux allures plus pop, contemporaines et innovantes tranchant avec l’expérience traditionnel de « voir un spectacle à Disney » (il suffit de voir l’écart entre la Disney Stars on parade et Magic Everywhere). Si le parc principal tente constamment de sentir l’actuel avec de nouveaux drones et spectacles comme A Million Splashes of Colour qui prend comme iconographie la feuille et l’encre d’où la magie prend vie plutôt que seulement cette dernière, il reste « coincé dans sa perfection ». Le Disneyland Park a son identité, son atmosphère, ce qui est bien mais veut aussi dire que son renouvellement s’arrête à ses spectacles et aux coups de propre donnés aux attractions (Pirates des caraïbes, Phantom Manor, etc). Tandis que le parc Walt Disney Studios n’a jamais su qui il était : avant il se paraît d’un air studio de cinéma en plein air pour faire son possible avec son budget, et maintenant qu’il est évident qu’il a besoin d’une refonte se pavanent sous notre nez les promesses de lands aux liens inexistants à part leur popularité réunis sous l’étendard extrêmement non thématique de « Disney Adventure World ». Le reste des Studios plus Marvel, La Reine des Neiges, Star Wars Le Roi Lion, … Ce parc ne sait pas ce qu’il est
Pour le sujet d’aujourd’hui c’est formidable : car il est libre. Il a la capacité d’être un terrain d’expérimentation, et de renouveau on l’espère, pour notre vieux resort parisien. (Il y avait quand même une parade de voitures à un moment)
Citation :
« À mon sens, le Parc Walt Disney Studios est le lieu idéal pour créer des expériences à la fois immersives et différentes comme Alice et La Reine de Cœur : Retour au Pays des Merveilles. On peut le faire de multiples manières, dans un espace de type « blackbox » ou bien en plein air, mais le but est toujours le même : transporter nos visiteurs au cœur de nos histoires tout en les surprenant et en les émerveillant. » Mattéo Borghi, metteur en scène
Theater of the Stars, le plus grand théâtre à ciel ouvert de DLP
Ainsi donc comment Alice et la Reine de Cœur : retour au pays des merveilles (Alice and the Queen of Hearts : back to Wonderland) expérimente-il ? Tout d’abord par la transformation de la Stunt Arena. Là où se trouvait le, déjà inhabituel pour Disney, show « Moteur… Action ! » (pourquoi l’obsession avec les voitures, je ne sais pas) se trouve le flambant neuf Theater of the Stars dont on peut revenir 3-4 choses intéressantes :
Les Walt Disney Studio de destinent sûrement donc bien à être un parc au roulement continuel de spectacles dans ses scènes, ce qui le démarque du Disneyland parc (j’ai l’impression qu’il reste donc secondaire, le parc principal est l’expérience Disney et l’autre est celui qui fait revenir et se modernise, les trucs cool qu’on va voir à côté et qui changent avec le temps, comme on avait entendu dire qu’en soupçonnant une courte pertinence, les nouveaux lands comme Marvel aux US avait moins de détails pour être plus facilement rethématisé).
2- Ça veut aussi dire qu’on va nous servir des spectacles d’un genre nouveau pour le resort. En plus des spectacles du lac qui viendront… un jour… on aura des spectacles en extérieur (techniquement on pourrait dire qu’on avait ça avec le théâtre du château, mais le Theater of the Stars est gigantesque à côté) hors les petites parades avec arrêt danse de main street. Giga potentiel, danse, voitures, explosions, autres véhicules en tout genre, trampolines, etc… On peut considérer le theather of the stars, l’un des plus grands atouts du futur Disney Adventure World (pas au même titre que le lac mais plus qu’une attraction à mon avis).
3- Ils réutilisent ce qu’il reste de la Stunt Arena / « Moteur… Action ! ». C’est habituel chez Disney, mais toujours bon à noter. D’un côté c’est poétique, on réutilise les vestiges du passé pour créer le futur, leur donnant ainsi un vie éternelle (je dis des trucs trop beaux olala mdr, mais plus sérieusement, souvent on appréhende le changement chez Disney mais c’est mieux que la stagnation même si rip Space Mountain).
4- Le Theater of the Stars est accès sur l’immersion du spectateur. On sait que ça a toujours été un gros point chez Disney, entre les personnages sortant des chars pour aller danser entourés des visiteurs sur Main Street, aux parades kidnappeuses d’enfants, et le classique du second parc « des stormtroopers/superhéros sortent de nulle part et maintenant il y a un spectacle ». On sait, par exemple, qu’ici les gradins ont été avancées de 10 mètres dans cet objectif.
Réinventer les spectacles, réinterpréter un classique
Ensuite, le spectacle en lui-même se veut un hommage contemporain au film d’animation « Alice au Pays des Merveilles » sorti en 2010 et qui est maintenant considéré comme un classique. Mais comment réinterpréter celui-ci sous forme de spectacle à la hauteur de son héritage et de sa scène ? Là où on a plutôt d’habitude d’une reproduction 1:1 pour « donner vie à la magie » avec des personnages mascottes et des décors intriqués?, ici Alice et la Reine de Cœur : retour au pays des merveilles (vraiment trop long comme nom, maintenant je vais l’appeler retour au pm) assume une identité visuelle (et sonore) dans laquelle est parfaitement traduit l’univers originale. Cela évite l’étrange uncanny Valley qu’on obtient en recréant bizarrement la fiction (j’ai vu un doofenschmirtz avec un vrai visage il y a 2 jours et maintenant je suis traumatisée), et libère le spectacle des contraintes du plausible (des BMX au pays des merveilles) et du possible (la mascotte de la reine de coeur dans une battle de chant avec des BMX). De plus, j’aime vraiment beaucoup le mélange de « la magie de disney » avec music cool et veste en cuir; en fait c’est littéralement Descendants que je suis en train de décrire, d’ailleurs il y a la reine de coeur et sa fille, Red, dans le 4 (qui est meilleur que le 3) c’est probablement une coïncidence mais une coïncidence que j’aime bien.
Bon du coup je blablate beaucoup mais il est temps de faire une super liste sur la « réinterprétation musicale urbaine de ce classique Disney »
Une scénographie urbaine et colorée
Le spectacle se déroule dans une ambiance très énergique et une atmosphère faisant penser à tout ces dcom avec battles de chant, ce qui est au fond la structure du spectacle. Cette structure s’exprime dans la polygonalité du décor, sa recréation magnifié d’une scène underground, d’un culture musical et dansante repeignant la ville de conteneurs et de rampes aux allures de routes ainsi que les motifs en graffiti. D’un autre côté, cette scène urbaine traduit ou est envahie par l’univers du pays avec sa palette de couleurs inspirée des concept art de Mary Blair, d’un dégradé ville colorée / jardin des merveilles au point focal avec les plantes géométriques en volume se prolongeant en deux dimensions sur les conteneurs aux côtés de tags des habitants du pays des merveilles. Ainsi l’idée du spectacle prend littéralement forme dans sa scénographie.
De nouvelles disciplines, une gestion intéressante de l’espace
Le show ne fait pas que prendre une allure moderne mais remet aussi au goût du jour l’arsenal de Disneyland Paris pour divertir ses spectateurs. Ainsi, c’est la première fois que le parc engage des trampolinistes et des riders BMX aux côtés des habituels danseurs pour renforcer l’ambiance urbaine, chaotique et énergique de ce pays des merveilles. L’espace peut être divisé en 4 parties toujours en mouvement : presque cachés dans les recoins se trouvent les trampolinistes ainsi que des joueurs de tambours donnant toujours un air de vie à la scène, des joueurs de tambours passent dans les gradins, la scène principale attire l’attention sur le cast principal, devant, l’espace vide hors rampes met en valeur les équipes de danseurs qui viennent soutenir la narration (les cartes en BMX accompagnent la reine de coeur, les fleurs gracieuses suivent Alice) et aide à créer des atmosphères particulières pendant le spectacle. La seule chose que l’on pourrait regretter c’est que par cette séparation et la mise en avant des personnages principaux, les danseurs passent inaperçus au coin de l’oeil même s’ils contribue à la narration.
La scène est aussi parée d’écran : un grand au centre qui se font dans le décor et est souvent utilisé pour le transformer, entouré par des « cartes » écran qui s’animent sur les temps forts du spectacle et permet de mieux voir les acteurs, ainsi que quelques uns sur les conteneurs servant pour donner plus de vie avec des animations au reste de la scène mais faisant aussi paroles de karaoké. Il se trouve que l’intégration de ces écrans dans ce spectacle est mon deuxième point préféré alors que d’habitude je hais ça (je peux pas être la seule à trouver que d’habitude l’intégration d’écran n’est pas assez homogène pour passer inaperçu) mais ici c’est un vrai plus utilisé plutôt intelligemment. Par exemple, le chat du Cheschire, le seul personnage qui n’est pas incarné physiquement, apparaît par les écrans dans le spectacle mais surtout anime le pré-show, rappelant ainsi son comportement dans le film d’animation. Un autre effet recréé dans ce spectacle que j’aurais cru impossible hors du médium animé est la scène où Alice déborde de la maison du lapin, et où ici elle arrive trop grande pour pouvoir entrer sur scène. Je pourrais continuer de parler des tic tacs des montres en attendant son arrivée, ou des autres effets de formes, de couleurs et de rythme qui rajoute de la magie au spectacle mais cette article est déjà assez long.
Les costumes pètent le feu
Qu’est ce que j’ai aimé plus que les écrans ? Les costumes, c’est les costumes (qui ont d’ailleurs été réalisés en collaboration avec l’atelier parisien Bas et Hauts et studio FBG 2211). Ça doit être une tâche ardue de reproduire des personnages d’animation avec des costumes, sur DES ÊTRES HUMAINS (on est vraiment moches à côté), tout en respectant le thème du spectacle et que le tout est l’air crédible. Et pourtant pour la plupart ici, ça marche très bien.
Tout d’abord, les groupes : au contraires des individus, les personnages principaux, qui doivent se démarquer et être reconnaissables comme des personnes à part entières avec une identité, les troupes de danseurs doivent former des masses, ajouter à l’image globale et pouvoir bouger. Ainsi les riders de BMX ont des costumes type hip-hop blancs, rouges et noirs car rapides et « rebelles » comme ils sont, ils accompagnent l’ambiance de la Reine de Coeurs en étant ses cartes, pareils pour les joueurs de tambours qui annoncent son arrivée dans les gradins. Alice est accompagnée de danseuses gracieuses tournantes habillées en grosses fleures très colorées, violettes, roses, rouges, bleues et toutes jaunes : les couleurs du pays des merveilles et surtout des alentours de la scène (la partie jupe avec les pétales individuelles a l’air tellement vraie, surtout qu’elle en impose avec ses 2m60, de plus, elles ont l’air de se déplacer comme les fées de la parade). Dans cette catégorie, j’aime pas vraiment les trampolinistes car j’ai vraiment pas réussi à comprendre ce qu’ils étaient, probablement des créatures loufoques du pays des merveilles dans des salopettes super saturées avec des stickers en forme de yeux ? Après comme je l’ai déjà dit, à part si on se concentre sur eux, on ne les voit pas.
Vu qu’on est passés dans le négatif, parlons de Tweedle Des et Tweedle Dum pour souligner en quoi les autres acteurs sont super bien habillés. En fait c’est simple, on dirait qu’ils portent des costumes. Ce qui est vrai, mais ça ne devrait pas donner cette impression. Ils sont pas revisités, aussi détaillés que ceux des autres, et leur seule caractéristique pop/contemporaine/vousvoyezcequejeveuxdire à part des poches dans leurs pantalons… Bref eux deux je les aime pas.
Contrairement aux autres personnages remarquables, dont les costumes ont l’air hautement détaillés, hyper qualitatifs et permettent de les reconnaitre de loin (notamment grâce aux palettes de couleur). Déjà, j’apprécie le genderbending du lapin et de la chenille, après tout un personnage c’est plus une idée qu’autre chose, donc à partir du moment qu’il y a l’esthétique et l’attitude, sa représentation est réussi. L’autre idée que j’aime beaucoup, c’est les caractéristiques animales en perruque/coiffe (ici créées avec la contribution de l’atelier Blin et Guilhem), c’est toujours plus plausible est élégants sur des acteurs humains, tout en étant identifiable (particulièrement la coiffe de la chenille qui reprend la forme de son corps et la forme des bulles). Je trouve aussi que l’identité des personnages s’exprime très bien par leur costume : la chenille est élégante mais extravagante, le lapin est modeste mais bien habillé, les vêtements du lièvre sont trop grands, etc…
Maintenant 2 mentions spéciales :
D’abord Alice, qui est comme d’habitude mais plus moderne, plus détaillée, plus mature et plus brillante, en fait elle est magnifique dans son look pop star.
Maintenant la véritable star du show reste tout de même la Reine de Coeur. Déjà, elle arrive sur son propre mini char, son tricycle électrique : le trike de la Reine, fabriqué en France par Planète Vapeur, avec son aspect de moto royale et rock, parée de rouge, d’ailes et de trompettes. Les maîtres mots de Sa Majesté sont imposant, glamour, royal et alternatif. On la voit avec deux looks différents, le premier reprend très fidèlement la silhouette du personnage animé avec un chignon avec une grande couronne pointue, une collerette, des manches bouffantes, un faux corset et, au dessus d’une crinoline aux hanches, un long corsage, laissant à la Reine une liberté de mouvement ainsi qu’un message subliminal rouge clignotant « menace charismatique arrivée » et un autre, « badass », qui comme dans le film clash avec l’attitude du personnage pour être comique. Quand les choses sérieuses commencent, la Reine de Coeur retire tout son froufrou rouge, et dévoile une robe plus courte et punk pour une reine, crinoline métallique et pointue à découvert et de grandes bottes style « panneau routier signalant un danger ». Bref, elle bouge et elle est en contraste total avec la robe délicate aux petits papillons et petites fleures d’Alice.
Les costumes sont donc pour moi un grand point fort de ce spectacle, félicitation aux costumières Isabelle Antoine et Malika Sif, ainsi qu’à tout ceux qui ont travaillé dessus.
Réécrire sur le passé, l’histoire prend vie pour se continuer
Maintenant qu’on a parlé de tout le physique, de comment les équipes ont réussi à prolonger l’univers du pays des merveilles dans un spectacle dynamique aux airs urbains et contemporains, il est temps de voir comment ils en font de même dans l’histoire qu’il raconte. Le metteur en scène Matteo Borghi dit avoir travaillé avec l’auteur Ludovic-Alexandre Vidal, qu’ils sont partis d’un moment iconique du film, la partie de thé du Chapelier Fou, et se sont demandé comment lui faire suite.
Ainsi, le spectacle prend place après un timeskip, quand le Chapelier Fou organise une nouvelle partie de thé, et y invite accidentellement, ou pas, Alice et la Reine de Coeur. Finalement, cette nouvelle confrontation devient une opportunité pour enfin décider qui est la gagnante de la fameuse partie de criquet dans une battle musicale, thé bleue ou thé rouge, Alice ou la Reine, celle qui déchaîne le plus les foules remporte la victoire. C’est un setup intéressant et convainquant : la partie de croquet et la tea partie sont les moments les plus mémorables du film, donc difficile d’être perdu, il est entièrement crédible que le Chapelier ait pensé que régler cette histoire comme ça serait une bonne idée, tout comme il est crédible qu’il n’ait pas fait attention, Alice et la Reine sont toute deux immatures et ne laisserai pas passer une chance de prouver qui avait gagné, le conflit est léger, amusant et reste dans le thème puisqu’il y a des chansons dans le film. On peut donc dire que les évènements sont cohérents.
Mais là où le spectacle fait fort, c’est quand on a l’impression que les personnages de l’histoire prennent vie pour la continuer. En plus d’un très bon design, les performances sont fidèles aux personnages : Alice est calme, gentille, et a l’air d’avoir grandie jusqu’à que les craques apparaissent sur la façade à l’arrivée de la Reine, celle-ci est colérique, égocentrique et drôle, le chapelier est nonchalant, etc. De plus, les fans pourront remarquer qu’ils font référence aux films (notamment cette fichue devinette). La seule incohérence finalement serait qu’Alice soit heureuse de retourner au pays des merveilles en premier lieu, car elle avait vraiment l’air d’en avoir ras-le-bol et d’être traumatisée la petite.
Le spectacle « où vous êtes le héros »
Il est très important que la fondation des personnages soit respecté car c’est par dessus qu’est construite l’identité musicale du spectacle. Même cette histoire de battle sert de prétexte pour investir davantage les spectateur qui ont un rôle actif. En effet, on peut diviser le spectacle en trois parties : le setup où l’audience est passive et est introduite aux identités musicales des personnage, le karaoké qui est vraiment le coeur du spectacle, il y a une première round où l’on se familiarise avec les chansons et où les personnages nous guident pour chanter à des moments précis à l’aide des paroles sur les écrans, et une deuxième round où on connaît les règles, la « battle finale », qui se finit par la troisième partie, le jugement, où l’on cri pour notre préférée.
Concernant l’implémentation de cette mécanique, elle est en théorie bonne puisqu’on a le temps de se préparer et qu’on a plusieurs chances, de plus il me semble que ce n’est pas la première fois qu’on se retrouve à chanter et crier dans un spectacle (devait y avoir un truc Frozen comme ça). Mais personnellement, moi 17-ans-anxiété sociale-pas-du-tout confiante-en-anglais-et-mauvaise-chanteuse, je ne pouvais pas. Si vous voulez des détailles, voici mon compte rendu à la sortie du spectacle :
« Ça commence quand Alice nous signale qu’elle va avoir besoin de nous. Et je dois être assez stupide car avant ce moment ça m’était pas venue à la tête qu’il faudrait participer… avec sa voix. L’audience est divisée en 3 : gauche / centre / droite. Alice donne la même phrase (en anglais) à chaque groupe mais chanté différemment, on répète puis dans le reste de la musique cette phrase apparaît sur les écrans de gauche et droite et on doit la chanter à la manière d’un karaoké (mais heureusement Alice chante encore donc pas de blanc gênant). Pour le coup j’ai pas réussi à déterminer si ça avait vraiment marché… j’avais de la peine pour Alice quand elle nous demandait de chanter ou quand elle nous remerciait de l’avoir aidé alors que je savais pertinemment que mes voisins étaient restés silencieux et moi aussi (pour ma défense j’ai mis du temps à repérer les écrans karaoké). La Reine de Cœur j’ai presque envie de dire que c’était pire car on a pas eu de petit coaching cette fois et je pensais que fallait taper des pieds et des mains mais il y avait aussi des paroles d’affichées donc peut être qu’il fallait chanter ?? Heureusement ça n’a pas brisé notre enthousiasme et j’ai bien cru que j’allais devenir sourde quand à la fin on doit crier. »
Même si le côté interactif était vraiment pas pour moi, ni pour ma soeur (étudiante en musique) qui m’accompagnait (ça l’est plus pour les enfants, les familles qui viennent qu’une fois et les fans qui sont à fond), les musiques l’étaient.
On ressent que le producteur et manager musical Guillaume Coignard et le compositeur Chris Sernel se sont occupés avec soin de l’élément principale du spectacle, sa musicalité. Tout d’abord, l’organisation musicale est un mélange de live et de pré-enregistré. Il y a donc en plus de l’underscore de Tyler Koontz, 3 chanteurs, 3 choristes en live, un guitariste, un joueur de keytar (un espèce de clavier) et deux percussionnistes sur scène. Ensuite, pour participer à l’urbanisation du pays des merveilles par ses sons, un nouvel instrument a littéralement été créé (je rigolais pas quand je parlait d’expérimentation et d’innovation), je cite :
« Disneyland Paris a créé pour la première fois des tambours à partir de cuves à fuel, en ajoutant des peaux pour avoir un élément percussif plus proche du tom ou de la grosse caisse ».
Le spectacle est donc un enchaînement de 5 chansons originales avec un mix d’anglais et de français (si on compte les déclinaisons, 8) qui permettent de le structurer, de mettre l’ambiance et d’entraîner le spectateur mais aussi de développer les personnages et la narration du spectacle. La première chanson « Welcome to Wonderland » est dans un style assez commun pour le parc mais reste extrêmement entraînante et nous plonge directement dans l’ambiance amusante, énergique et légère du spectacle puis elle est reprise à la fin pour le clôturer. C’est dans les musique d’arrivée et de battle d’Alice et de la Reine de Coeur que ça devient vraiment bon et intéressant. Car, en effet, leurs identités musicales joue un rôle important dans le storytelling du show (au point où je pense que ça a dictée les costumes). Les deux personnages s’opposent et se complètent : Alice est plutôt dans un style pop, joyeux et calme en parlant du monde de ses rêves (la meilleure de ses deux chansons) puis elle reprend la chanson des fleurs avec son « in the golden afternoon » (c’est vraie qu’elle est mieux pour un karaoké mais rip quoi, j’aime pas ces fleurs, elles sont méchantes); tandis que la Reine de Coeur s’accapare une musique rock, puissante et super cool même si je comprend rien de ce qu’elle raconte (skill issue?) à part son « me, me, me » et après son « always all my ways ». Encore une fois sa musique d’introduction est la meilleure des deux mais heureusement les musiques de Battle s’imposent plus dans la confrontation finale où elles s’entrecoupent.
Citation :
« Les deux protagonistes sont intéressantes et véhiculent des idées non pas opposées, mais complémentaires. Alice incarne l’idée qu’il faut croire en ses rêves, croire en son imagination. C’est grâce à cela que chacun d’entre nous peut créer son propre univers et changer le monde. Évidemment, la Reine de Cœur est beaucoup plus autocentrée. Elle va défendre sa propre vision, à savoir qu’il faut croire en soi pour réussir tout ce qu’on entreprend. Les deux messages sont importants, et cette dualité s’exprime notamment à travers la musique et les disciplines artistiques en présence. » Mattéo Borghi, metteur en scène
En conclusion
Alice et la Reine de Cœur : retour au pays des merveilles nous donne un coup de frais et de fun aux Walt Disney Studios, et, à mon humble avis, ça valait le coup de dire au revoir au vieux « Moteur… Action ! » pour laisser place à un show qui avec toute l’attention qui lui a été portée dans sa musique, ses costumes, etc, même s’il n’est pas parfait, laisse un bon présage pour le futur du parc et du Theater of the Stars tout en affirmant la route de la réinterprétation contemporaine et de la modernisation de Disneyland Paris et en prouvant que le resort peut encore innover. Si maintenant on pouvait obtenir un vrai budget et des vrais lands (avec plus que 1 attraction) pour justifier les prix des pass annuels ce serait bien (et pour eux aussi, car s’enquiquiner à donner des miettes au prix d’un cinq étoile c’est une recette pour l’échec).
Mais pour l’instant il ne reste plus qu’un mois (jusqu’au 29 septembre) pour faire l’expérience du fun, de la qualité, d’un concert, show de BMX, …, et du pays des merveilles, au même endroit. Une raison de plus pour passer aux Walt Disney Studios si vous allez prochainement rendre visite à Mickey.
P.S. : je t’en supplie Disney, met les musiques en streaming, YouTube ça vide trop ma batterie