C’est en avril 2017 que The Handmaid’s Tale, ou La Servante Écarlate en français, a fait son apparition sur la plateforme Hulu aux États-Unis.
En France, c’est d’abord sur OCS que la série est diffusée en juin 2017 puis en clair sur la chaîne TNT, TF1 Séries Films (pourquoi pas simplement TF1 ?), depuis fin septembre 2018.
Il y a actuellement 2 saisons diffusées, une troisième est en cours de production.
L’histoire de The Handmaid’s Tale
Entre sujets de société, place des femmes et un retour aux temps des servantes et femmes de maison, la série aborde divers sujets très pertinents qui amènent à la réflexion. La série s’inspire aussi du livre écrit par Margaret Atwood, en 1985.
The Handmaid’s Tale se déroule aux États-Unis, dans un futur proche -bien qu’aux premiers abord, on semble être dans les années 60 sans doute à cause de certains choix artistiques- où la natalité est fortement en baisse et où les femmes n’ont plus de droit, ni de lire, ni d’avoir de l’argent, ni de travailler… Certaines ne portent même plus leur nom, perdant toute identité propre.
C’est après un coup d’état réussi que la secte politico-religieuse, les Fils de Jacob, de type restaurationniste et fondamentalistes, prend le pouvoir mettant en place ce qu’ils appellent la République de Gilead.
Les femmes sont réparties en quatre groupes bien distincts : les épouses en bleu, les responsables de maison en gris, les Tantes qui dirigent les servantes, qui sont elles, dédiées uniquement à la reproduction et habillées en rouge.
On s’intéresse en profondeur à une servante, Defred, de ce dernier groupe de femmes qui sont coupées de leur vie passée, qui vivent sous la coupe d’un « commandant » et de son épouse, désirant avoir des enfants et où toute forme de distraction est mal vue. L’héroïne est jouée par l’actrice Élisabeth Moss.
Aussi, les homosexuels, prêtres et opposants au nouveau régime n’ont aussi pas le droit d’être et sont pendus.
Chacune de ces femmes ont des rôles bien précis et c’est là où la série apporte une vision bien particulière sur le rôle de chacune d’entre nous.
La servante écarlate, une série parfois difficilement soutenable rendant difficile tout visionnage boulimique (binge-watching)
La série est souvent violente ; on aborde le viol systématique et organisé, les coups sur les femmes, le temps des servantes ou encore les pendaisons et les camps de concentration, mais apporte aussi beaucoup de réflexion et une autre vision sur le monde qui nous entoure et sur la position des femmes à notre époque. Elle nous indique grâce aux flashbacks récurrents comment la société américaine a basculé et nous interpelle donc sur toutes ces petites régressions que nous laissons passer, tout ces petits rien qui font reculer la démocratie, la liberté et plus particulièrement l’égalité Homme/Femme.
La réalisation est impeccable digne des meilleures séries et n’a rien à envier au cinéma. Le choix des couleurs, plutôt ternes et sombres, de la musique, rendent la tension palpables. Les acteurs sont parfaits, et le choix de Elisabeth Moss est une réussite. On n’a de cesse de se demander quand tout cela va s’arrêter, avec cette contradiction de vouloir en savoir plus sur l’avenir des différents personnages. La série est d’ailleurs très différente d’une uchronie avec un thème similaire (Les États-Unis si les Nazis avaient gagnés) : Le Maître du Haut-Château actuellement sur Amazon Prime.
On ne peut que vous conseiller de découvrir cette dystopie bouleversante. Avec un seul bémol, la fin de la saison 2. Attention aux scénaristes de ne pas vouloir aller trop loin dans le seul but de poursuivre la série, tant le choix de June/Defred semble impossible. On se demande aussi comment la communauté internationale peut rester si impassible. Seul le Canada est montré comme terre de refuge. C’est d’ailleurs sans doute un point important : nous nous sentons plus proche des États-Unis, première puissance mondiale, et donc plus concernés. Pourtant certains de ces faits n’arrivent-ils pas dans d’autres pays du globe avec le même silence des pays occidentaux ? À méditer.