Un nouveau Ghibli, d’autant plus qu’il est signé par un Hayao Miyazaki qui annonce sa retraite, est forcément un évènement. Alors qu’il est déjà sorti au Japon en juillet 2013, il nous arrive en France le 22 janvier 2014…
Nous avons pu le voir à l’occasion d’une projection du #DisneySocialClub (Disney étant le distributeur des films de ce studio). Voici mon avis.
Avant d’aller plus loin :
- Retour sur deux sessions Mon Premier Festival au cinéma Le Nouveau Latina : Atelier Post-It / Pixel Art + Kiki la petite sorcière, et Retrogaming + Princesse Mononoke.
- Les Enfants Loups, Ame et Yuki (Ōkami Kodomo no Ame to Yuki) réalisé par Mamoru Hosoda en avant-première mondiale à Paris le 25 juin
- Ghibli et Miyazaki sur Et Dieu Créa Léa (2002 – 2007)
Synopsis :
« Inspiré par le fameux concepteur d’avions Giovanni Caproni, Jiro rêve de voler et de dessiner de magnifiques avions. Mais sa mauvaise vue l’empêche de devenir pilote, et il se fait engager dans le département aéronautique d’une importante entreprise d’ingénierie en 1927. Son génie l’impose rapidement comme l’un des plus grands ingénieurs du monde.
LE VENT SE LÈVE raconte une grande partie de sa vie et dépeint les événements historiques clés qui ont profondément influencé le cours de son existence, dont le séisme de Kanto en 1923, la Grande Dépression, l’épidémie de tuberculose et l’entrée en guerre du Japon.
Jiro connaîtra l’amour avec Nahoko et l’amitié avec son collègue Honjo.
Inventeur extraordinaire, il fera entrer l’aviation dans une ère nouvelle. Hayao Miyazaki a uni deux hommes ayant existé, l’ingénieur Jiro Horikoshi et l’auteur Tatsuo Hori, qui vécurent à l’époque où se déroule LE VENT SE LÈVE, pour créer Jiro, le personnage de fiction qui est au centre de cette grande histoire d’amour et de persévérance, qui parle des défis que pose la vie et de la difficulté de faire des choix dans un monde en plein chaos. «
Le moins que l’on puisse dire est que « Le vent se lève » est un long métrage troublant, clairement destiné à un public adulte a priori plus à même d’en comprendre les subtilités.
L’une des raisons est simple, l’histoire se déroule dans une période trouble au Japon, juste avant la seconde guerre mondiale. Le protagoniste principal, fictif mais néanmoins inspiré de deux personnalités ayant bien existé, a un rêve : créer le plus bel avion du monde… peu importe qu’il serve à des fins civiles ou militaires…
À ce moment là l’archipel était aussi touchée par de nombreux maux, dont certains rappellent sans doute des évènements récents, comme un violent tremblement de terre, la crise économique, et des épidémies. En bref, le Japon est alors en perte de repères. Jiro les traversera et nous y assisterons à travers son regard.
Miyazaki s’est toujours déclaré pacifiste, et ses prises de position vont sans doute en ce sens. Pourtant il est passionné par la guerre et l’aviation, ce qui transparait dans sa filmographie. Du coup au Japon « Le vent se lève » n’a pas manqué de créer la polémique.
Pas qu’au Japon d’ailleurs puisque les réactions que j’ai pu lire à la sortie de la séance montre bien une incompréhension sur le propos. Oui, on peut s’interroger sur le comportement de Jiro tant au niveau du conflit qui se prépare (et du régime allemand) que sur sa relation avec Nahoko… Mais il est si facile d’avoir un avis là dessus alors que nous ne sommes ni japonais, ni contemporains de cette époque.
Par ailleurs l’omniprésence du tabac n’a pas manqué de faire aussi débat.
Plus que cela « Le vent se lève » est, il me semble, un encouragement à vouloir vivre de toutes ses forces (et réaliser ses idéaux et ses rêves) même lorsque l’adversité frappe fort.
Un autre reproche qui lui a été fait est sa longueur. C’est vrai il dure plus de deux heures, et souvent on assiste à des scènes où il ne se passe pas grand chose. Mais c’est aussi la force du maître que de nous raconter une histoire avec des séquences uniques, et une poésie que l’on retrouve assez peu ailleurs.
Car ce long métrage est très beau et fait honneur à ses prédécesseurs. La musique de Joe Hisaishi colle parfaitement à l’image, comme toujours (la chanson « Hikoki Gumo » est un pur bijou, vous l’entendez dans la bande annonce).
L’histoire est intéressante, tant la personnelle que celle du Japon à cette époque… Si on aime Miyazaki, si on s’intéresse à ce pays, il sera alors difficile de ne pas apprécier « Le vent se lève ». Et que celui qui n’est pas ému par Nahoko me jette la première pierre…
La bande annonce japonaise
En bref, si vous aimez Miyazaki, foncez ! Mais attention pour un public mature et prêt à se poser certaines questions. Après tout « Le vent se lève » peut aussi nous permettre de nous interroger sur notre propre époque et notre capacité à … vivre.
À voir en VO évidemment.
Et vous qu’en pensez-vous ?