L’audience des chaînes sur le câble, le satellite et la TV par ADSL du 3 janvier au 19 juin 2011 a été publiée aujourd’hui par Médiamétrie qui appelle cette étude : Médiamat’Thématik. Ces modes de réception représentent, selon l’institut, 59% de la population équipés de TV résidant en France, ce n’est pas rien ! Mais que l’on ne s’y trompe pas ! L’étude n’est basée que sur un échantillon de 6 448 personnes âgées de 4 ans et plus vivant dans 2 452 foyers alors que la technologie permettrait (Free et Neuf l’ont montré) de connaître ces statistiques en temps réel et sur l’ensemble du parc, comme on le fait pour Internet. Consolons nous en apprenant que pour la première fois les diffusions différées sont comptabilisées (7 jours suivants). La moindre des choses puisqu’aujourd’hui enregistrement et télévisions de rattrapage sont entrés dans les usages courants des possesseurs de box. Maintenant il y a aussi les flux disponibles sur Internet ainsi que les applications mobiles des différentes chaînes. Qu’en sera-t-il avec l’avènement des télévisions connectées ?
Le graphique ci-dessous est évocateur de la population concernée.
34 528 000 individus reçoivent des chaînes thématiques, parmi eux (certains pouvant avoir plusieurs offres à la fois) :
- 18 283 000 reçoivent ces chaînes par Satellite
- 15 229 000 reçoivent la TV par ADSL
- 6 347 000 reçoivent la TV par câble
On voit d’emblée l’importance grandissante de l’ADSL et des offres proposées par les box (Canalsat a été lancé en 1992, TDF1 et TDF2 à partir de 1989 alors que la Freebox date de 2002 !) et l’échec de la télévision par câble. En attendant la fibre optique et les usages qu’elle induit…
- 16 569 000 sont abonnés à une offre payante :
- 12 128 000 sont abonnés à canalsat par Satellite ou par ADSL
- 4 495 000 sont abonnés à une offre payante du câble
Cela me fait un total de 16 623 000… donc je suppose que là aussi des foyers cumuls. Par contre ces données ne mettent pas en évidence les chaînes achetées à l’unité sur l’ADSL, seul modèle respectueux de la concurrence et surtout des consommateurs. Aujourd’hui si je reste abonné à Canalsat via ADSL c’est presque exclusivement pour les chaînes Disney, car c’est cher, techniquement ça rame, l’interface est désuète, et il n’est même pas possible d’enregistrer ou d’utiliser le contrôle du direct ! Un comble.
Il y a donc de multiples grilles de lecture des chiffres d’audience selon le statut de la chaîne concernée : sa cible et son mode de diffusion. C’est un travail complexe que je ne ferais que survoler ici.
Si l’audience est primordiale pour celles qui misent sur le gratuit et sur une large diffusion car cela permet de mesurer l’impact d’une marque et de vendre des espace publicitaires, les chaînes payantes eux calculent leurs chiffres d’affaire selon l’exclusivité vendue à telle ou telle opérateur (surtout CanalSat) ou le nombre d’abonnés. D’autres cumulent les sources de revenu. On peut se dire aussi que lors des négociations d’exclusivités l’audience au sein d’une offre est un argument important. C’est ainsi que les stratégies peuvent évoluer comme Disney Channel qui est devenue gratuite, et les chaînes TF1 qui se négocient maintenant pour une diffusion plus large. Quand on voit que l’on parle de dizaines de millions d’euros, on se rend compte rapidement de l’enjeu colossal pour un groupe audiovisuel. Enfin, comme pour les radios, chacun trouvera moyen de publier un communiqué triomphant.
Le communiqué de Médiamétrie nous apprend également que sur la période du 3 janvier au 19 Juin 2011 la durée d’écoute est sensiblement la même entre l’univers et l’ensemble des personnes équipées de télévisions. Très logiquement on constate également que les abonnés aux offres payantes regardent un peu moins les chaînes hertziennes historiques et la TNT que l’ensemble de l’univers étudié. Plus on a de chaînes, plus l’audience peut se diluer, et si on s’abonne c’est a priori que l’on trouve de l’intérêt aux nouvelles chaînes proposées que l’on regarde. Le contraire serait malheureux ! Mais au final les chaînes historique restent à un haut niveau. Seule surprise selon moi les thématiques passent globalement devant les chaînes de la TNT reprises dans les bouquets.
L’étude fournit ensuite le nombre de téléspectateurs en moyenne sur une période de 4 semaines (ensemble univers et univers payant). Apparaissent les différentes chaînes disponibles aujourd’hui soit, dans la thématique « Jeunesse / Ados », Gulli disponible en TNT et sur toutes les plateformes, puis dans l’ordre alphabétique Boomerang, Canal J, Cartoon Network, les 6 chaînes Disney (Channel, Channel +1, Cinemagic, Cinemagic +1, Disney Junior et XD), Game One, Mangas, Nickelodeon et Nickelodeon Junior, Piwi +, Teletoon + et Teletoon +1. Il serait contre-productif de faire un classement de l’audience de toutes les chaînes sans tenir compte des éléments que j’ai indiqué ci-dessus, ni de l’évolution de celle-ci par rapport aux période précédentes. Par ailleurs l’essentiel pour nous n’est-il pas au final que chacun y trouve son compte ?
Quid des chaînes Disney ?
Elles ont subies de profonds bouleversement en ce début d’année.
Tout d’abord avec Disney Channel, Disney Channel +1, et les programmes de rattrapage progressivement disponibles depuis le 1er Avril 2011 chez les opérateurs ADSL et Numéricable alors qu’auparavant il s’agissait d’une exclusivité CanalSat. Le pari semble réussi puisque, sur une période qui couvre les deux modes de diffusion, la chaîne s’impose à la seconde position derrière Gulli. Disney Channel Avant Première permet de voir en avance certains contenus, cette offre est-elle comptabilisée ? La chaîne a aussi connu le lancement de la série Shake It Up.
Disney Junior également qui a vécu en Juin un changement d’identité puisque la chaîne s’appelait Playhouse Disney avec l’arrivée de nouvelles séries dont « Jake et les pirates du Pays Imaginaire ». Difficile d’en tirer une conclusion aujourd’hui. La chaîne n’est toujours accessible que via CanalSat.
Enfin, il n’en est pas question ici, mais je serais très intéressé par les chiffres concernant l’offre Disneytek et ABCtek qui représentent une autre façon de consommer du contenu sur sa télévision.
Les communiqués de presse Disney sont en source de cet article pour plus d’informations. Il est difficile de recouper les données, et d’identifier les fameuses « Ménagères avec enfants », terme qui a le don de m’agacer en tant que Papa Citoyen 🙂
En tout cas, le pack Disney représente à lui seul un moyen de diffuser la marque, et les oeuvres qui pour la plupart sont déjà multi-rediffusées. Enfin cela fait partie de l’eco-système Disney comprenant notamment le cinéma, les DVD, la TV, l’Internet et le Multimédia, les produits dérivés, les boutiques, et bien sûr les parcs comme Disneyland Paris. La télévision touche les masse et reste donc de ce point de vue stratégique au delà des revenus qu’elle peut procurer par ailleurs. Difficile en tout cas de quantifier certaines retombées sur d’autres activités même si j’imagine qu’il existe des études internes sur le sujet.
Et vous que pensez vous de ce type d’études ? Sont elles fiables ? Quel impact ont elles ? Etes vous abonnés à des offres payantes ? Le système d’exclusivités vous choque-t-il ?
Source : Etude Médiamat’Thématik
2011_07_13_CdP_MMThematik_janvier-juin 2011
Mediamat’Thématik W21_Disney Channel
Mediamat’Thematik > « forte progression » pour Nickelodeon Junior