dort.jpgElections après élections nous constatons une forte mobilisation… des abstentionnistes. Ils mettent du coeur à l’ouvrage à bouder leur bureau de vote. Surprenant ? Sûrement pas. Ce n’est pas pour rien qu’avant le 1er tour je titrais « Tous ceux qui veulent changer le monde » iront ils voter ? » Mais jamais cela n’avait concerné 53,6 % d’électeurs pour des élections locales ! (59,4 % pour les dernières européennes).

C’est vrai ce taux d’abstention varie aussi en fonction du type d’élections. Autour de 15/20% lors d’élections présidentielles, elle est nettement plus élevée pour les autres scrutins. Pourtant qui pourrait se satisfaire du fait que plus de la moitié des électeurs ne souhaitent pas s’exprimer ?

Les raisons avancées généralement sur cette abstention sont les suivantes :

  • Les votes nul et blanc sont comptabilisés ensemble. Pourtant voter blanc est un acte politique, qui n’est pas ici pris en compte dans les suffrages exprimés.
  • Le vote en France n’est pas obligatoire contrairement à la Belgique ou au Luxembourg par exemple. Ce serait triste d’en arriver là, obliger quelqu’un à voter, alors que d’autres se battent et meurent pour ce droit.
  • Les partis politiques, les médias et les instituts de sondage présentent souvent les élections entre chaque présidentielles comme intermédiaires et donc de moindre importance. C’est oublier bien vite le rôle du parlement européen, et de nos régions qui croît d’ailleurs avec le temps.
  • Les partis d’opposition demandent toujours un vote sanction du gouvernement. Or cette sanction s’exprime aussi par l’abstention pour des élécteurs qui ne sont pas prêt à voter pour la dite opposition.
  • La faible connaissance des enjeux : à force de lui dire que les élus ne peuvent rien face au marché financier, on finit par le croire.
  • La faible connaissance du scrutin est souvent avancé. C’est peut être vrai. Je me souviens au lycée de mes camarades qui ne savaient rien de notre constitution. Avec la presse, la télévision, Internet, il n’y a plus de raison réelle à cela, sauf à soigner les cours d’instruction civique et de sciences politiques.

Mais plus rarement j’entends dire que l’abstention est la plus grande claque que l’on puisse infliger à la « classe politique ». Après tout l’indifférence est le plus grand des mépris. Les affaires, les fausses promesses, les campagnes de cours de récréation, et l’absence de renouvellement des générations et des pratiques, sont totalement de leurs faits.

Quelles pistes pour en sortir ?

Faute de se saisir à bras le corps et collectivement de ce problème, à ne trouver comme solution que de changer de mode de scrutin, l’abstention continuera de grimper et notre démocratie s’affaiblira…

Statistiques autour des élections ici : http://www.politiquemania.com/graphiques.html