Nous vivons une révolution numérique qui dépasse certainement les espoirs de beaucoup qui croyaient que l’informatique resterait un épiphénomène réservé aux experts ou au plus fortunés. 25 ans après le lancement des premiers ordinateurs personnels (le Macintosh a été lancé en Janvier 1984) notre monde en a été bouleversé et cela est loin d’être fini tant nous semblons en repousser sans cesse les limites. J’y crois c’est pourquoi cela fait l’objet de deux rubriques sur ce blog nommées Révolution 2.0 (réseaux et participation) et Révolution Mobile (Iphone et nouveaux usages), c’est pourquoi aussi j’ai commencé à travailler dans ce secteur (pour Club Internet) dès mes 18 ans (j’en ai aujourd’hui 30).
25 ans c’est aussi le nombre d’années qui caractérise une génération (parce que c’est l’âge moyen d’une femme – et d’une homme ? – à la naissance de son/ses enfants). Beaucoup s’intéressent aujourd’hui à ce que l’on appelle selon son point de vue (sociologique, marketing, …) : les Geeks, la Génération Y, les Digital Natives, et les Early adopters. Ces termes ne recoupent pas la même chose mais ont souvent en commun. En effet on s’interroge sur ces jeunes gens dont je fais partie qui ont toujours connu (ou presque) la télévision, les ordinateurs, les jeux vidéo, les portables … La génération précédente est celle des Baby Boomers, de Mai 68, et de la grande consommation.
Le Geek (à ne pas confondre avec « No Life » car le Geek fait partie d’une communauté et a donc une vie sociale souvent riche) est une personne passionnée par un domaine précis souvent les nouvelles technologies. Selon moi parfois idéologue (Mac ou PC ? Linux, Mac OS, ou Windows ? Opensource ou propriétaire ? Internet Explorer ou Firefox ?), je le perçois parfois de ce fait comme conservateur. Ainsi beaucoup de Geeks n’ont pas voulu ou su voir venir la révolution iPhone et boudent aujourd’hui celle qui s’annonce avec l’Ipad. Pourtant le Geek est souvent aussi un « Early adopter » ce qu’affectionne les sociétés du secteur qui ont un terrible besoin de ces utilisateurs qui seront les premiers à adopter leurs technologies, à les tester, et dans la plupart des cas à faire le travail d’évangélisation comme prescripteur. Ce fut le cas de nombreux produits, comme la Freebox par exemple. Cette population aime faire partie des programmes de « beta test » qui visent à tester et à participer au développement d’un nouveau produit innovant, certaines sociétés faisant cependant la grave l’erreur de croire qu’un produit en phase de commercialisation puisse être en perpétuel beta test, et donc dysfonctionnant.
Le Geek fait donc souvent partie de cette Génération Y ou Digital Natives (mais l’inverse n’est pas forcément vrai !) Vous trouverez sur le net beaucoup d’interrogations sur cette tranche d’âge et notamment son comportement et son intégration dans le monde, le monde du travail plus particulièrement. Il s’agit en fait d’une vraie révolution culturelle. Elle a apporté les nouvelles technologies ainsi que le collaboratif et le participatif, ce qui laisse perplexe les moins précurseurs des générations précédentes (oui oui ceux qui impriment leurs emails 😉 ). Inutile d’essayer de bloquer les réseaux sociaux, la messagerie instantanée et de proposer un ordinateur sous Windows 95… c’est le meilleur moyen de nous faire fuir. Il peut également y avoir une envie de flexibilité dans les horaires et le lieu de travail, avec notamment le télétravail.
Cela a été ma chance, le digital native n’a pas besoin de formation pour appréhender tous ces concepts qui sont naturels comme l’ambition et l’imagination : il en faut pour vouloir réinventer le monde !
A contrario la génération Y – et c’est là où je ne m’y reconnais plus du tout, les épreuves de la vie y sont sans doute pour beaucoup – se méfie des procédure qu’elle ne respecte pas assez, comme de la hiérarchie traditionnelle, et reine du zapping n’hésitera pas à changer d’emploi et d’entreprise si cela ne lui convient pas. D’ailleurs cela se retrouve peut être aussi dans leur vie personnelle. A charge des générations précédente d’être à la hauteur pour les intégrer et leur transmettre ce que l’expérience apporte, pour ceux en tout cas qui accepteront d’écouter et de comprendre. Dans le même temps aux générations précédentes de savoir saisir cette formidable opportunité et ces nouveaux outils.
On commence maintenant à parler de la génération qui arrive, celle de mes filles et de ma soeur, qui sera née avec les mobiles et autres tablettes tactiles, ainsi qu’avec le communautaire, le participatif, et le collaboratif. Qu’en feront ils ? Comment l’anticiper ?
Bien sûr à la lecture de cela essayons de ne pas faire trop de généralités. Nous avons tous certes une histoire collective commune, mais aussi un passé propre et personnel qui nous a façonné tels que nous sommes.
Je veux aussi dire pour conclure que ma génération est née dans un monde désenchanté (perte de foi en la politique, chômage, SIDA, fort taux de suicide chez les jeunes …) pas facile de s’y frayer un chemin heureux. Pourtant on s’y emploie.
Assisterons nous également dans le futur à une révolution spirituelle ?