Seiya est inerte dans sa chaise roulante. Trois mystérieux guerriers l’attaquent. Lui ne bouge pas, il ne peut pas… il ne peut plus. La précédente guerre sainte contre Hadès l’a éteint. Même s’il n’est pas mort, la malédiction du dieu a détruit toute force de vie, tout cosmo qui était en lui. Seiya n’est donc plus le chevalier pégase… Malheureusement, ces guerriers, suivis par Artémis qui va à la rencontre de sa sœur, assènent ce couperet fatal : les hommes ont défiés les dieux, commis une faute impardonnable à leurs yeux, et doivent le payer, par leur vie. Saori décide de mettre la vie de Seiya, de ses saints, et des hommes, avant toute autre chose, et remet son sceptre, celui de la déesse Nike à sa sœur Artémis qui prend ainsi le contrôle du sanctuaire…

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Ce film, le cinquième long métrage de Saint Seiya après Eris, Asgard, Abel et Lucifer, n’a rien à envier à ses prédécesseurs, pas même à Abel que je pensais intouchable. Pourtant, je le pense sincèrement, le Tenkai hen joso est pour moi à ce jour LE FILM de Saint Seiya par excellence, qui ne pêche pas là où Abel a pêché. Je sais, cela va faire grincer des dents, et ne sera peut être pas l’avis général qui se calquera certainement d’avantage sur celui que vous donnera Battou. Peu importe, je vais toutefois tenter de vous expliquer mon point de vue. Je l’ai vu 4 fois pour le moment, et déjà, contrairement aux autres je ne m’en lasse pas… Chaque visionnage me permet de le voir sous un angle nouveau, de le comprendre d’avantage et de saisir, ou tenter de saisir, ces quelques zones d’ombres qui subsistent.

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Outre le fait que le film soit une réussite technique et artistique indéniable – j’y reviendrai – je crois que le plus important reste, et restera comme dans le cinéma traditionnel, le scénario. En ce qui concerne ce film, il s’agit comme vous le savez de l’introduction au chapitre qui suit directement celui d’Hadès, c’est à dire le chapitre céleste. Poséidon (aidé par Kanon), puis Hadès avaient décidés de détruire l’humanité pour la voir renaître différemment, plus « pure », à leurs yeux moins imparfaites que celle que nous représentons. Visiblement les dieux appuyaient cette décision, qui mis à part Athéna, était partagée. Les voilà outrés, que des êtres humains, si faibles, si imparfaits, puissent les défier et remettre en cause leurs projets. Tout Saint Seiya se joue là « Pourquoi défendre l’humanité si elle est si imparfaite ? ». Premier point en faveur de ce film, ce n’est pas une histoire parallèle, mais bien un recommencement, un nouveau chapitre qui s’écrit sous nos yeux.

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Le film évite aussi certains poncifs de Saint Seiya, notamment de ses films où du début à la fin le fan finissait par deviner ce qui allait se passer. Tout en les évitant il réussit cependant à faire quelques clins d’œils au fan averti, qui doit, à mon sens, les prendre comme tel. La structure même du scénario se concentre ici principalement sur Saori et Seiya, et la relation qui les unit. Seiya, ici l’avoue, il ne se bat pas pour Athéna en tant que serviteur d’une déesse, ni seulement pour l’humanité, mais par amour pour elle (depuis le temps que je le dis), ici cela ne fait aucun doute l’amour qu’ils ressentent l’un pour l’autre est pleinement assumé. Enfin !! Saori abandonne même son statut de déesse pour sauver l’être qu’elle aime, et ceux qui se sont déjà trop battus et qui l’entourent…

Autre nouveauté dans le scénario et de taille ! Hadès avait réglé le cas Seiya/Seika (que l’on ne retrouve pas dans le film curieusement), mais alors… Qui est le frère de Marine ? La réponse y est, en la personne de Tôma. Tout n’est pas révélé mais les retrouvailles ajoutent encore à l’intensité émotionnelle du long métrage, même si celle ci est reléguée au second plan.

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Et les combats dans tout ça ?? Eh bien là aussi il y a de la nouveauté, même si cela reste des combats. Ils sont orchestrés de telle façon qu’ils sont visuellement très beaux et mettent en valeurs Ikki et Shun d’un coté, Hyoga et Shiryu de l’autre. Là encore Seiya a la vedette, avec pas moins de 3 confrontations avec Tôma…

Assumant son rôle d’introduction ce film pose beaucoup de questions, et ce dès les premières minutes. Pourquoi les Saints ont-ils leurs armures telles qu’elles sont dans l’OAV 12 d’Hadès et non pas leurs armures divines comme à la fin d’Hadès ? Celle ci sera-t-elle remaniée ou un subtilité du scénario m’aurait échappée ? Plus étonnante encore est la fin du film qui, pose plus de questions qu’elle n’en résout, laissant le spectateur sur une impression très étrange et assez inhabituelle sur un long métrage… avec une armure qui apparait dans le générique, et une conclusion… qui m’a laissé… perplexe… et plein d’envie de connaitre la suite… s’il y a.

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La question que tout le monde se posait était « A quand les OAV Hadès ? » dépassée par « A quand la suite des OAV Hadès ? » (pour laquelle on a toujours pas de réponse 2 ans après) pour être rejointe par « A quand la suite du Tenkai hen ? »… Bref, le film n’ayant pas eu beaucoup de succès en salle, il faut espérer qu’il en ai en DVD sans quoi je crains que l’on puisse longtemps se poser des questions. Faut croire que le fan de Saint Seiya se doit de s’y résoudre…

Passons maintenant à la question artistique. Ce film surpasse-t-il son maître en la matière Abel dans cette catégorie ? Pas sûr… En tout cas ils sont très différents. Ici, les décors sont plus froids, la glace, l’eau, le sable, la nuit ou le bleu du ciel… plus carrés plus bruts ils n’en sont pas moins beaux pour autant ! Les personnages eux, jouissent d’une très grande finition notamment dans leurs expressions. Seiya et Saori sont très réussis sur ce plan là, normal ce film est pour EUX. Tôma et Marine ne sont pas en reste. Artémis, mis à part quelques rares scènes est plutôt ratée pour sa part ressemblant d’avantage à un personnage sorti de Yu Gi Oh, dommage. Enfin Apollon est charismatique, et ses expressions, montrent un certain sadisme, que l’on reconnait bien chez l’un des dieux considérés comme les plus importants. Les reflets, les différents plans, ajoutent à cet ensemble déjà artistiquement très réussis. Reste la musique, très critiquée par certains. Oui c’est vrai, certains morceaux ne sont pas à leur place et sont d’une platitude affolante par rapport à la scène, en témoigne le « Seiya to Marin » par exemple… Sinon, je ne cesse de me repasser des morceaux comme « Artemis no Shugtsugen » ou « Sei’ki no Kutou » qui sont à la hauteur, eux, du film.

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Enfin, point de vue technique c’est « parfait », Shigeyasu Yamauchi réalise là l’une de ses plus beau travail sur Saint Seiya (avec l’épisode 13 d’Hadès et bien d’autres), il est accompagné par Shingo Araki (parfait comme d’habitude) et une Michi Himeno qui, si elle est responsable d’Artémis, est très décevante. Pour ce superbe scénario Michiko Yokote (responsable notamment des OAV Hadès et de leur adaptation) et Akatsuki Yamatoya s’y sont collés avec la collaboration de l’auteur, Masami Kurumada… Dans quelles proportions, difficile à définir mais fort est à parier que l’intrigue générale est de lui surtout qu’il s’agit d’un chapitre qui s’annonce et qu’il nous pondra certainement après son Ring Ni Kakero 2… Pour en savoir plus sur le staff, allez donc vous cette page sur Cyna Naoki étant le grand spécialiste en la matière comme tout le monde le sait. Merci à lui.

[MAJ 11/10/2004] Naoki et Darksoul, mettent leurs sous titres à disposition des internautes ayant acheté le DVD. Voici ici

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Voilà donc ma première présentation de ce film et mes premiers commentaires, ceux qui me brulaient les doigts. Encore une fois, ce long métrage est pour moi le plus réussi pour toutes les raisons (et d’autres) que j’ai évoquées plus haut. Certes, tout le monde ne partagera pas cet avis loin de là, surtout que certaines scènes semblent en choquer certains, ou le fait que le film ne s’articule pas finalement comme les précédents dérange un peu. Bref, faudrait savoir ce que l’on veut. Pour moi Saint Seiya, c’est exactement ça… Pourvu que ça dure…