Après la descente aux enfers d’ une idole de la chanson reconvertie en actrice de Perfect Blue, la quête sans fin d’ un amour éternel dans Millennium Actress, que nous réserve ce nouveau film de Satoshi Kon ?

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Deux années après le superbe Millennium Actress, Satoshi Kon nous revient avec un film encore une fois qui se détache du lot, Tokyo Godfathers. Comme son prédécesseur, ce film sera produit par le studio Mad House. Le scénario de ce film a été confié à Keiko Nobumoto qui a œuvré sur Cowboy Beebop et surtout Wolf’s Rain.

Hana, ex « Drag queen », Gin, personnage aigri et alcoolique ainsi que Miyuki, adolescente capricieuse ayant fugué, forment un trio de SDF dans les rues de Tokyo. La nuit de Noël, ces derniers découvrent un bébé abandonné dans un tas d’ ordure. Si Gin voulait la ramener au plus vite au poste de Police, Hana s’ y oppose et ne cache pas ses intentions de la garder. Finalement ils se décident de partir à la recherche des parents de la petite « Kiyoko ».

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Loin de l’ ambiance lourde de Perfect Blue et poétique de Millennium Actress, Satoshi Kon nous étonne une fois de plus avec une œuvre tout aussi singulière que les autres. Le ton est plus léger et dès les première minutes on se rend compte que l’ on a à faire à une comédie assez déjantée. Mais l’ aspect comique ne prédomine pas. Nos personnages, même si caricaturaux, se montrent aussi touchants que drôles et chacun a son petit fardeau, son petit souvenir qui le pèse.

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Côté réalisation l’aspect burlesque des personnages est parfaitement mis en relief par les chara design et leur expressions. Si dans Millennium Actress on cherchait le réalisme dans les mimiques et la gestuelle, ici tout est dans la démesure avec des mouvements amples et « théâtraux » ainsi que des grimaces telles qu’ on peut en voir chez certains films d’ animation américains, comme Kuzco, l’ Empereur mégalo pour ne citer que lui.

L’ utilisation de l’ informatique dans la gestion des décors est ici visible mais parfaitement dosée. Un dernier mot sur la musique absolument géniale avec ses airs jazzy voire charleston qui ne rappellera que trop la BO fantastique de Metropolis.

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Bref, un film drôle, attachant qui ne peut que vous faire passer un très agréable moment et qui montre une fois de plus toute la richesse du cinéma d’animation japonais. Pour finir, si il y a bien un concept à retenir de ce film c’est « miracle ». Les coïncidences sont tellement nombreuses et enchaînées à un tel rythme que l’on ne peut que parler de miracle, et nos personnages ne s’ y trompent pas. Ce film lui même peut être considéré comme un petit miracle.

Le film est disponible outre-atlantique et chez nous chez Dreamworks.