J’aime l’automobile au cinéma, dans le sport, dans le jeu et au musée … mais ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas pour le « tout voiture », en tout cas dans les grandes villes. Je fais partis de ces hurluberlus qui n’ont pas le permis de conduire et qui n’en veulent pas. A cause des nuisances, du stress, de la pollution, du prix, et des accidents nombreux qui se produisent encore. Ce n’est pas l’idée que je me fais de la vie et la ville de demain. Je préfèrerais penser au développement des transports en commun, insuffisants, ce qui ne m’empêche pas de m’intéresser aux nouvelles offres comme AutoLib’, et de regarder de près ce que la technologie nous prépare…
Et je suis sûr que vous en avez déjà entendu parler sous le nom de Google Car et même de l’iCar. Les géants de la technologie non content de révolutionner le monde par l’informatique, l’Internet, les réseaux sociaux et la mobilité, pensent aller encore plus loin. Google est sans doute l’un des plus prolifique, et celui qui communique le plus sur ses recherches. On se souvient de Google Map et de Google Street View par exemple, mais cela ne suffisait pas (je pense aussi au passage au passionnant projet de traduction en temps réel).
La firme de Mountain View a annoncé sur son blog le 9 Octobre 2010 qu’une voiture sans conducteur sur laquelle ils ont travaillé avait effectué un trajet de 140 000 miles soit plus de 225 000 kilomètres ! Il y a quelques jours, le 7 Août 2012, le chiffre de 300 000 miles, l’équivalent de plus de 482 000 kilomètres, de tests et sans accidents a été annoncé. Si cela est encouragent et prouve que peut être Google est sur la bonne voie, ses concepteurs indiquent qu’il reste de nombreux tests à effectuer, avec de la neige, avec des travaux temporaires, ou des situations inattendues qu’un conducteur humain peut rencontrer au quotidien ou de façon exceptionnelle. En tout cas la technologie embarquée doit être impressionnante entre GPS, caméras, radars et détecteurs/capteurs en tout genre.
Mais Google n’était pas seul à vouloir révolutionner l’industrie automobile, Steve Jobs rêvait en 1997 de s’associer avec un constructeur (ici en l’occurrence VolksWagen) afin de proposer une voiture doté d’un design évolué et d’un système d’exploitation « connecté » Apple. Le procès opposant la firme de Cupertino à Samsung confirme cette rumeur et malheureusement Jobs nous a quitté depuis… Officiellement le projet n’est plus à l’ordre du jour. Mais qui sait ce qu’il en sera demain ? Rien n’est jamais sûr, sauf que le projet, s’il était très ambitieux, n’était pas tout à fait insensé et le marché pourrait être à terme colossal (mais heureusement l’iPhone et l’iPad ont été lancés avant, et les rumeurs vont bon train sur une iTV).
Le Japon semble vouloir être à la pointe dans ce domaine car, comme nous l’apprends Numerama, gouvernement, constructeurs et chercheurs se sont réunis afin de se fixer comme objectif une circulation en 2020. Dans cette réunion ont notamment participé Toyota, Nissan, Honda, Mazda… soit des constructeurs très importants et mondialement implantés. La bonne nouvelle c’est que Renault est donc d’une certaine manière dans ce coup là. Cette rencontre a soulevé d’ailleurs une question juridique de taille : en cas de problème qui est responsable ?
Pour en revenir à Renault, l’entreprise a confirmé travailler sur des projets de « délégation de conduite » permettant dans un premier temps d’être en « pilote automatique » dans certaines situations maîtrisées. Là l’objectif affiché est d’atteindre à terme la même fiabilité que le train et l’avion, mais à des coûts bien moindre pour rendre les véhicules commercialement accessibles. Les parkings – pour le stationnement automatique – et les autoroutes pourraient être les premières zones à en bénéficier de part leurs configurations. Je note aussi que le Ministère des Transports indique dans cet article qu’équiper les zones en question serait moins coûteux que de créer un nouveau réseau.
L’Allemagne travaille aussi sur le sujet du point de vue communication entre voiture, et voitures avec l’infrastructure. C’est Ford, l’emblématique constructeur américain, qui va mener cette expérimentation avec à terme quelques 120 véhicules mobilisés. L’objectif est d’améliorer la gestion du trafic, l’information, les services communautaires, les alertes … Et là aussi on peut imaginer qu’à terme on arrive à se passer de conducteur.
J’ai noté également une initiative intéressante de Général Motors (GM) qui souhaite mettre le Wifi Direct au service de la sécurité des piétons et des cyclistes. En effet les systèmes embarqués pourraient détecter leur présence grâce à une application installée sur leurs smartphones. En voici une idée pertinente ! (mais si tous le monde n’est pas encore équipé, cela viendra avec le temps). On peut alors imaginer que les véhicules, avec ou sans conducteurs, aient une cartographie précise non seulement de l’itinéraire, mais aussi des autres véhicules en circulation ainsi que des cyclistes et piétons.
Enfin de son côté Siemens teste pour les poids lourds des routes avec des caténaires afin de les alimenter en électricité pendant leur trajet.
Si je prends l’exemple de Paris, puisque c’est la capitale que je connais le mieux, à mon sens les voitures n’ont pas à circuler partout. Outre les transports en commun qu’il faut développer, les systèmes Vélib’ et Autolib’ me semblent aller dans la bonne direction. D’ailleurs pourquoi ne pas imaginer que ces voitures sans conducteurs pourraient être louées dans des stations, pour aller à une autre, sur un trajet donc parfaitement connu par le système ? Petit à petit le service s’étendrait à la banlieue.
Certes aujourd’hui, en 2012, cette idée peut paraître totalement utopique, et pourtant quand on voit ce qui commence à se faire, et les prévisions pour 2020, il n’est pas interdit de se dire que dans 10, 20 ou 30 ans nous y serons. Pour cela il faut cependant que les politiques en aient la volonté, et que les industriels y voient un intérêt. Vu le sinistre de l’industrie en temps de crise, et la saturation du marché automobile, je crois qu’il y en a un, et qu’il est évident. Espérons que la France saura être aux avant postes et non suiveuse. Il faudra aussi convaincre les citoyens que la technologie ne comporte pas de « bug »… car si dans l’informatique ils sont malheureusement fréquent, celui du transport ne tolère pas d’approximations.
Personnellement quand je prend les transports avec mes filles, elles préfèrent cela à ce que je conduise une voiture, et elles me l’ont dit. Parce que j’ai le temps de sortir l’iPad, de jouer avec elles, de discuter, ce que je ne pourrais pas faire au volant, concentré sur la route et stressé par la circulation. Quand je suis seul dans les transports, comme beaucoup, j’aime lire, voir Twitter, mes emails, prendre des notes pour ma future note de blog… Au final, il n’y a pas que les finances qui s’en ressentent, mais aussi la santé, si tant est que la qualité des transports en commun soit au rendez vous, ce qui n’est pas encore le cas… La voiture connectée et sans conducteur est-elle l’une des solutions au problème ?
Je conclurai sur cet article partagé sur Twitter, publié par The Atlantic Automobile et intitulé « Why Don’t Young Americans Buy Cars? ». Cet article semble indiquer que je ne suis pas si isolé que cela, et que s’opère sans doute sur ma génération et les suivantes un profond changement de paradigme (de vision, de modèle).