Enfin j’ai pu voir le long métrage dont tout le monde parle en ce moment : Gravity. Suivant les conseils de mes collègues blogueurs j’ai décidé d’aller le découvrir dans les meilleures conditions techniques possibles pour le grand spectacle.
J’avais le choix entre l’IMAX et la nouvelle salle Pathé + proposée au Wepler à Paris. J’ai opté pour cette seconde solution avant tout par curiosité n’ayant jamais eu l’occasion de la tester.
Alors que j’étais plutôt UGC il y a une dizaine d’années, je vais de plus en plus régulièrement dans les cinémas du réseau Gaumont Pathé, quand je ne suis pas dans une salle indépendante. Il faut avouer que je trouve la carte de fidélité intéressante : la preuve cette séance a été offerte, sans aucun surcoût. Ainsi je commence à avoir mes petits habitudes et mes salles préférées. Et puis le Community Manager est plutôt sympa et réactif. Il m’a souhaité le matin même une bonne projection.
Le problème c’est que l’expérience proposée diffère en fonction de l’établissement et même parfois de la salle. Dans cette bataille là le Pathé Wepler de la Place de Clichy à Paris remporte la palme… des plus mauvais souvenirs. En plus c’est l’un des plus chers…
Ce dimanche soir là (27/10/2013) je me suis donc muni de ma réservation effectuée sur Internet avec une bonne heure d’avance. Généralement c’est beaucoup trop mais là il y avait déjà une file d’attente à l’extérieure… Non pas pour acheter un billet, mais bien pour l’accès à la fameuse salle 1. Apparemment je n’étais pas le seul à avoir eu cette idée, et le problème c’est que le Wepler n’a pas du tout anticipé.
Au final on s’est retrouvés au premier étage, entassés les uns sur les autres, et les deux/trois personnes chargées de réguler le flux se sont senties dépassées avec un apparent problème de sécurité au niveau de l’escalier mécanique. Le ton est monté entre certains agents et des clients.
L’un des problèmes, commun à de nombreux multiplex, est que la salle est prête trop tardivement ! À peine a-t-on le temps de s’asseoir que la séance démarre avec son tunnel de publicités habituel (ceux qui ont payé 13,90 euros apprécient…). Avec plus d’informations, plus de personnel et plus de temps on n’en serait sans doute pas arrivé là.
À la sortie pas mieux : j’apprécie voir un générique jusqu’au bout et lorsque je rassemble mes affaires j’entends « La séance est terminée, il faut sortir ! » … Charmant. Nous ne sommes pas des animaux ! Sans doute les spectateurs suivants étaient-ils déjà dans le couloir à attendre comme nous l’avions fait précédemment…
Avouez que c’est dommage. Car le Pathé Wepler communique sur cette salle et son expérience haut de gamme. En effet j’ai vite remarqué la température très agréable, les sièges plutôt sympathiques (sans être exceptionnels et limités ce qui occasionne une course pour les avoir), l’écran imposant et surtout les sensations devant le film avec une projection 3D en 4K avec le son Dolby Atmos (50 canaux sonores et 55 enceintes dont 18 au plafond soit un profond changement par rapport en classique 5.1).
Les lunettes 3D sont prêtées pour la séance. Je le signale car habituellement Gaumont utilise d’autres types de lunettes que l’on peut conserver.
Oui cette salle est techniquement très agréable, mais l’expérience commence à l’entrée et non devant le film…
Heureusement Gravity a sauvé ma soirée… L’immersion attendue était au rendez-vous, et la qualité de la 3D étonnante. Je ne suis pas un expert mais il m’a bien semblé que la luminosité était d’une bien meilleure qualité. Quant au son on sent le sol et les murs vibrer, c’est excellent.
Cette 3D est donc utile à quelque chose finalement…
Passons donc à ma critique de ce long métrage.
Synopsis :
« Pour sa première expédition à bord d’une navette spatiale, le docteur Ryan Stone (Sandra Bullock), brillante experte en ingénierie médicale, accompagne l’astronaute chevronné Matt Kowalski (George Clooney). Mais alors qu’il s’agit apparemment d’une banale sortie dans l’espace, une catastrophe se produit. Lorsque la navette est pulvérisée, Stone et Kowalski se retrouvent totalement seuls, livrés à eux-mêmes dans l’univers. Le silence assourdissant autour d’eux leur indique qu’ils ont perdu tout contact avec la Terre — et la moindre chance d’être sauvés. Peu à peu, ils cèdent à la panique, d’autant plus qu’à chaque respiration, ils consomment un peu plus les quelques réserves d’oxygène qu’il leur reste.
Mais c’est peut-être en s’enfonçant plus loin encore dans l’immensité terrifiante de l’espace qu’ils trouveront le moyen de rentrer sur Terre… «
Avant d’aller voir Gravity j’ai souhaité en savoir le moins possible. Je n’ai même pas vu la bande annonce ni lu le synopsis. Ce n’est pas nouveau je procède souvent ainsi afin d’être surpris.
Ce que je peux dire c’est que j’ai retenu mon souffle du début à la fin… La première partie est oppressante au point que l’on a presque l’impression de manquer soi même d’oxygène (ou alors c’est de la 4D bien réussi 🙂 ) Les plans séquences mêlés aux gros plans sur les visages ou en caméra subjective donnent un vrai sentiment de claustrophobie.
La musique soutient ce sentiment… D’ailleurs on peut dire qu’elle est plutôt minimaliste (avec de rapides montées en puissance)… car ce qui interpelle le plus c’est le silence. Pas une simple absence de son, mais ce bourdonnement inquiétant qui nous fait penser à l’espace. De ce point de vue le choix d’une salle équipée en Dolby Atmos est sans doute un plus indéniable.
Après tout si la vie est sur la belle planète bleue que les astronautes peuvent admirer, l’espace véhicule plutôt une idée de désert et même de mort… Cependant ce que le scénario met en exergue c’est que le risque vient de l’activité humaine avec ses déchets qui planent au dessus de nos têtes…
La solitude est un thème important de ce film catastrophe. Il est ici caractérisée par les deux seuls acteurs que nous y voyons : George Clooney et Sandra Bullock (qui m’a vraiment étonné, tant elle ne m’avait pas habitué à si bonne interprétation dernièrement, faute de rôles à sa mesure ?). Les communications avec la Terre sont également rompues. Je vous conseille d’ailleurs de voir ce film en version originale pour bénéficier notamment des voix des acteurs, celle de Clooney est par exemple rassurante quand Bullock est paniquée.
L’histoire personnelle du docteur Ryan Stone qu’elle interprète est aussi très importante. Celle-ci ne s’éloignait-elle pas déjà de la Terre avant même d’être montée dans cette navette ?
Bien entendu le tournage n’a pas eu lieu dans l’espace mais en studio et les effets spéciaux ont été nombreux. Des artifices techniques ont été créés afin de nous faire croire à la réalité de cette apesanteur et à vrai dire : on y croit. Même Buzz Aldrin, qui est quand même allé sur la Lune, s’est dit très impressionné.
À la fin de ma séance j’ai eu le droit au pseudo cinéphile antipathique qui a commencé à débiter tout ce qui était selon lui des incohérences. Oui sans doute il y en a… Et alors ? L’essentiel est que ce soit vraisemblable. Personnellement je ne me suis pas cru une seule seconde dans un film de science fiction mais bien dans un scénario, qui bien qu’héroïque et cinématographique, pourrait se produire. On pense forcément à un autre film, bien que très différent, Apollo 13.
Gravity a été réalisé par Alfonso Cuarón pour la Warner Bros.
- Musique composée par : Steven Price
- Chef Costumière : Jany Temime
- Superviseur des Effets Spéciaux : Tim Webber
- Montage: Alfonso Cuarón & Mark Sanger
- Chef Décorateur : Andy Nicholson
- Directeur de la Photographie : Emmanuel Lubezki, ASC, AMC
- Producteurs Délégués : Chris deFaria, Nikki Penny et Stephen Jones
- Scénario : Alfonso Cuarón & Jonas Cuarón
- Produit par : Alfonso Cuarón & David Heyman
Au final Gravity est plus qu’un film mais une expérience à vivre pour une fois dans une salle équipée. Il brille par la qualité de sa réalisation et de ses deux acteurs. Si vous aimez ce type d’aventure n’hésitez pas une seconde.
Quant au Pathé Wepler c’est dommage de bénéficier d’une si belle salle et de ne pas l’accompagner du service minimum que l’on peut en attendre avant et après. Pas besoin de tranches de saumon pour une belle soirée de cinéma.
Et vous qu’en pensez-vous ?
Excellente chronique, entièrement d’accord avec l’analyse du film et de la qualité de la salle. Je confirme que l’accueil au Pathé Wepler est loin d’être à la hauteur de leur équipement technique.
J’y suis allé vendredi dernier, jour de la Toussaint, voir Gravity avec mes trois fils, à la séance de 18h. J’avais mes billets imprimés, et nous avions une demi-heure d’avance. Après 20 mn de queue, l’accès aux salles s’est enfin ouvert, dans le calme. Mais j’ai à peine pu faire un mètre qu’un grand black de la sécurité (genre videur de boîte de nuit) m’a brutalement bloqué avec un cordon jaune, me séparant de ma famille. Comme j’ai passé outre pour les rejoindre, il est monté à l’étage pour m’engueuler et me menacer. Jamais vu ça en 35 ans de fréquentation des salles de ciné !
Heureusement, Gravity est une expérience tellement exceptionnelle qu’il n’a pas réussi à me gâcher mon plaisir. Mais je ne retournerai pas de sitôt au Wepler… Et comme le Pathé Beaugrenelle ouvre avec deux salles Atmos, et des places numérotées, j’ai déjà trouvé un remplaçant !