Comme vous le savez peut-être, avec les filles nous nous passionnons pour les parcs à thèmes et parcs d’attractions. Cet été nous faisons le tour de plusieurs d’entre-eux en Europe, en vidéo avec notre Revo-Rama.
Outre le plaisir que l’on peut y trouver, dans une bulle, en famille, en ces temps où le monde est plutôt angoissant, plusieurs aspects m’intéressent également :
- Les parcs à thèmes ont le contrôle de leur monde où ils peuvent, à leur guise, créer l’expérience qu’ils souhaitent proposer à leurs visiteurs. Ils sont d’ailleurs souvent précurseurs de tendances que l’on retrouve ensuite dans nos villes.
- Les parcs à thèmes ont un impact touristique (par exemple : notre visite à Amsterdam, après notre séjour à Efteling) et économique (ne serait-ce que les emplois directs et indirects créés, ou les recettes fiscales pour un département, une région, un état)
L’indicateur de la fréquentation sur 10 ans pour les parcs à thèmes européens
J’ai voulu m’intéresser dans cet article à l’évolution des parcs à thèmes en Europe, avec un seul chiffre : la fréquentation. Parce que c’est un indicateur de popularité (et que de lui découle une partie du chiffre d’affaire même s’il ne faut pas négliger d’autres indicateurs comme par exemple la dépense par visiteur et les nuités pour les complexes hôteliers. Sans parler du plus important pour une société : sa rentabilité.) Et ce chiffre je l’ai recueilli sur 10 ans pour avoir une tendance. Il est issu de Wikipédia qui les tire des rapports TEA/AECOM (« Themed Entertainment Association » qui publie un rapport chaque année). La méthodologie n’est pas toujours très claire, mais on peut espérer des chiffres fiables. Par exemple à Disneyland Paris, qui comprend deux parcs, c’est la première entrée quotidienne qui compte (voir le document de référence remis aux actionnaires le jour des assemblées générales) : si vous commencez par le Disneyland Park, celui-ci sera crédité et pas le Walt Disney Studios même si vous y passez l’après-midi. Par ailleurs, quand Disney annonce 300 millions de visiteurs depuis son ouverture en 1992, c’est juste un coup de communication repris en cœur par les journalistes, mais vous comprenez bien qu’ils s’agit d’un cumul puisque toutes les revisites y sont. 300 millions d’entrées serait plus juste (et c’est déjà impressionnant !).
Alors les journalistes parlons-en. C’est justement après avoir lu, comme chaque année, plusieurs articles de la presse généralistes que j’ai décidé d’écrire celui-ci. On lit tout et son contraire : Disneyland est en difficultés (avec la reprise des communiqués Eurodisney, sans vraiment chercher à comprendre) ou les parcs à thèmes ne connaissent pas la crise, en commençant par Disneyland son leader en Europe. Alors faudrait savoir ?
Le cas Disneyland Paris : Un cas particulier, pour une fréquentation à la croissance irrégulière et les Walt Disney Studios
Le complexe (« Resort ») de l’américain Disney domine largement le tableau. Le Disneyland Park (le premier, le « Magic Kingdom ») a un peu moins du double de visites que son premier poursuivant : Europapark. Avec les Walt Disney Studios, le second parc, on serait presque au triple (mais l’écart tend aujourd’hui à se réduire). Les 2,3 milliards d’euros d’investissement initial + ses infrastructures le reliant à Paris, mais aussi à la partie nord de l’Europe avec le Thalys et l’Eurostar, en font une destination unique. Mais ces sommes astronomiques à rembourser et les royalties à reverser à la Walt Disney Company, en font un colosse aux pieds d’argile dont le seul salut sur le long terme peut venir de sa maison mère. Ce n’est pas en soit un soucis pour elle, car Disneyland Paris lui rapporte de l’argent soit directement (avec les royalties) mais surtout indirectement en communiquant massivement autour des marques Disney assurant ainsi un rayonnement en Europe et une place où nous pouvons les vivre. La Walt Disney Company dont on sait qu’elle a largement les moyens financiers, même de remettre plusieurs milliards d’euros pour relancer la machine ou au moins d’assurer une nouvelle attraction chaque année comme le font maintenant ses principaux concurrents.
Chiffres intéressant : Les équivalents Disneyland (Magic Kingdom uniquement) en Floride 29,49 millions de visiteurs / Californie 18,28 M / Tokyo Disneyland 16,6 M. En France 10 millions et pourtant cette sensation de congestion et de longues files d’attente les jours de forte affluence, sa capacité théorique est de 29,2 millions si on en croit certaines informations. Quel est donc le problème ? Un mauvais lissage au cours de l’année ? N’oubliez pas que le souhait initial de Michael Eisner était de créer un équivalent à Walt Disney World en Europe…
Ce qu’il s’est passé est parfaitement symbolisé par les Walt Disney Studios, le second parc. Échec cuisant au lancement avec seulement une dizaine d’attractions pour un public qui ne se trompe pas : 2 200 000 visites en 2006, avec un réel « décollage » en 2010 avec 4 500 000 visites après l’ajout de plusieurs nouveautés majeures et ajustements tarifaires. Mais au final cette même année le parc principal perd 2 millions de visiteurs. Vous l’avez compris, les Walt Disney Studios phagocytent une partie des visiteurs qui profitent des billets un jour deux parcs. Même s’il a aujourd’hui 16 attractions dont 3 spectacles on est très loin des 34 pour Disneyland Park. Enfin il peine à trouver son identité, qui y voit encore un hommage au cinéma ?
En bref pour revenir à la fréquentation du resort, de 12 800 000 en 2006, elle atteint un bond grâce aux efforts du 15ème anniversaire (nouvelles attractions, nouveaux spectacles) pour même atteindre 16 000 000 en 2012 pour le 20ème. Et, c’est ce qui est inquiétant, elle est en baisse depuis (14 800 000 en 2015 et peut être pire en 2016). Qu’en sera-t-il l’an prochain pour le 25ème ?
En Europe, Europapark et Efteling séduisent de plus en plus
Autre modèle, ceux qui y vont pas à pas, en ajoutant chaque année des nouveautés attirant de nouveaux visiteurs et le retour des anciens. Il y a Efteling aux Pays-Bas (inauguration officielle en 1952 soit 3 ans avant le Magic Kingdom de Walt Disney en Californie !), un parc charmant et dépaysant qui progresse constamment (3 200 000 visiteurs en 2006, 4 680 000 en 2015, et sans doute plus encore dans les années à venir). Et il y a aussi bien sûr l’allemand EuropaPark en première position derrière Disney, qui passe de 3 950 000 à 5 500 000 visites ! Ces derniers ne manquent pas de montrer leur ambition, et celle-ci pourrait bien se réaliser dans 10 ou 20 ans si Disney ne réagit pas. Le géant américain accepterait-il de se faire contester son leadership ?
Dans les parcs suivants, il y a PortAventura, construit là où Disney aurait pu aller s’ils avaient choisis l’Espagne. En 10 ans ils n’ont gagné que 100 000 visiteurs pour atteindre 3 600 000. Nous ne connaissons pas encore cette destination, mais il faut dire que l’analyse de 1992 reste valable. Une simple simulation depuis Paris nécessite de prendre l’avion dans un aéroport excentré ce qui fait monter la note à plus de 1100 euros pour 3 en demi-pension pour 2 jours et 2 nuits. Le resort ne manque sans doute pas de charmes, et allié à une visite de Barcelone (à 100 kilomètres), cela pourra bien un jour nous tenter.
Au dessus de 2 millions de visites annuelles nous pouvons également voir Liseberg en Suède, Gardaland en Italie, les Legoland du Royaume-Uni et du Danemark (on en voudrait un en France, « Tout est super génial » 😉 On en reparle très bientôt) et Alton Towers toujours au Royaume-Uni malgré une contre-performance en 2015.
Les Français en pleine progression, avec le Parc Astérix, le Futuroscope et le Puy du Fou
La France, pays du parc à thèmes ? Sans doute et de toutes tailles, du plus grand (Disney) au plus modeste. Ce classement laisse apparaître 4 parcs d’importance dont 3 en pleine progression.
Le Puy du Fou annonce fièrement 2 050 000 visites, mais ce chiffre est contesté car il additionne le Grand Parc et le spectacle Cinéscénie. Avec la même méthode de calcul il serait sans doute au même niveau que le Parc Astérix et le Futuroscope.
Parlons-en des deux principaux parcs de La Compagnie des Alpes. Ils ont tout deux réussis à superbement se réinventer et nous espérons que cela continuera. Le Parc Astérix semble atteindre sa vitesse de croisière autour de 1 800 000 visites, et sa volonté de se développer en tant que destination est sans doute la meilleure façon d’aller au delà. Quant au Futuroscope il passe de 1 350 000 en 2006 à 1 800 000 en 2015, une superbe réussite ! Quelque chose me dit qu’ils ne s’arrêteront pas en si bon chemin.
De beaux espoirs pour l’avenir pour les parcs à thèmes en Europe
Les années à venir vont être passionnantes, suivez le Revo-Rama nous avons encore de belles choses à partager avec vous. Des découvertes de nouveaux parcs en Europe, des nouveautés dans ceux que nous connaissons déjà, et on espère pour bientôt un premier voyage en famille dans le temple des parcs à thèmes à Orlando en Floride !
Cette analyse est forcément partielle, et il y aurait tant à dire. Mais j’espère qu’elle remettra un autre regard pour le lecteurs, que les copier-collers de communiqués de presse que l’on peut lire ici et là …
Et vous que pensez-vous de l’évolution des parcs à thèmes en Europe ?
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