Plusieurs amis cinéphiles insistaient pour que j’aille voir Alabama Monroe, mais le Papa solo, rapidement ému par les drames qui peuvent toucher les enfants, hésitait…
Synopsis :
« Didier et Élise vivent une histoire d’amour passionnée et rythmée par la musique. Lui, joue du banjo dans un groupe de Bluegrass Country et vénère l’Amérique. Elle, tient un salon de tatouage et chante dans le groupe de Didier. De leur union fusionnelle naît une fille, Maybelle. «
Alabama Monroe est un long métrage belge, en flamand, à voir en version originale sous-titrée. Réalisé par Felix van Groeningen, il s’agit de l’adaptation d’une pièce de théâtre de Johan Heldenbergh.
Outre les dialogues, l’histoire passe aussi par l’omniprésente musique bluegrass (dérivée du Country) interprétée par les personnages principaux. Les paroles auraient d’ailleurs méritées leurs sous-titres car ces chansons font partie intégrante du scénario.
Quoi ? Un film en flamand avec de la musique country ? Bien que je ne sois pas fan de ce genre de musique, j’ai adoré cette alchimie.
Autre élément ultra-présent, les tatouages qui recouvrent le corps d’Elise et qu’elle modifie en fonction des aléas de sa vie. Ce n’est d’ailleurs pas la seule chose qu’elle souhaitera changer.
Nous suivons dans ce film, entre flashbacks et moments présents, le destin d’un couple passionnel Elise (Veerle Baetens) et Didier (Johan Heldenbergh, qui a donc co-écrit la pièce). Leur fille, Maybelle (Nelle Cattrysse) développe un cancer qui va entraîner leur famille dans un enfer puis l’auto-destruction du couple.
On aborde alors plusieurs thèmes véhiculé par chacun des personnages. L’un est athée et s’en prend aux prétendues divinités pour ce qu’il lui arrive (ainsi qu’à l’Amérique qu’il aimait tant quand George W.Bush rejette la recherche sur les cellules souches embryonnaires), alors que l’autre va croire aux symboles qui lui permettent de survivre… Signes dont la petite de 7 ans avait aussi besoin pour comprendre … (l’oiseau qui s’écrase, les étoiles, …)
Comment un couple peut-il survivre à une telle épreuve, sans inévitablement se rejeter la faute l’un à l’autre tout en s’accablant soi-même ?
Il y a des scènes très dures dans Alabama Monroe, je pense notamment à la chimiothérapie, à la chute des cheveux de cette petite fille. La fin est aussi apocalyptique…
Évidemment j’ai été très ému, et le thème ne pouvait que résonner dans le coeur du Papa de deux petites filles d’à peu près le même âge… On ne peut s’empêcher de se dire que c’est l’horreur qu’aucun parent ne veut concevoir tant elle est injuste et cruelle.
Si j’ai versé une larme (ou deux), j’ai été rassuré de voir que l’on ne sombrait pas dans le mélo et qu’il n’y avait pas de surenchère sur les images. C’était le risque que je redoutais. Ce qui a fait que je n’ai pas été aussi bouleversé que ce que je craignais, mais touché et ému sans aucun doute.
La qualité de l’interprétation des acteurs est épatante, à la hauteur du challenge. Ils chantent eux-même, la voix de Veerle Baetens est magnifique. Il faut vraiment que vous écoutiez « The Boy Who Wouldn’t Hoe Corn », « Wayfaring Stranger » et « Sister Rosetta Goes Before Us » (lien iTunes). Ils sont allés jusqu’à former un groupe appelé « The Broken Circle Breakdown Bluegrass band ».
Alabama Monroe est proposé par Bodega Films et Help! Distribution. La bande originale est éditée par Universal Music Classics et Jazz France.
Alabama Monroe – Bande-annonce par Bodega-Films
Un film à voir absolument et une bande originale à écouter en boucle …