Elysium est l’un des films américains les plus attendus de l’été 2013. Sur fond de science-fiction, et avec une telle référence mythologique, Sony Pictures et le réalisateur Neill Blomkamp, accompagné de têtes d’affiche comme Matt Damon et Jodie Foster, ont-ils réussi à nous proposer le divertissement attendu, mais aussi un début de questionnement sur l’avenir de notre civilisation ?
Tout d’abord je tenais à évoquer le concours #Elysium qui se tient actuellement sur Twitter et qui m’a permis d’assister à cette projection (sur les Champs-Elysées, cela ne s’invente pas). L’idée est de remplir une jauge en fonction du nombre de messages envoyés avec le hashtag du film. À chaque pallier de nouveaux lots sont ajoutés et des gagnants tirés au sort. J’ai trouvé la mécanique intéressante, qui va plus loin que ce que l’on voit habituellement sur ce réseau social.
Synopsis :
« En 2154, il existe deux catégories de personnes : ceux très riches, qui vivent sur la parfaite station spatiale crée par les hommes appelée Elysium, et les autres, ceux qui vivent sur la Terre devenue surpeuplée et ruinée. La population de la Terre tente désespérément d’échapper aux crimes et à la pauvreté qui ne cessent de ne propager. Max (Matt Damon), un homme ordinaire pour qui rejoindre Elysium est plus que vital, est la seule personne ayant une chance de rétablir l’égalité entre ces deux mondes. Alors que sa vie ne tient plus qu’à un fil, il hésite à prendre part à cette mission des plus dangereuses – s’élever contre la Secrétaire Delacourt (Jodie Foster) et ses forces armées – mais s’il réussit, il pourra sauver non seulement sa vie mais aussi celle de millions de personnes sur Terre. «
La terre dévastée, comme l’espace ou le monde idyllique – à l’américaine – d’Elysium, sont très beaux visuellement. La musique, signée Ryan Amon, qui accompagne ces images est à la hauteur. De ce côté là on en prend plein la vue et les oreilles, comme on peut l’attendre d’une super-production à 100 millions de $. Petit bémol toutefois sur « l’armure » du personnage principal et son smartphone collé derrière la tête…
Matt Damon joue son rôle de héros presque aussi bien qu’il le ferait en Jason Bourne. J’ai dit presque. Quant à Jodie Foster, incarnant une ministre prête à tout, elle est parfaite. Son français est toujours impeccable (à voir en VO donc…).
D’entrée de jeu on se prend donc à rêver d’un grand film de science fiction. Les premières images, ce postulat de départ selon lequel les plus fortunés auraient quitté une terre déshéritée, et ce début d’intrigue politique sur Elysium font que les ingrédients d’une réussite sont présents dans ce scénario… même si d’autres l’ont fait avant.
Car j’attends d’une dystopie (le contraire d’une utopie…) qu’elle me fasse cogiter sur notre société et son avenir. Ici les riches ont tout, une cadre de vie sans aspérité et surtout une médecine de pointe presque magique, alors que sur Terre le commun des mortels ne peut que pleurer sur son sort, ne pouvant parler avec ceux qui décident qu’à travers des robots qui leur commandent de se taire (Qui a parlé de la CAF et de Pôle Emploi ?). Le cynisme et la cruauté sont au maximum.
Pourtant, ce long métrage n’empruntera pas longtemps cette voie, se contentant de devenir un film d’action dont les péripéties seront vites prévisibles. Vous savez assez rapidement qui va mourir et pourquoi. Le vilain mercenaire devait-il lui-aussi devenir un Robocop de l’espace dans le but de fournir des scènes d’actions ? Bref il fallait de la baston, du sang, et il y en a … beaucoup. Par contre on aborde assez peu la vie sur cette station orbitale … Elysion est pourtant un lieu mythologique, un paradis au sein des enfers…
Cela n’empêche pas d’avoir un bon divertissement estival et de savourer un bon moment en le visionnant, on passe simplement à côté d’un film qui aurait pu prendre une dimension supplémentaire. Dommage.