En France, le chômage est souvent considéré comme une maladie. Et avouez que le mot est laid ! Difficile d’avoir des chiffres précis, mais il y aurait quelques 5 millions de demandeurs d’emplois en France (Juin 2013). Et les économistes ne nous prédisent malheureusement pas d’éclaircie rapide. Cela nous est répété matin, midi et soir, c’est sûr ce n’est pas bien !
Avant d’aller plus loin (ou après c’est pareil) :
- Mon expérience de Pôle Emploi en tant qu’auto-entrepreneur … Un désastre !
- Mobilisons nous pour l’entrepreneuriat (bis) avec “#PiouPiou ! L’appel des poussins !”
- La difficulté d’être salarié ou de retrouver un emploi quand on est parent solo. Est-ce une forme de discrimination ?
- L’été d’un Papa solo. “Je vous aime les filles. Vous me manquez déjà.”
- Le blogueur, ce curieux animal qui a besoin d’amour !
- Entre-aide entre blogueurs… Fin du chacun pour soi… Création d’un syndicat… Une utopie ou un projet enfin réalisable ?
Quand on perd ou quitte son emploi et que l’on est confronté à la crise économique, on passe souvent par différentes phases, comparables à celles du deuil : de la sidération devant l’échec à l’abattement, puis de la peur de tout perdre jusqu’à ce qu’enfin une rencontre, une opportunité fasse que le rebondit (cette note de blog en lien l’explique très bien). Sans compter les difficultés qui s’accumulent avec sa banque ou Pôle Emploi. Du coup on sort moins, faute de moyens, et surtout on n’a pas envie de parler de cela avec ses amis… Chacun sait que c’est l’une des premières questions que l’on vous pose « Qu’est ce que tu fais dans la vie ? » juste avant « Où es-tu parti en vacances ? ». Une question d’identité sociale…
Je pense que l’on ne devrait pas stigmatiser à ce point une période de chômage. Au contraire il faudrait la valoriser. Elle nous permet, outre de jouer à Animal Crossing pendant que les autres sont en pause café, de nous remettre en question et d’apprendre de ses échecs. Ce n’est pas facile d’envoyer pleins de CV, d’avoir des refus, de passer des entretiens plus ou moins difficiles… Bref, on apprend ! On apprécie aussi le contrat quand il arrive. Enfin, je crois que peu y échapperont et que ces périodes pourront arriver une, deux, trois peut être quatre fois dans une vie active (surtout si on doit travailler jusqu’à 70 ans mais c’est une autre histoire). Je proposerais bien en la matière un changement de paradigme.
Les deux blogs les plus importants que j’ai pu créer « Et Dieu Créa Léa » puis « Rêves Connectés / Papa Citoyen » (celui que vous lisez en ce moment) l’ont été dans ces périodes là, même s’ils ont vécu par la suite. Pourquoi ? Parce que c’est selon moi une excellente façon de ne pas être inactif, de rester en veille, d’être curieux, et peut-être aussi de se sentir utile. Passer des heures à couvrir un évènement, à prendre des photos, à les relayer puis à écrire un article, c’est un travail. Vous rompez l’isolement en rencontrant d’autres personnes lors de divers évènements. Vous vous valorisez en étant visible et en montrant ce que vous savez faire. Bref, à priori que des avantages (après on discute des rapports que le blogueur a avec les marques et les agences, ça aussi c’est une autre histoire mais un apprentissage particulièrement utile pour le Community Manager !). Dans mon cas vous avez aussi mon rôle de Papa Solo pour lequel ce blog a beaucoup d’importance. J’ai pu être présent pour mes filles, ça n’a pas de prix.
Sous la précédente législature a été créé un régime taillé sur mesure pour le professionnel du web : celui d’auto-entrepreneur. Il permet de conserver son emploi salarié, ou son indemnisation Pôle Emploi (dans certaines limites) jusqu’à un certain chiffre d’affaire. J’y ai vu, comme beaucoup, une excellente opportunité d’essayer de rebondir. Il y a beaucoup de blogs qui vous promettent monts et merveilles, et de gagner de l’argent rapidement à l’image du fantasme de la blogueuse mode (passée sur TF1) qui en vit. En réalité les propositions pour des billets sponsorisés restent marginales et assez mal payées comparativement à l’ardeur que vous mettez sur votre blog (seuls critères l’audience et le Klout ?). La publicité et l’affiliation quant à eux rapportent assez peu… Peut être faudrait-il passer de 60 000 pages vues par mois à 600 000 pour que cela devienne intéressant… Bref pas tout de suite. Je fonde plus d’espoirs sur Rêves Connectés, une activité freelance où je met à disposition mes 15 années d’expériences professionnelles (Chef de Projet Web / Community Manager). Mais là aussi il faut du temps, beaucoup de prospection… et il y a des déceptions.
Tout ça pour dire qu’à la question : qu’est ce que tu fais dans la vie, je ne ressens pas ce malaise que je décrivais plus haut et j’ai l’impression de capitaliser pour l’avenir. Je ne crois pas être isolé dans cette démarche et peut-être cela vous inspirera quelques idées (les vôtres sont bienvenues en commentaires).
Je ne sais pas si je suis un « chômeur différé » ou « un chômeur inversé » comme l’explique Wikipédia qui cite la sociologue Dominique Schnapper, et je devine que l’auto-entrepreneur ne fait pas partie des catégories les plus observées par les médias et les politiques (je dirais D ou E) … mais j’espère bien une embellie prochaine, peut être à la rentrée ? Bon courage à tous.