Diane Kurys revisite à nouveau son passé dans ce film construit autour d’un lourd secret de famille. Un thème qui pourrait le faire tomber dans les travers habituels du film français. Qu’en est-il vraiment ? Voici ce que j’en ai pensé.
Synopsis :
« A la mort de sa mère, Anne fait une découverte qui la bouleverse : une photo ancienne va semer le doute sur ses origines et lui faire découvrir l’existence d’un oncle mystérieux que ses parents ont accueilli après la guerre. En levant le voile sur un secret de famille la jeune femme va comprendre que sa mère a connu un grand amour,aussi fulgurant qu’éphémère… «
C’est en découvrant une vieille photo de famille au fond d’un tiroir que la réalisatrice Diane Kurys a décidé de se plonger à nouveau dans son histoire personnelle.
Ce n’est pas la première fois car le long métrage s’inscrit dans une lignée composée de Diabolo menthe, Coup de foudre, et La Baule-les-Pins. Je vous mentirais en vous disant que je les ai tous vu ou que j’en ai un souvenir très précis.
Ici la date derrière la photo la ramène directement juste avant sa naissance, vers un oncle avec lequel ses parents se sont fâchés. Se cachait-il là un inavouable secret de famille ? On peut aussi se demander ce qui est romancé et ce qui ne l’est pas, mais après tout quelle importance ?
Le personnage le plus marquant de ce film est avant tout son père, Michel (Benoît Magimel). Lui qui, immigré en France pendant les évènements liés à la second guerre mondiale, tente de se faire une place auprès de la belle Léna (Mélanie Thierry), celle qu’il l’aime, et le Parti Communiste.
C’est alors que ce qu’il croit acquis va être totalement bouleversé avec l’arrivée de son frère (d’ailleurs l’est-il vraiment ?) Jean (Nicolas Duvauchelle) dont le tempérament et les objectifs semblent à l’opposée des siens… ou presque.
Quant au communisme vous connaissez d’avance son destin. Ce point de vue « historique » du film avec deux époques qui se répondent, l’après guerre et les années Mitterrand, est d’ailleurs des plus intéressant. On y voit notamment des femmes en quête d’émancipation, face à des hommes qui ne comprennent pas ce qu’il se passe…
L’aspect esthétique comme l’interprétation des personnages dans ces deux différentes époques sont soignés et apportent un vrai plus à un film qui serait déjà moins intéressant sans. Mélanie Thierry est parfaite dans le rôle d’une belle jeune femme de l’après guerre. Petit regret cependant, la version Benoît Magimel « âgée » peut laisser perplexe. Et puis il y a Sylvie Testud que j’aime beaucoup depuis le début de sa carrière.
Au final, si j’ai de plus en plus de mal avec cinéma français que j’ai sans doute sur-consommé à une époque de ma vie, le film nous tient en haleine par sa mise en scène et son intrigue.
S’il n’est pas selon moi incontournable, cette sortie distribuée par EuropaCorp, vous permettra de passer un bon moment et de peut être vous poser des questions sur votre famille… Qui sait ?
Sortie le 3 Juillet 2013
© 2012 ALEXANDRE FILMS – RISE FILMS – France 3 CINEMA – RHONE ALPES CINEMA – NEW LIGHT FILMS Photo : David Koskas