Les productions Dreamworks Animation sont souvent comparées, et cela se comprend, à celles de Disney et de Pixar. LES CINQ LEGENDES n’échappera pas à la règle, mais pour le coup, ce n’est ni à Brave / Rebelle ou Les Mondes de Ralph que j’ai pensé, mais bien à Fée Clochette, car on parle ici aussi de croire aux légendes qui nous protègent pour continuer de les faire vivre. On fait aussi référence à un « pays imaginaire » – même s’il n’en est pas fait mention ainsi – habité par ces personnalités avec un univers pour chacun d’eux, à leur image et des talents / des missions.
Mais au delà des fées, les héros en question sont les emblématiques Père Noël, Lièvre de Pâques, Fée des dents, et autres Marchands de Sable… Pas rien. Le film, comme les livres dont il est issu, se propose de créer une mythologie autour de personnages dont finalement, on ne sait presque rien. Grande ambition pour ce long métrage qui pourrait bien être doté de plusieurs suites à l’instar de Shrek et de Madagascar. Mais en a-t-il seulement le potentiel ?
Avant d’aller plus loin :
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Le scénario est simple et plutôt bien vu. Les gardiens font vivre les rêves des enfants, et leur croyance. Mais il y a un personnage qui ne l’entend pas ainsi, un méchant charismatique et fort réussi, le croquemitaine. Celui-ci a été oublié depuis son précédent règne dans l’époque moyenâgeuse et il compte bien prendre sa revanche. Pour cela il mènera différentes actions pour que les enfants cessent de croire en leurs héros, et vivent avec ses cauchemars.
Les gardiens, qui sont déjà fort occupés au quotidien et déstabilisés par cette nouvelle, vont se voir imposer l’aide de Jack Frost, un personnage oublié, qui a perdu la mémoire de son passé, et qui erre sans but. Ce dernier peut geler les éléments (tient là aussi on pense au dernier Clochette) et est même considéré comme facétieux et source de problèmes.
D’autres excellentes idées viennent compléter cet univers qui nous est proposé. Dans celles-ci je note les personnages secondaires, mignons, attachants, et souvent drôles comme les Yétis qui confectionnent les jouets alors que les lutins sont de petits coquins, ou les quenottes, cette armée de petites fées des dents qui sillonnent la terre chaque nuit pour collecter les dents et les souvenirs des enfants en leur laissant un petit cadeau. J’aime aussi l’idée de ce globe, qui remplace le traditionnel sablier, et qui marque d’un point lumineux chaque enfant qui croit… Il permet de voir d’un coup d’oeil si le croquemitaine arrive à ses fins…
Il n’y a pas grand chose à redire sur la réalisation intrinsèque du film. Il est beau, c’est fluide, bref tout du bon travail que l’on peut légitimement attendre de Dreamworks. La musique d’Alexandre Desplat m’a parue sur l’instant intéressante, mais je ne suis pas ressorti en la fredonnant comme pour celle de Joel Mc Neely sur Le Secret des Fées.
C’est en fait un sentiment général sur l’ensemble du long métrage peut être tellement ambitieux que l’on a l’impression de survoler les personnages et leur histoire (abordée pourtant dans les 13 volumes que compteront la collection de livres écrits par William Joyce et qui se passent 3 siècles avant les évènements du film). On a du coup beaucoup de mal à accepter que le Père Noël soit un ancien cosaque maniant l’épée et tatoué sur ses deux bras !
Il me semble aussi, si le film est divertissant et que j’emmènerai sans doute mes filles le voir, qu’il manque de souffle et d’intensité dramatique, contrairement au Secret des Fées. A aucun moment je n’ai été assez absorbé par l’histoire pour être submergé par une émotion assez forte pour le mettre dans mes films d’animation préféré. C’est dommage car les ingrédients pour étaient là. J’ai sans doute même préféré Madagascar 3 qui souffrait pourtant aussi du manque de ce petit quelque chose…
Cependant s’il a des suites je serai curieux de les voir, afin de confirmer ou non cette première impression car, encore une fois, le potentiel est là.
Avec les enfants la version française s’imposera sans doute, en 3D s’ils sont assez âgés car elle apporte quelque chose à l’univers féérique. Pourquoi Nolween Leroy et Gaspard Ulliel (comme Lorie pour Clochette) alors qu’en version originale nous avons eu la joie d’entendre Alec Baldwin, Hugh Jackman et Jude Law ? Pour les cinéphiles et fans d’animation je vous conseille plutôt la VO donc.
Le film est réalisé par Peter Ramsey, produit par Christina Steinberg et Nancy Bernstein, et distribué par Paramount Pictures, sans doute pour la dernière fois puisque le prochain Dreamworks Animation le sera par la 20th Century Fox : Le premier teaser du nouveau film des studios Dreamworks, Les Croods, a été dévoilé.
N’hésitez pas à découvrir également l’exposition Les Cinq Légendes à la galerie ARLUDIK du 14 novembre au 8 décembre. 12, rue Saint Louis en l’ile – Paris 4e.