Le Jour des Corneilles, long-métrage d’animation français avec les voix de Jean Reno, Lorànt Deutsch, Isabelle Carré et Claude Chabrol.

Le nombre de films d’animations proposés cette année est plutôt important et il arrive que certains titres s’invitent par surprise. C’est le cas pour nous du long métrage « Le Jour des Corneilles » qui nous a été présenté en avant-première. Il s’agit d’un film hexagonal, autant dire que c’est toujours à la fois une fierté, mais également une crainte.

Cette projection était d’autant plus intéressante qu’étaient présents les principales personnalités qui ont collaborées pour le réaliser. Il nous ont offert un éclairage passionnant sur le film que nous venions de voir et ont accepté de répondre à quelques questions. Merci à eux ainsi qu’à Allociné qui est l’organisateur de l’évènement, et au blog « New Kids On The Geek » qui nous a permis d’y être, ma fille et moi-même.

Précision importante : le film est une adaptation d’un ouvrage pour adultes signé JEAN-FRANÇOIS BEAUCHEMIN. Que je n’ai pas lu, par contre le film m’a donné envie d’en savoir plus sur celui-ci, cheminement pas tout à fait inhabituel Littérature <=> Cinéma qui ne déplairait pas à ma collègue blogueuse de « Le Monde de Noa ». Ce qui est plus rare c’est la transposition d’une histoire pour adulte en un film dont les enfants sont les premières cibles (et leurs familles).

Etaient notamment présents le réalisateur Jean-Christophe Dessaint, la scénariste Amandine Taffin (dont le rôle dépassera indéniablement ce statut), ainsi que le producteur William Picot (créateur de la société FINALEMENT).

Les grands absents ont bien sûr été Jean Reno, Lorànt Deutsch, et Isabelle Carré. J’espère qu’ils sortiront de leur tanière pour les avant-premières publiques afin de faire la promotion de ce film qui a été monté avec des financements divers et qui est un vrai pari pour l’ensemble des parties prenantes.

Synopsis : «  Au cœur de la grande forêt, peuplée de bêtes sauvages et d’esprits à tête animale, vit un jeune sauvageon de dix ans, le Fils Courge. Il est élevé par son père, un sévère colosse à la barbe géante, grand chasseur et mangeur de chair fraîche, qui lui a toujours dit que le monde s’arrêtait à la lisière de la forêt.

Un jour pourtant, pour sauver son père blessé, le garçon tente le tout pour le tout et s’aventure hors de la forêt. C’est ainsi qu’il découvre un village voisin, où il fait la rencontre de Manon, la fille du docteur qui a accepté de soigner son père.

Avec Manon, le fils Courge apprendra tout de ce nouveau monde dit civilisé, où les fantômes n’existent pas mais les ogres oui. Car ici l’on raconte que le père Courge est un ogre… Et les ogres, c’est bien connu, ne sont pas des pères comme les autres. « 

Des productions vues cette année je dois avouer que j’ai beaucoup pensé au film « Les Enfants Loups » : Retour sur l’avant-première mondiale du long métrage d’animation “Les Enfants Loups, Ame et Yuki” réalisé par Mamoru Hosoda, et sur l’exposition qui lui est dédiée.

Pour tout dire c’est plutôt un compliment, on retrouve un style graphique et une narration, mêlant réel et surnaturel, qui n’est pas sans rappeler les grandes productions japonaises, ce qui n’est pas habituel sur les créations françaises.

Malheureusement – malgré ses qualités – il n’en atteint pas tout à fait le niveau, et la grande déception vient sans doute du design de certains personnages plus que de l’histoire ou des décors qui sont, eux, très réussis.

On suit donc les aventure du fils Courge dont le père semble irréel avec son côté sauvage, et qui le conditionne pour croire qu’il n’existe pas de monde en dehors de cette forêt. Or il y a ce village, et tout de suite on se questionne sur ce qu’il a bien pu se passer là bas.

On s’interroge également sur ces personnages qui ont forme humaine et une tête d’animal. D’où viennent-ils ? Pourquoi semblent-ils vouloir guider le jeune garçon ? Et ces corneilles qui donnent l’impression de tout comprendre de la situation lorsqu’elle est désespérée (alors que ces oiseaux attisent les superstitions les plus farfelues) ?

L’histoire comprendra même des références à l’ogre (pour désigner le père Courge) et on croit bien distinguer l’ombre d’une sorcière – les pouvoirs magiques en moins – avec la vieille Ronce.

On s’attache à ce garçon, ainsi qu’à quelques habitants du village, comme le médecin et sa fille Manon. Certaines scènes sont particulièrement touchantes comme celle où cet enfant imagine chercher et trouver matériellement l’amour de son père pour lui rendre, car il ne comprend pas, après les avoir découvert, pourquoi son paternel semble complètement dénué de sentiments.

L’interprétation de ces personnages est très réussie, et s’est faite en amont contrairement à bon nombre de productions modernes où le doublage s’effectue après. Le choix de Lorànt Deutsch bien que déroutant pour un rôle d’enfant apparaît rapidement comme pertinent, et celui de Claude Chabrol l’est tout autant devenant même très touchante puisqu’il nous a quitté en 2010.

• Réalisation : JEAN-CHRISTOPHE DESSAINT
• Adaptation, scénario et dialogues : AMANDINE TAFFIN
• Librement adapté du roman « LE JOUR DES CORNEILLES » de JEAN-FRANÇOIS BEAUCHEMIN PUBLIÉ AUX ÉDITIONS LES ALLUSIFS
• Direction artistique et création couleur : PATRICE SUAU
• Composition de la musique et direction d’orchestre : SIMON LECLERC
• Distribution artistique : LAURENT PODALYDÈS
• Direction des voix : AMANDINE TAFFIN
• Enregistrement des voix : CYRILLE LAUWERIER
• Producteurs exécutifs : WILLIAM PICOT / MARC JOUSSET
• Studios de fabrication : FINALEMENT / JE SUIS BIEN CONTENT / FOLIMAGE / STUDIO 352 / WALKING THE DOG – DIGITAL GRAPHICS / MAX FILMS ANIMATIONS /JAHNGIN

Avec les voix de : 

• JEAN RENO : LE PÈRE COURGE
• LORÀNT DEUTSCH : LE FILS COURGE
• ISABELLE CARRÉ : MANON
• CLAUDE CHABROL : LE DOCTEUR
• CHANTAL NEUWIRTH : LA VIEILLE RONCE
• BRUNO PODALYDÈS : L’INFIRMIER, LE VIEUX RONCE
• PATRICK LIGARDES : LE SERGENT, LE VIEUX À LA CANNE
• PHILIPPE UCHAN : LE MAIRE
• JEAN-CHRISTOPHE LAURIER : VILLAGEOIS
• ÉLODIE HUBER : LA MÈRE
• JEANNE-SYLVETTE GIRAUD : LA PETITE CORNEILLE

En bref « Le Jour des Corneilles » est un film atypique, et une vraie bonne surprise. On peut être fier d’avoir produit un tel long métrage en France, même s’il manque encore quelque chose pour atteindre d’autres productions comme celles des Studios Ghibli par exemple. La passion et la détermination de l’équipe du film a permis d’en accoucher malgré les obstacles, et j’espère qu’il recevra un bon accueil critique et public.

Malheureusement à voir le nombre d’entrées des Enfants Loups, par rapport à Rebelle par exemple, il est à craindre que la sortie soit confidentielle et qu’il ne faille pas tarder à aller le voir dès sa sortie. Espérons que le soutien des voix populaires de Jean Reno, Lorànt Deutsch, et Isabelle Carré soit plein et entier, et qu’il fasse son effet lors de la phase de promotion.

SORTIE LE 24 OCTOBRE 2012

http://www.lejourdescorneilles-lefilm.com

Qu’en pensez vous ? Allez vous découvrir « Le Jour des Corneilles » ? Connaissez vous le livre éponyme ?