Cette rumeur est reprise par de nombreux titres, dont en France Les Echos, Boursier, L’expansion, Capital et surtout l’Agence Reuters qu’ils citent en source. Si à l’heure où j’écris ces lignes elle n’est ni confirmée, ni infirmée, l’hypothèse semble donc crédible. S’agira-t-il de l’une des dernières oeuvres majeures de l’actuel CEO Bob Iger ?

Mais j’imagine le grand public s’interroger sur ce titre. Qui détient Disneyland Paris si ce n’est pas Disney, autrement dit la Walt Disney Company ? En réalité la structure juridique de la société exploitante, Euro Disney SCA, rend les choses bien plus complexes. Si la Walt Disney Company n’est pas majoritaire (40%), elle détient dans les faits le pouvoir de décision : notamment parce qu’elle est le commanditaire et qu’elle licencie les droits de ses oeuvres, sans compter les synergies entre parcs. Un hybride donc entre la situation américaine avec des complexes détenus directement par la WDC, et japonaise où c’est l’Oriental Land Company qui gère ses activités. Nous en parlions notamment sur cette série d’articles en 3 parties : “Disney et la France, les 20 ans d’Euro Disneyland” de Sébastien Roffat (partie 1 : De l’idée à l’ouverture)

Si au départ l’idée était de se protéger dans cet investissement colossale on se retrouve aujourd’hui avec une entreprise fortement endettée et qui peine à aller de l’avant malgré des résultats souvent encourageants ces dernières années. Vous pouvez retrouver le compte rendu de la dernière assemblée générale des actionnaire : Assemblée générale mixte 2012 des actionnaires de EuroDisney. Mon compte-rendu.

Le château de La Belle Au Bois Dormant dans le Pavillon des Princesses

Le château de La Belle Au Bois Dormant dans le Pavillon des Princesses

Un rachat par la Walt Disney Company pourrait être un signe fort de confiance envers notre Resort. Mais surtout, au lieu d’être une filiale, il serait directement intégré à la direction Parks and Resorts de la maison-mère. Enfin, et c’est peut être le plus important, la dette colossale, pourrait être prise en charge par la Walt Disney Company qui a aujourd’hui les reins plus solides. Ainsi au lieu de s’évertuer à la rembourser, les investissements pourraient être plus importants comme ce que l’on peut voir actuellement dans tous les autres parcs du monde. On pense là notamment à l’agrandissement du parc Walt Disney Studios, ainsi qu’à un éventuel troisième parc et tous les investissements nécessaires sur le web, les réseaux sociaux, la mobilité. Peut être aussi la WDC anticipe un retrait du Prince al-Waleed bin Talal qui détient 10% des parts.

Cependant cela voudrait dire qu’il n’y aurait plus d’assemblées générales, ni d’ailleurs d’actionnaires individuels ou de Club Actionnaire. Ce dialogue avec la direction était appréciable mais pourrait être maintenu autrement. Ensuite, si le management aujourd’hui est assuré par M. Philippe GAS, il pourrait devenir plus américanisé, même s’il s’agit – je l’espère – de ne pas reproduire les erreurs du passé, pour une entreprise implantée en France, et qui a appris de son environnement. Etrangement ces nouvelles rumeurs prennent suite d’autres, heureusement démenties, qui indiquaient que M. GAS serait sur le départ. Je ne suis pas convaincu, contrairement à d’autres, que cela induirait forcément un changement majeur de stratégie commerciale. Pas tout de suite. Pas dans un contexte de crise. Enfin il faut étudier les conséquences sur les accords conclus entre l’Etat Français, et la Walt Disney Company, même si on imagine qu’il n’y a rien d’insurmontable vu les retombée économiques du complexe pour la France.

En bref, une rumeur à suivre, qui pourrait s’avérer être une excellente nouvelle pour l’avenir de Disneyland Paris qui reste la première destination touristique d’Europe. Qu’en pensez vous ?

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