« Ouah !! Battou qui parle de Saint Seiya !! » Hé oué… Ioio va sûrement me pendre haut et court vu qu’il attend surtout la critique de l’ OST de Petit Cossette mais en me faisant hier une nuit « Films Saint Seiya », je me suis rappelé, surtout devant le film Asgard, à quel point Seiji Yokoyama avait fait de belles choses.
Parmi les ingrédients qui ont fait le succès de Saint Seiya, figurent les superbes musiques composées par Seiji Yokoyama. Le film Kamigami no atsuki atatakai (L’Ardente guerre des Dieux en français) sorti au Japon en mars 1988 présente une bande son d’exception dont les pistes sont regroupées sur le quatrième OST à l’effigie de la série. Voici donc un petit voyage à travers les plaines enneigées d’ Asgard.
– 1 – Josô : Hokuô no shinwa :
Thème d’ouverture du film. L’ambiance pesante et froide de la contrée d’Asgard se ressent déjà grâce au jeu lourd des violons et au chœur masculin très grave. Elle atteint son point culminant vers la fin quand les cuivres entrent en jeu. Le ton est donné, le film peut commencer.
– 2 – Asgard no anishimai :
L’un des deux thèmes récurrents du film et l’un des plus inoubliables de la série. Le triste sort du peuple d’Asgard contraint au froid est palpable. L’harmonica résonne comme un murmure sous une basse très calme et est porté par moments par des violons assez lourds ainsi qu’une batterie légère jusqu’aux derniers instants où les violons s’affolent : c’est le drame.
– 3 – Odin : Jâku naru shinzoku :
Piste assez courte qui présente le nœud de l’intrigue, violente où la guitare électrique est bien présente.
– 4 – Takichi reta yûgô :
La première partie du combat Hyoga/Shiryu est semblable à la piste précédente. Violons lourds et guitare électrique font le gros du show. L’heure est grave, Hyoga est un ennemi désormais ! Shiryu se décide enfin à passer à l’attaque et le rythme s’emballe aussitôt. La guitare se tait et les cuivres prennent la relève aidés par les violons.
– 5 – Mjonir no hammer :
Ça s’embrase à Asgard. Et pour cause, voici le phénix ! Une entame faite de cuivres telle que l’on pourrait en trouver dans un péplum lorsque les guerriers entrent dans l’arène. Suit toute une tempête musicale dans laquelle se lâchent violons, cuivres, guitare électrique et surtout un piano dont le petit show dans le dernier tiers de la piste est à couper le souffle. Le tout retombe à la fin… à la manière du Phénix qui tombe dans le précipice emporté par son adversaire.
– 6 – Megami no sukue ! :
Le deuxième thème du film se présente ici sous la forme d’une sorte de valse à trois temps entraînée par les violons, le chœur masculin et l’harmonica. Magnifique.
– 7 – God warior tai saint :
Après le repos procuré un peu plus tôt, le combat reprend. L’entame à la façon de celle du thème d’Ikki sonne comme une entrée des guerriers dans l’arène. Une fois les adversaires face à face, le combat peut commencer ! Cuivres et violons se lâchent à nouveau sur fond de batterie et d’accordéon pour cette piste épique. Suit une version plus dynamique du thème présenté plus haut. Le chœur masculin est rejoint plus tard par le chant féminin. Après une légère pause pour laisser les combattants (et le spectateur) reprendre leur souffle, ça repart de nouveau jusqu’à une nouvelle chute plus inquiétante et sombre. Mais que se passe-t-il ? Qu’est-il arrivé à Seiya et ses compagnons ?
– 8 – Gold Cloth fufurin : Tout n’est pas perdu. Voici l’armure du Sagittaire porteuse d’espoir. Le moment est solennel mais décisif aussi. Le chœur masculin entame son chant le plus grave tandis que Kazuko Kawashima porte en elle tout l’espoir et le soutient dont a besoin le chevalier Pégase pour accomplir sa mission.
– 9 – Frey, Ai to seigi no yûsha :
Le retour du thème triste et de l’harmonica mélancolique du début mais appuyé par la basse comme si le ton allait s’aggraver. Dans un ultime effort, Frey va tenter de sauver Athéna malgré les coups de Dolbar. Le jeu puissant des violons semble porter le héros d’Asgard tout en serrant le cœur du spectateur qui lui aussi a envie de porter le guerrier divin. Vas-y Frey !
– 10 – Kami no tasogare – Ragnarok :
Ça y est, c’est la fin. Le méchant a fini par perdre. Le ton solennel donné par les violons, les cuivres et surtout des cloches marquent la délivrance pour nos héros après cette éprouvante bataille.
– 11 – Shûsô : Sekai-ju no ki no shitade :
Le palais de Dolbar est détruit, la statue du Dieu Odin aussi. L’heure du repos est arrivée et dans cette ruine la vie repart. Les restes de l’ouvrage consacré au Dieu nordique laissent peu à peu place à la végétation. Les blessures du passé se referment au rythme de l’harmonica, toujours aussi doux, alors que le piano et les violons amènent le chœur masculin dont le chant profond et fort s’élève jusqu’aux cieux au fur et à mesure que l’arbre légendaire Yggdrasil croît et étend son feuillage par delà les nuages. L’arbre de légende, trait d’union et symbole de la réconciliation des Dieux et des hommes qui ont commis la folie de vouloir être plus que ce qu’ils ne sont, apporte au peuple d’Asgard l’Espoir de jours meilleurs comme Kazuko Kawashima qui, de sa voix claire et puissante, réchauffe à nouveau les cœurs de cette contrée du nord, telle les rayons de soleil qui la caresse.
– 12 Kyû no genei :
Cette piste n’apparaît pas dans le film La Guerre de Dieux, mais, si mes souvenirs sont bons, dans la bataille du « douzième palais ». L’ambiance est sombre et angoissante, gong et chœur grave en écho donnent le ton. Nous sommes sur la côte du Yomotsu Hirasaka, frontière entre le monde des vivants et le monde des morts. Les violons et les cuivres prennent ensuite le relais pour la fin de l’instant angoisse.
– 13 – Andromeda Shun, sono tatakai :
Tout est dans le titre. Une piste rien que pour Shun. La première partie vient des premiers moments de la série. Suit une seconde, issue du film La Pomme d’Or lors du combat entre Shun et Orpheus. Le son de la lyre est très doux et mélancolique. Nul ne peut penser qu’il s’agisse d’un requiem jusqu’à ce que les cordes de l’instrument de mort happent leur victime. Le ton devient beaucoup plus grave et violent à coups de violons, de guitare électrique et de cuivres.
– 14 – Maki-kara no datsude :
Ici aussi on a à faire à une piste antérieure au film. Et comme précédemment, elle vient du premier film, La Pomme d’Or. Le ton est tout aussi sombre, donné par la guitare électrique très violente. S’en suit un retour du chœur « mort vivant » et des violons chaotiques et la guitare électrique qui nous plongent encore plus dans ce cauchemar.
– 15 – Soshite seisen no jidai ga :
Un brin d’espoir souffle au cœur des batailles. C’est le thème fétiche de la Déesse Athéna qui vient relever ses chevaliers brisés par les combats. Après une intro menée par une harpe, des violoncelles et des violons, voici que la déesse, par l’intermédiaire de la choriste Kazuko Kawashima, guide le cosmos des Chevaliers vers les miracles qu’ils se sont promis d’accomplir.
Il est intéressant de noter que le ton général des musiques du film est plutôt mélancolique. Asgard est une contrée dont le climat très rude rend la vie humaine à la fois pénible et triste. Pourtant la souffrance de ce peuple n’est montrée à aucun moment (alors que dans la série on voit le blizzard fouetter les visages des personnes priant Odin)… pourquoi donc un ton aussi grave, aussi triste ?
Freya est un personnage présent tout au long de ce film (un fil conducteur dirons nous) mais qui ne parle que très peu (ses répliques se comptent sur les doigts d’une main), il est même difficile de déceler une once d’émotion sur son visage de poupée… Quand son frère est à l’agonie en tentant de sauver Athéna, elle ne pleure pas… juste une main sur le cœur. Quand Yggdrasil, symbole de la paix retrouvée et de l’espoir renaissant se montre devant elle, elle ne sourit pas. Les musiques de ce films correspondraient pour moi aux sentiments de la jeune fille qu’elle n’extériorise pas et apportent une vision nouvelle du film. Et si ce dernier était tout simplement un récit qu’elle nous conte ? Est ce une coïncidence ? Était-ce prémédité ? Ne comprenant rien au japonais je ne puis rien affirmer. La réponse figure peut être dans le livret accompagnant le coffret des dvds des quatre films. Quoiqu’il en soit cet aspect de la bande son du film Asgard apporte une nouvelle dimension au récit, au film lui même, le rendant encore plus touchant et magique.
Voici à peu près ce que je peux dire sur cet OST. Le Panthéon des OSTs de Saint Seiya pour moi n’ est pas très large et ne comporte que trois places. La Guerre des Dieux trône au dessus de la bande son de la série Asgard qu’elle a inspirée ainsi que celle du film culte pour bien des fans de la saga, Abel. Ici, nous avons un Seiji Yokoyama au sommet de son art, manœuvrant avec brio l’Andromeda Harmonic Orchestra, et plus que jamais en osmose avec l’esprit et le cœur la série. Un OST de toute beauté, indispensable dans toute cédéthèque, que l’on soit fan de Saint Seiya ou pas. Le monde est bien fait parfois. Il y a quelques temps sortait une série de coffrets des OSTs des aventures des Chevaliers d’Athéna, les Eternal Edition et la maison de disque s’est arrangée pour compiler dans un seul coffret, les 3 joyaux musicaux de Saint Seiya cités plus haut.
Voilà qui met un point final à mon petit délire. Range ton fouet Ioio, j’ ai fini mon numéro, dès demain je me mets à Petit Cossette et les articles que j’ ai en retard…