Il est enfin venu le temps de découvrir au cinéma cette nouvelle adaptation de Saint Seiya « Legend of Sanctuary ».

Avec les mêmes objectifs que pour Albator / Captain Harlock, ce film a pour ambition de moderniser ce manga devenu culte. Le résultat est-il aussi probant ?

J’ai eu l’occasion de le découvrir lors d’une avant-première à l’UGC Ciné Cité de Bercy. Voici ma chronique de cet événement et mon avis.

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Le show débute avec du Bernard Minet… Comment dire… Quelle idée ont-ils donc du trentenaire fan de Saint Seiya qui va emmener avec lui ses enfants ? Léopoldine aurait hurlé, elle déteste (comme moi) les génériques français. Pourquoi ne pas avoir choisi Pegasus Fantasy ?

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Les cosplayeuses, très jolies dans leurs costumes…

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Le T-shirt souvenir que nous porterons tous au travail… Ou que les enfants utiliseront en pyjama 🙂

Avant d’aller plus loin :

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Synopsis :

« Au commencement, il y avait une Déesse chargée de protéger la Terre, Athéna. Gardienne de l’équilibre, elle fut cachée des Forces du Mal.

Quand sa vie est menacée, Seiya et les Chevaliers de Bronze endossent leurs armures. Ce sont les Protecteurs d’Athéna, les Chevaliers du Zodiaque.

 

Pour sauver leur Déesse et l’avenir de la Terre, ils vont devoir atteindre le Sanctuaire du Grand Pope et y affronter sa légendaire armée des 12 Chevaliers d’Or.

 

La plus grande bataille des Chevaliers du Zodiaque débute aujourd’hui. »

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Le film a été réalisé par Keiichi SATO.

Graphiquement c’est moderne, ça jaillit dans tout les sens, c’est spectaculaire. La première scène avec le combat d’Aiolos dans l’espace est magnifique et constitue une parfaite entrée en matière.

Les décors sont agréables, le Sanctuaire quant à lui est juste grandiose (mais manque l’horloge, c’est une faute !)

Les armures sont aussi revisitées, intégrales pour donner plus de réalisme à l’ensemble (dans l’anime elles ne protègent de rien on est bien d’accord …).

Le cosmos, la flèche qui atteint Athéna (mais qui produit un effet différent du manga, ce qui est plutôt bien vu), les attaques, tout ça fait penser aux films de super-héros d’aujourd’hui.

Le style de Shingo Araki reste et restera définitivement lié à l’oeuvre animée, ce film n’étant sans doute qu’un épiphénomène cela ne nous fera jamais oublier la beauté de certains combats avec Shaka par exemple.

La musique passe par contre inaperçue, un peu banale pour ce genre de production.

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C’est scénaristiquement que le bât blesse.

L’auteur original a apposé son nom en gros sur le générique, afin sans doute de rassurer les fans. Malheureusement depuis longtemps déjà Masami Kurumada n’est plus gage de qualité. Pourquoi ? Parce que je pense que cette oeuvre lui a échappé il y a longtemps comme les raisons de son succès qu’il n’a peut-être jamais vraiment compris (pour preuve sa réaction au génial Tenkai Hen Jôso). Dans sa carrière cela ressemble à un heureux accident (et ça arrive, tant mieux dans le cas présent) magnifié par les talents qui se sont penchés sur l’adaptation animée sans laquelle il ne serait pas une star mondiale. J’aimerais qu’il me fasse mentir avec son Saint Seiya Next Dimension

Pour ce film, fallait il vraiment choisir la bataille des 12 maisons l’une des plus abondante scénaristiquement de toute la saga ? Le début est plutôt réussi et prometteur jusqu’à la Maison des Taureaux compris. Ensuite le scénario, même s’il tente de préserver quelques moment forts, fait tellement d’ellipses et de raccourcis que cela en devient par moment insipide. Que vont par exemple comprendre les nouveaux spectateurs que l’on tente de séduire de l’affrontement entre Camus et Hyoga ? (qui dure quelques minutes seulement).

Le fan lui sera sans doute un peu frustré car d’excellents affrontements passent à la trappe (et c’est normal le film ne dure que 93 minutes alors qu’il en aurait fallu bien davantage). L’erreur de Shaka est escamotée, la dualité de Saga à peine évoquée, les doutes de Milo et son terrible affrontement contre Hyoga, et la fin d’Aphrodite expédiée… Masque de Mort est transformé en Joker / Mister Jack … son côté sombre et cynique en moins. Autant de grands moments oubliés mais auxquels le fan ne peut que penser lors d’une projection.

C’est toute une quête initiatique trop rapidement résumée.

Par contre le film s’attache à vouloir rendre certains détails plus crédibles comme la présence d’Athéna au sanctuaire et l’illusion de la mort de Saga par exemple.

Petit regret : Milo est une femme alors que ça aurait pu être Saga avec toutes les idées intéressantes que cela peut induire.

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En résumé Saint Seiya Legend of Sanctuary est un film que le fan de ne peut pas manquer, une excellente occasion d’y emmener ses enfants (franchement à partir de 7/8 ans ça passe) même s’ils préféreront sans doute Saint Seiya Omega.

S’il permet à une nouvelle génération de s’intéresser à la série c’est une bonne nouvelle. Et dire que nous avions attendu 13 ans pour enfin voir la fin du manga adaptée (Hadès) et que les super-productions autour Seiya s’enchaînent depuis.

On y passe un bon moment, c’est divertissant et épique, parfois drôle, mais malheureusement sans la force romanesque de l’original… Il aurait sans doute fallu choisir un autre axe narratif – peut-être original – car celui ci est trop fort dans nos mémoires, et trop complexe pour être résumé en seulement 90 minutes.

La suite pour le fan ? Saint Seiya Soul of Gold ! 

PS : Ne faites pas comme le public lambda, restez voir la scène post-générique !