Alors que The Legend Of Zelda : Tears of the Kingdom, suite de l’Open-World révolutionnaire Breath of the Wild sort cette semaine, peu de gens savent que les jeux à monde ouvert en 3D ont vu leur apparition sur… Dreamcast.

Nulle envie pour moi de raviver la guerre des consoles Nintendo vs SEGA (même si le fameux spot publicitaire « Sega, c’est plus fort que toi » est toujours empreint d’une certaine nostalgie), toutefois, force est de constater que « Shenmue » est le jeu légendaire à avoir montrer au monde ce que pouvait être un jeu vidéo avec un monde ouvert détaillé (avant même GTA III, sorti deux ans plus tard).

Avec son coût de développement avoisinant les 50 millions de dollars, « Shenmue » et sa suite encore plus chère, « Shenmue II » sont également considérés comme étant les jeux ayant poussé Sega à sortir du marché des consoles pour ne se concentrer que sur le Software, à savoir les jeux. Sont-ils les seuls responsables de la déroute de ce dernier avec la Dreamcast, qui fut finalement plus un cauchemar qu’un rêve ?

« La Légende Dreamcast » des éditions Pix’n Love, que m’a offert ma fille aînée Léopoldine qui me connaît bien, montre que cette console d’anthologie avait tout pour séduire sur le papier, néanmoins cela en fera un casting hors norme, le dernier de SEGA en tant que constructeur.

Un bijou technologique

Je me souviens encore lorsque j’étais bouche bée devant les graphismes de la console. C’était la génération des 128 bits, la Dreamcast possédait les plus beaux graphismes de l’époque, supérieurs à ceux de la PS2 et de la GameCube comme on pouvait le voir sur les jeux multi-plateformes comme Rayman 2.

En avance sur son temps, elle proposait de se connecter à internet afin de pouvoir expérimenter les jeux multijoueurs comme Phantasy Star Online, jeux pouvant permettre de jouer en coopération avec des joueurs à l’autre bout du monde. Cela paraît banal aujourd’hui, cependant cela restait impressionnant pour l’époque (et pour mon portefeuille également vu le prix des forfaits internet à ce moment-là.)

La nostalgie me saisit quand je vois également le design fabuleux de la manette, design que l’on retrouvera (sans l’écran certes) dans celle de la XBOX et de ses successeurs. D’autres accessoires existaient également comme le clavier pouvant être relié à la console ainsi que la canne à pêche (Fishing controller) ressemblant étrangement à la Wiimote. La galerie des accessoires, certains n’étant sorties qu’au Japon, est stupéfiante ! 🙂

La légende Dreamcast Pix'n Love

Des jeux style SEGA

Lorsque je joue à des jeux SEGA, un peu comme pour Nintendo, je ressens que c’est un jeu SEGA. Difficile de décrire cette sensation, je dirais qu’on a un feeling, un ressenti du jeu très spécifique lorsque l’on joue à leurs jeux, un style très arcade.

En jouant à la Dreamcast, je ressentais la même chose, cela devait s’expliquer par le fait que de nombreux succès des bornes arcades de SEGA ont su être portés très facilement sur la Dreamcast. Je me remémore notamment Crazy Taxi, le jeu d’arcade fun par excellence qui nous mettait aux commandes d’un chauffeur de taxi devant rendre service le plus vite possible à ses clients en les déposant à des lieux lointains tout en étant pressé par un chronomètre.

Un autre jeu de cette trempe est Jet Set Radio. Non content de ramener un jeu fun atypique avec des personnages en rollers, il offre des graphismes révolutionnaires avec le fameux cel shading, style repris par la suite dans de nombreuseses adaptations vidéoludiques des mangas / animes japonais.

Je pourrais aussi longuement parler de Virtua Fighter, le « Street Fighter » du papa de Shenmue, Yu Suzuki, ainsi que de Chuchu Rocket ! de la Sonic Team. Mais comment justement ne pas parler de l’icône emblématique de SEGA : le hérisson bleu le plus connu de la planète, Sonic !

Sur Dreamcast, Sonic signe sa première aventure en 3D et quelle aventure ! Avec Sonic Adventure et Sonic Adventure 2, le fameux hérisson reste dans la cour des grands avec deux aventures dignes de la réputation de celui qui était souvent en compétition avec Mario dans la course au titre de la meilleure mascotte et du meilleur jeu de plateforme (course qu’il gagnait haut la main bien sûr ! Non ? 😉 )

Par la suite, la qualité des jeux Sonic post-Dreamcast sera plus variable, passant du très bon au très passable, comme un symbole de l’après Sega-constructeur. La Dreamcast restera donc la dernière console de Sega, la console de l’innovation, de l’originalité, de la prise de risque, surtout par rapport à aujourd’hui où l’investissement dans la production des jeux est devenu si colossal qu’il est de plus en plus difficile pour un jeu à gros budget (les fameux AAA) de faire la différence au niveau de son identité.

Cet excellent ouvrage, fort bien illustré, proposé par les éditions Pix’n Love, le montre bien. Mais cet esprit SEGA est encore là soit dans les innovations que cette console a engendré dans l’industrie, soit même dans l’essence des jeux récents de l’éditeur comme Yakuza ou Bayonetta.

Je vous conseille bien sûr la lecture de cet ouvrage vous apprendrez certainement des anecdotes et informations intéressantes autour de ces créations originales.