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Et maintenant on fait quoi pour renverser la table ? Fatigués de s’indigner sur les réseaux sociaux ?

Cela fait un moment que je n’ai pas publié de nouvel article « citoyenneté », les derniers étant liés aux attentats de 2015 et au harcèlement scolaire. Quant à la politique, après une période où j’y ai cru et durant laquelle j’ai même milité, s’en est suivie une période d’amère désillusion … de celle qui conduit certainement à avoir un corps éléctoral de 44,5 millions d’électeurs pour 62 millions d’habitants et une abstention souvent élevée (56,5% aux européennes de 2014) sans parler du vote blanc ou nul. Seules les présidentielles semblent vraiment passionner, rien d’étonnant avec notre constitution.

Un regain d’intérêt pour la politique en 2017 pour la présidentielle ?

Cela tombe bien, il reste quelques jours pour s’inscrire sur les listes électorale (pour le coup la procédure est souvent possible sur le net, même si on pourrait écrire des articles entiers sur l’optimisation du processus, vive le choc de simplification) et les élections présidentielles comme législatives auront lieu en 2017. Les primaires de la droite, et celles de la gauche, contribuent sans doute à ce petit regain d’intérêt, sans mentionner la menace d’un parti d’extrême droite au second tour de la présidentielle. Je ne suis plus de ceux qui vous feront la morale sur l’importance de s’inscrire ou d’aller voter, j’ai compris que si vous ne le faites pas c’est que les politiques vous ont donné quelques bonnes raisons. De la même façon que c’est inutile (voir insultant) de dire à quelqu’un que « c’est mal » de voter pour ces partis là, ou que fumer c’est « pas bien ». Tout cela, vous le savez déjà.

Fatigué de m’indigner sur Twitter et les réseaux sociaux

Internet et les réseaux sociaux ont dans leur ADN une promesse de liberté d’expression. Depuis on s’indigne, puis on oublie. Et on recommence. On s’indigne mais on ne fait rien d’autre. Cela nous a soulagé, mais n’a rien résolu. Ont-ils eu, ces réseaux sociaux, un quelconque impact sur les politiques des derniers gouvernements ? Aujourd’hui pour se faire entendre, surtout sur Facebook, il faut des publications sponsorisées. Sortez votre porte-feuille la démocratie a un coût, sur Internet aussi.

Cela peut paraître contradictoire de dire cela, et en même temps … d’écrire une note de blog 🙂 Mais celle-ci est le fruit d’une réflexion récente sur ce que j’attendais vraiment des prochaines élections plutôt que de choisir pour qui voter en comparant des programmes (ce qu’il adviendra sûrement au final, voter pour « le moins pire »). Le choix impossible des présidentielles.

Alors qui pour me parler d’Europe, du Numérique, du Développement durable, des entrepreneurs de PME et des Professions libérales … pour un projet moderne ?

J’ai aussi quelques difficultés à trouver qui représente mes idées aujourd’hui. Qui pour proposer une réelle et ambitieuse politique d’investissements européens dans le domaine du numérique et du développement durable tout en soutenant les professions libérales et les entrepreneurs de PME ?

Qui pour, dans le même temps, avoir une véritable politique humaniste avec pour ambition (on est au 21ème siècle quand même) d’éradiquer la précarité (un devoir moral) et de repenser notre rapport au travail à l’heure de la robotique et de l’intelligence artificielle ? Au lieu de polémiquer à longueur d’interviews pour faire le buzz, on devrait plutôt lancer de grands débats sur ces sujets. Stigmatiser ne résout aucun problème et avec 5 460 000 inscrits à Pôle Emploi (octobre 2016) on est peut-être en droit de s’interroger et de se dire que cette situation en arrange certains (la peur du chômage nous a fait accepter bien des choses).

Le monde change, et il est peut-être temps d’abandonner les mots « chômage » ou « SDF » (oui d’accord c’est plutôt un acronyme).

Revenu de base ou d’existence ? Régime général pour les professions libérales ? Non cumul des mandats ?

Une proposition a particulièrement retenue mon attention : le revenu de base. L’idée étant d’avoir une revenu universel pour tous, au delà du seuil de pauvreté de préférence (1008 euros, contre 1150 pour le SMIC. 1 personne sur 7 est sous ce seuil en France).

Cela permettrait à tous d’en sortir, mais aussi de prendre plus de risques dans sa vie artistique, associative, citoyenne et professionnelle, et sans doute aussi de mieux concilier le travail et la vie familiale. On entreprend plus facilement avec un filet de sécurité. On peut aussi accepter des temps partiels sans que ce soit une punition. Autrement dit, une véritable émancipation sociale. Une libération d’énergie créatrice pour redonner du sens à nos vies en France et en Europe.  Cela ne conduira pas à l’oisiveté, car qui pourrait se satisfaire de 1000 euros pour survivre et réaliser ses projets ? Certains objecteront la question du financement, outre les prestations qui disparaîtraient, il est toujours possible de réformer l’impôt sur le revenu, l’impôt sur la fortune, le système bancaire / les banques 1.0, la lutte contre l’évasion fiscale ou d’autres idées comme la taxe Tobin sur les transactions financières / monétaires. Une analyse intéressante peut être trouvée sur : http://www.revenudebase.info

L’adoption d’une telle mesure, accompagnée des investissements cités plus haut, constitueraient une véritable politique de relance, qui aurait un impact considérable sur notre économie.

Autre injustice à réparer pour les professions libérales : un régime social aberrant et moins protecteur que pour les salariés. Certains proposent de les affilier au régime général, et je trouverais cela juste.

Enfin, le renouvellement des élus à des personnes de la société civile, qui ne soient pas des professionnels de la politique, est aussi une nécessité. De nouveaux visages, de nouvelles idées, des convictions.

Nous ne sommes pas obligés de nous faire mal pour être heureux

Quand je lis les propositions du candidat de l’UMP, je vois beaucoup de sacrifices. Pour qui ? Pour quoi ? Comment une majorité d’électeurs préféreraient un tel programme, plutôt que d’être du côté de ceux qui « veulent changer le monde » (et pas seulement le chanter). On peut aimer l’entrepreneuriat, et ne pas vouloir de ce monde là. Au lieu de s’obstiner pourquoi notre génération ne chercherait pas à renverser la table ? À proposer autre chose ?

Oui cela a un côté utopique, pourtant ces idées avancent, et il faut bien des rêveurs (de courageux rêveurs). La France en a compté un certain nombre dans ses moments les plus glorieux.

Et vous qu’en pensez-vous ?

 

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