Avant de lancer le premier épisode de Downton Abbey sur Netflix, je ne savais pas dans quoi je m’embarquais. J’imaginais vaguement une série que j’allais sûrement abandonner après 2 ou 3 épisodes.
Toutefois la critique, très favorable à la série britannique, m’a intrigué, et j’ai bien fait … Maintenant je regrette que Netflix ne propose pas (encore ?) les deux dernières saisons des 6 que comptent cette production ITV1.
Downton Abbey, à l’aube du 20ème siècle
L’histoire prend place en 1910, dans les années que l’on considère comme charnières et qui marqueront l’entrée de l’Europe dans le XXème siècle.
Ces années qui sont marquées notamment par le naufrage du Titanic, la guerre de 14-18, le tout début de l’émancipation de la femme, des personnes de couleur, des homosexuels, et le déclin de l’aristocratie dont il ne reste aujourd’hui que des vestiges.
Pour vivre ces moments historiques, on nous propose de suivre la famille Crawley qui possède la fabuleuse demeure de Downton Abbey (et dont elle se sent le devoir de protéger à tout prix) et une armée de domestiques.
Ceux d’en haut, et ceux d’en bas
C’est l’autre charme de la série. On ne reste pas focalisé sur les riches propriétaires, et leurs problèmes de mariages et d’héritage (que l’on dépasse assez rapidement après la première saison), on s’intéresse de façon équilibrée aux vies des domestiques, du Majordome soucieux des convenances, à la gouvernante plus pragmatique, en passant par les Valets, les cuisinières, les femmes de chambre et autres chauffeurs.
Bien sûr les deux mondes (« Upstairs » et « Downstairs ») interagissent et on ne sait pas toujours trop comment prendre le paternalisme aristocratique qui semble pourtant partir d’un bon sentiment… Car les Crawleys, malgré leurs bonnes manières et leur résistance au changement (qui vient parfois de leurs rangs), ne sont pas détestables, loin de là. Ils sont convaincus d’avoir la mission de sauvegarder Downton Abbey et les emplois qu’ils génèrent de leurs extravagances. Comme dans « Mr Selfridge » dont nous parlerons bientôt, le vent de renouveau semble souffler depuis l’autre côté de l’atlantique (la Comtesse est américaine).
Les plus âgés, comme la formidable Violet, ne sont d’ailleurs pas toujours réticents face à la modernité, du moment qu’ils y trouvent un certain intérêt … ou amusement à taquiner le voisin.
Le drama qui n’a rien d’un soap. Merci Violet !
Il s’agit d’un « drama », autrement dit d’une série dramatique. Même s’il y a de nombreux rebondissements, souvent tragiques, pour nous tenir en haleine, nous sommes loin du soap opéra, cette soupe qui est servie quotidiennement à la télévision (oui Victor Newman je te juge toi et ta vasectomie imaginaire).
Superbes décors, casting impeccable (comment ne pas tous les apprécier avec leurs qualités et leurs défauts), bons dialogues et scénario, belle réalisation et musique appropriée, en font une série superbement réussie qui donne envie de s’intéresser à cette époque et à la Grande Bretagne en général (d’un autre point de vue que celui de notre Docteur)
Et il y a ce « petit plus » que vous ne devez absolument pas rater : Maggie Smith est parfaite dans le rôle de Violet. On guette à chaque fois ses réparties quand il ne s’agit pas simplement d’un regard « qui tue ». Le talent !
Sur Netflix et TMC / TV Breizh
En bref, j’ai peut être passé l’écriture de cet article à justifier mon côté « fleur bleue », mais j’ai beaucoup apprécié Downton Abbey, au point d’attendre avec impatience les deux dernières saisons. Difficile de s’informer en se cachant les yeux pour ne pas être spoilé !
À regarder en VO sur Netflix (franchement c’est mieux), mais aussi sur TMC et TV Breizh (groupe TF1). Je ne comprends pas toujours comment on peut reléguer des chefs d’œuvre sur la TNT, mais depuis le massacre de la diffusion de « The West Wing » il y a 15 ans je ne me pose plus ce genre de questions … Ce monde est bizarre.
À ne pas manquer.