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ALZHEIMER : Mon expérience. L’adaptabilité. (Par Chantal Panas, auxiliaire de vie)

Çà fait plus de cinq ans que je travaille auprès de personnes atteintes de la pathologie d’Alzheimer. La maladie porte le nom du neurologue allemand qui l’a découverte Aloïs Alzheimer (1864-1906).

Je rappellerai brièvement qu’Alzheimer est une maladie dégénérative du cerveau dans laquelle l’altération et la disparition des neurones concernent l’ensemble des régions cérébrales. Elle est consécutive à des anomalies de certaines protéines cérébrales.

Alzheimer est une maladie du cerveau à ne pas confondre avec la sénilité. C’est une démence.

FlickR CC. Ces petites choses par Spry.
https://www.flickr.com/photos/spry/461967478/

Adaptabilité : Je m’adapte à l’évolution de la pathologie qui agit directement sur le comportement de la personne malade.

Exemple d’adaptabilité :

Avant je m’asseyais à côté de la personne le temps qu’elle prenne son petit déjeuner. Elle me racontait pour la énième fois les événements qui l’ont le plus touché émotionnellement et qu’elle n’a pas pu maîtriser. Puis je l’accompagnais pour l’aide à la toilette. Avec l’évolution de la maladie, la personne devient réfractaire. Elle veut se recoucher, évoque soudainement une douleur dans sa jambe, dit qu’elle ne peut plus tenir debout. Pour ne pas rentrer dans une discussion conflictuelle sachant qu’on ne peut laisser une personne se recoucher à 9h30 sans craindre un rythme du sommeil perturbé et modifié (la nuit se transforme en jour, et, le jour la nuit). On ne peut également laisser la personne sans se laver. Alors je ruse et, je fais de petits mensonges pour arriver à mes fins sans conflits.

Après je prépare le petit déjeuner. Je laisse la personne prendre son petit déjeuner et, je m’éclipse pour faire le lit et, préparer la salle de bains, allumer le chauffage, le brossage de dents, les serviettes, le gant de toilette, le savon… Je retourne chez la personne et, je discute un peu. Puis, je l’invite à aller dans la salle de bains. La personne me dit et, je l’attendais « J’irai bien me recoucher. Je suis très fatiguée. J’ai mal dormi » mais en passant devant le lit. Il est fait. Je la suis souvent et, je l’accompagne dans les gestes pour l’amener vers la salle de bains.

Les personnes qui sont touchées par la maladie d’Alzheimer ont des forts moments de lucidité. Un jour, en passant devant son lit Elle m’a dit « Vous avez fait le lit, pour pas que je me recouche ». Si la personne me dit que je suis méchante ou que je suis dure, je ne rentre pas dans cette discussion. Je sais très bien que c’est pour son bien. La preuve c’est qu’une fois la douche prise, la fatigue et la douleur ont miraculeusement disparu ou n’est plus aussi forte, un peu d’arthrose.
A 11 h environ, j’installe la personne dans le séjour. Je lui apporte son coussin et, sa couverture. Elle s’allonge sur le canapé avec un livre. Souvent Elle s’endort un peu. J’en profite pour nettoyer WC, salle de bains, ranger un peu et, je prépare le déjeuner.

A suivre…

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