Nous avons tous été émus par le drame qui a touché l’Asie du Sud Est au lendemain des fêtes de Noël 2004, une mobilisation internationale s’était alors mise en route. Rien qu’en Thaïlande les vagues du raz-de-marée ont provoqué plus de 5000 morts, 2800 disparus et 1480 orphelins…
Une adaptation pour le cinéma est délicate sans tomber dans le voyeurisme ou le sensationnalisme à l’aide d’effets spéciaux et d’hémoglobine à outrance ce qui est souvent le cas dans les films de genre. C’est un autre chemin qu’a décidé d’emprunter le réalisateur espagnol JUAN ANTONIO BAYONA.
Avant d’aller plus loin :
Synopsis :
« L’histoire d’une famille prise dans une des plus terribles catastrophes naturelles récentes.
THE IMPOSSIBLE raconte comment un couple et leurs enfants en vacances en Thaïlande sont séparés par le Tsunami du 26 décembre 2004. Au milieu de centaines de milliers d’autres personnes, ils vont tenter de survivre et de se retrouver. D’après une histoire vraie. «
Le début du film est paisible, cette famille passe des vacances qu’elle croit encore paradisiaques et pense à ses tracas quotidiens, comme le travail, alors qu’ils sont – parents et enfants – à proximité de la piscine de leur hôtel.
Quand soudain une vague terrifiante vient s’abattre sur eux, les blesse et les sépare. L’histoire se focalise d’abord sur la mère Maria qui lutte pour se rapprocher de son fils aîné Lucas, puis pour sa propre survie, lui laissant la lourde responsabilité de veiller sur elle et même d’aider les autres. Le père Henry de son côté ne perd pas espoir, et même s’il est désespéré, il reste déterminé à retrouver toute sa famille.
La force de ce film est qu’il se concentre sur une famille et donc sur l’une des histoires qui composent cette catastrophe. Cela a pour conséquence d’éviter de ne s’attacher qu’au tsunami dans sa globalité comme nous avons tous pu le voir sur Internet et à la télévision, mais au contraire au plus intime, au plus humain.
L’interprétation des différents protagonistes joue donc un rôle primordial et nous trouvons ici en Naomi Watts et Ewan Mc Gregor deux acteurs qui ont su trouver le ton juste. On y croit, et dès les premières minutes le public est empathique cramponné à son siège, parfois les larmes aux bords des yeux. Bien sûr soulignons aussi la présence des enfants impressionnants à l’écran, notamment Lucas incarné par Tom Holland.
Les notes de production indiquent que la famille a été rencontrée, et sollicitée à de très nombreuses reprises afin de retranscrire ou adapter au mieux ce qu’il s’est passé avec la difficulté de l’oubli ou de la reconstruction de la mémoire après un choc post-traumatique. Naomi Watts a passé beaucoup de temps avec la vraie Maria avant et pendant le tournage, tout comme Tom Holland avec Lucas. Ce travail de la famille qui a du revivre ces moments difficiles pour les besoins du film et du témoignage qu’il représente a sans doute été crucial dans sa réussite et sa justesse.
Toujours pour être au plus proche de la réalité le tournage s’est en partie déroulé en Thaïlande sur des sites qui ont été pour la plupart des lieux où la catastrophe a frappé.
« The Impossible » n’est donc pas un film catastrophe classique, cependant les effets spéciaux ont été mis à contribution – sans images de synthèse visiblement – notamment au début pour décrire la première vague avec pas moins de 130 000 litres d’eau. L’effet est saisissant, mais ce que j’ai encore trouvé plus réussi c’est l’effet visuel et sonore du blackout qui évoque les premières secondes / minutes.
Il a fallu également reconstituer des décors traduisant le passage d’un déluge mais également l’hôpital de fortune.
Au final tout cela m’a semblé crédible et au service de l’histoire.
J’ai tout de même un reproche à faire au film c’est sa scène finale. Elle est filmée de façon à nous mettre une tension supplémentaire. Too much.
Malgré cela le film est à voir, si toutefois vous n’êtes pas trop sensibles (je pense notamment aux parents). Si j’ai pu à peu près résister à la déferlante d’émotions connaissant l’issue du film, ma compagne a été très touchée et m’a indiquée qu’elle était ravie de ne pas y avoir été seule. A prendre en considération donc.
Le film est distribué en France par SND du groupe M6.