Kirikou, comme vous le savez sans doute, est un petit garçon africain qui dès sa naissance est doué d’une intelligence peu commune, et d’une habilité étonnante malgré sa très petite taille.
Il apparaît alors que son village est sous le joug d’une sorcière du nom de Karaba. Celle-ci terrifie les habitants avec ses « fétiches » et se sert de leur relative ignorance pour asseoir son pouvoir sur eux. Kirikou, au contraire, se pose des questions et fait preuve de courage pour obtenir ses réponses.
Cette histoire est racontée dans le premier long métrage, écrit et réalisé par le français Michel Ocelot. Très apprécié par son originalité, mais aussi sans doute parce que sont trop rares les oeuvres d’animation européenne à s’intéresser aux rites et légendes du continent africain, Kirikou a donné lieu à deux « midquel ».
Une « midquel » c’est une oeuvre dont le scénario vient s’insérer à l’intérieur d’un autre déjà existant. Dans le premier film « Kirikou et la Sorcière » de 1998 nous avons l’ensemble de l’histoire, de la naissance de Kirikou à l’âge adulte.
Dans le second film « Kirikou et les Bêtes sauvages », sorti en 2005, ce sont 4 histoires mettant en scène Kirikou enfant (et souvent Karaba par la même occasion) qui peuvent s’insérer dans la chronologie originale.
Il en est de même pour le dernier film, qui sortira le 3 Octobre 2012, « Kirikou et les femmes et les hommes ».
Il y a aussi eu d’autres créations autour de cet univers, des livres mais également une comédie musicale « Kirikou et Karaba » en 2007, ainsi qu’un film documentaire animalier « Kirikou et les animaux d’Afrique ».
Ma fille ainée connait beaucoup mieux Kirikou que moi. Elle me dit l’avoir vu plusieurs fois à l’école, et je comprends très bien que ce soit un choix fait plus facilement par les enseignants.
Tout d’abord ce sont de jolies histoires, et elles ouvrent sur une autre culture, sans omettre le fait qu’il s’agisse d’une oeuvre française et européenne. Les personnages sont pour la plupart attachants, et quand ils ne le sont pas, ils sont agaçants dans leur humanité.
Afin de rattraper mon retard, j’ai découvert un coffret très intéressant, qui regroupe dans une boîte en forme de visage de Kirikou (et cela pour moins de 20 euros) :
- « Kirikou et la sorcière »
- « Kirikou et les bêtes sauvages »
- « Kirikou et les animaux d’Afrique »
- « Kirikou & Karaba – La comédie musicale »
- un carnet de coloriage Kirikou et un crayon
- Et divers petits bonus
Parfait donc pour se remettre à niveau et découvrir dans les meilleures conditions « Kirikou et les hommes et les femmes ».
Les DVD à l’intérieur du coffret sont dans des pochettes ce qui ne me dérange pas mais peut rebuter les meilleurs des collectionneurs. Ce qui m’a gêné par contre c’est que les DVD, malgré le fait que le coffret soit emballé, étaient sales (mais fonctionnels).
La boîte est très jolie, même si elle prend malheureusement facilement les traces de doigts. C’est dommage.
Mais à ce prix c’est plutôt un excellent investissement, et les enfants pourront également en profiter à loisirs.
Cette édition est proposée par Sony Pictures Home Entertainment France, et France Télévisions Distribution.
Il ne vous semblera pas étonnant que mon personnage préféré est Karaba. Mon regret est qu’au lieu de Midquel à répétition Michel Ocelot n’ai pas envisagé de prequel centré sur ce personnage charismatique. Après les 3 films on ne sait toujours pas pourquoi cette femme a eu ce destin là.
Apparemment, d’après Michel Ocelot, il n’envisageait qu’un seul film, les autres ayant été impulsés par le public très attaché à Kirikou. Pour moi, même si le budget a été plus serré et la réalisation plus difficile, c’est celui qui est le plus fort et le plus complet.
La comédie musicale est intéressante, même si la mise en scène est étonnante. Par exemple les marionnettistes de Kirikou sont apparents… et habillés de couleurs vives. Les dialogues sont ceux du premier film, l’adaptation scénaristique est fidèle. Evidemment ce qui est possible en animation ne l’est pas toujours sur une performance scénique, du coup il faut ruser et compter sur l’imagination de l’assistance. Musicalement cela change de ce que l’on a l’habitude d’entendre dans le genre, et je préfère à certaines productions récentes que je ne citerai pas 😉
Quant au documentaire, ma fille a été captivée et c’est vrai qu’il est plein d’informations intéressantes sur les animaux d’Afrique. Cependant il est un peu répétitif avec les « va-et-vient » entre la partie « film », la question de Kirikou et la réponse du sage grand-père.
Le prochain film de Kirikou, qui clôturera la trilogie, s’appelle donc « Kirikou et les hommes et les femmes ». Ici encore ce sont des souvenirs du sage grand père sur l’enfance du héros.
Si on voit Karaba elle est ici prétexte à 5 histoires mettant en avant les qualités humaines de Kirikou envers les autres villageois mais aussi des inconnus rencontrés comme une conteuse (« La Griotte »), ou le Touareg. Ce sont d’ailleurs mes histoires préférées avec celle du « Vieux Grincheux ».
On aborde donc certaines problématiques de la société comme les relations inter-générationnelles, le racisme et l’acceptation de l’autre, ou la transmission du savoir.
La qualité de l’animation, du dessin, des détails, du décor, ne sont pas volontairement les qualités de ce film. Au contraire le style est épuré, les gestes parfois saccadés … Nous sommes donc assez loin d’autres films comme Rebelle par exemple où le défi est aussi technique.
C’est un parti pris plutôt dépaysant et qui nous transporte jusqu’à ce village.
Pourtant la 3D a été utilisée cette fois, mais les studios Mac Guff et Michel Ocelot ont réussi à faire en sorte que visuellement cela soit le plus transparent possible.
Par contre le réalisateur loue la plus grande flexibilité de cette technique tout en restant attaché au côté « sensuel » du dessin.
Les techniques informatiques ont aussi permis de passer à la 3D relief, une première dans l’univers de Kirikou. Je n’ai pas vu cette version, n’hésitez pas à me donner votre avis sur celle-ci.
Je suis assez confiant mais pas tout à fait convaincu que ce soit nécessaire, surtout pour les plus jeunes. Après tout Kirikou a toujours vécu jusqu’ici en 2D. Aussi Michel Ocelot semble avoir une approche plutôt raisonnable du relief plutôt centrée sur le décor et les plans plutôt que les jaillissements. A tester donc.
En bref un film à découvrir en famille, si vous aimez l’univers de Kirikou ou si vous souhaitez le découvrir et être dépaysé.
Il est dommage d’apprendre que certains pays ne le découvriront jamais, ou de manière confidentielle, uniquement parce que les personnages sont torse nu…
Crédits
Le film est distribué en salles par Studio Canal.
Et vous que pensez vous de Kirikou ? Avez-vous vu ce troisième film ou comptez vous le découvrir ?