Quand j’ai entendu parler de la diffusion prochaine du documentaire « The End of the Line, L’océan en voie d’épuisement », je ne m’attendais pas à découvrir un film de cette qualité, et encore moins d’être aussi stupéfait par ce que j’y ai appris. On a bien ici un document choc, pour qui se soucie un tant soit peu de nos océans et de la nature en général.
Réalisé par Rupert Murray et tiré du livre « Surpêche, L’Océan en voie d’épuisement » (Editions Demopolis) écrit par Charles Clover, spécialiste des questions environnementales pour le Sunday Times, le film suit l’enquête du journaliste britannique.
Le film a conduit à des prises de conscience et à la création d’une fondation « Blue Marine » afin de créer un réseau de réserves marines protégées. La diffusion en France sur Planète+ (Groupe Canal + / CanalSat) et sa diffusion en DVD (avec des bonus supplémentaires) contribuera sans doute à ouvrir les yeux sur le problème de la surpêche et de ses conséquences.
Le film propose de très belles images sous-marines, mais aussi des scènes de pêche qui marqueront les esprits et des documents d’archive. La musique, signée Srdjan Kurpjel et Marios Takoushis, est digne de certains films catastrophes, très réussie, et la voix de Mélanie Laurent nous accompagne du début à la fin, entre coupée par les interventions de plusieurs experts.
Le documentaire nous rappelle que cela fait 3000 ans que l’homme pêche mais que cette pratique s’est fortement industrialisée dans les années 50, et qu’elle utilise maintenant des outils technologiques très sophistiqués afin de capturer de plus en plus d’espèces sous marines afin qu’elles finissent dans nos assiettes. L’un des intervenants parle d’une déclaration de guerre dans laquelle les poissons n’ont aucune chance. Plus encore certains détruisent au passage les sols marins, et tout un eco-système avec des résultats inattendus et imprévisibles sur la nature sans moyen de revenir en arrière.
L’un des poissons que l’on aime le plus, fortement consommé au Japon notamment, est le Thon Rouge. Sa situation est emblématique car il est en voie de disparition et pourtant toujours l’un des plus recherchés et donc le plus lucratif pour les grandes companies de pêche. Ce qui est édifiant c’est de se rendre compte que les politiques ne prennent pas leurs responsabilités en fixant des quotas supérieurs aux recommandation de nombreux scientifiques, mais qu’en plus ces quotas sont loin d’être respectés ! Et visiblement pas dans de petites proportions ! Certes le thon rouge est délicieux, mais nos enfants sauront ils demain qu’il a existé ?
J’ai retenu un autre enseignement de ce film. Les petits pêcheurs traditionnels souffrent de la situation car les ressources sont de plus en plus minces, et ils ne peuvent lutter contre les gros industriels.
Certains pays d’Afrique permettent à ceux-ci de venir pêcher dans leurs eaux contre une forte rétribution financière qui n’est pas forcément redistribuée. On pille donc les locaux, puis quand ils tentent de venir en Europe certains cherchent encore à les accuser de tous les maux ?
Aujourd’hui la disparition de certaines espèces a créé une abondance d’autres comme nos amies les méduses, les homards par exemple. Mais un jour ceux ci aussi pourraient disparaître.
Par ailleurs des études montreraient que les déjections de poissons aideraient à fixer le dioxyde de carbone, ce qui tenterait à montrer le lien avec le réchauffement climatique.
Mais la troisième et dernière partie du film met l’accent sur les espoirs et les solutions envisagées.
- Des choix politiques plus fermes, et des contrôles plus strictes, prenant l’exemple de l’Alaska
- La création de réserves naturelles protégées assez vastes et nombreuses pour repeupler une population sous marine. Elles auraient aussi l’avantage de créer des emplois. Cela au lieu de subventionner la surpêche.
- Une meilleure indication de la provenance des poissons sur ce qui est vendu dans les supermarchés mais aussi dans les restaurants. Rendre obligatoire l’utilisation de certains labels « Pêche durable ». Comme l’a indiqué l’un des intervenants « L’information c’est le pouvoir » et les océans nous appartiennent.
- Je croyais enfin que la pisciculture était une solution pourtant pour nourrir les poissons d’élevage il faut des poissons sauvages. Ce ne serait donc qu’un pis aller.
Le film est soutenu par la Fondation Akuo, parrainée par le comédien José Garcia, investi, entre autres, dans la préservation de l’environnement et de la biodiversité.
Les bonus de l’édition DVD le film en offrant un éclairage plus complet sur les différents thèmes abordés, et notamment 6 montages thématiques et approfondis autour du film.
Le DVD du film documentaire The End of the Line – L’océan en voie d’épuisement sera disponible en DVD à partir du 18 juin 2012 au prix de 12,99€. Le film sera également disponible en VOD à partir du 25 juin 2012.
En savoir plus :
- http://www.bluemarinefoundation.com/
- BlueMarine Foundation sur Twitter
- Charles Clover sur Twitter
- http://www.fish2fork.com/
- http://www.planeteplus.com/
Et vous qu’en pensez vous ? Cette démonstration vous semble-t-elle pertinente ? Êtes vous prêts à adopter les solutions proposées ? Qu’avez vous pensé du film ?