Sébastien Lavalette est un ancien « Cast Member » de Disneyland Paris. Il revient pour « Papa Citoyen » et ses lecteurs sur l’expérience qu’il a connu pendant 8 ans. Cette interview est publiée en 2 parties : « Travailler à Disneyland Paris » est la première que vous pouvez retrouver ici.
Voici la seconde partie « Le show ».
- Est ce que tu as eu l’opportunité d’improviser ou d’apporter ton apport personnel sur le travail qui t’était demandé ? Cela est il apprécié ?
Oh que non ! Les spectacles sont élaboré et mis en scène par les « shows director » et tout est écrit à l’avance, des pas de danse au grattage de l’oreille. L’improvisation est rare voire inexistante. Les shows directeurs ont un temps limité pour monter un spectacle, il leur est alors très compliqué de demander l’avis de chacun pour savoir ce qu’il en pense. Chacun son travail, ils créent, on exécute !
- Quel show préfères tu ou as tu préféré. Pourquoi ?
Pour moi, les plus beaux shows sont ceux réalisés pour la télévision ou les événement presse. Rien à voir avec le travail habituel. Les petits plats sont mis dans les grands afin que Disney puisse diffuser le meilleur de son image. On appelle ça les « special event ». Le plus beau des « special event » auquel j’ai pu participer restera incontestablement « le bal des princesses ». Tout comme dans les dessins animés, on peut voir en direct les princes et princesses exécuter sous nos yeux les célèbres valses qui vous emportent dans leurs tourbillons romantiques.
- Peux tu nous parler de la Fantillusion vu de l’intérieur ?
Ah la Fantillusion !!! C’est la deuxième parade électrique que Disneyland Resort Paris accueille, la première étant la Main Street Electrical Parade. Sur cette Parade, trois unités bien distinctes, l’unité de Mickey et son jardin magique, l’unité des méchants et pour finir, l’unité des princes et princesses. Parade éprouvante pour les guides driver qui ne doivent pas relâcher leur attention. C’est le dernier rendez vous du soir et tout les visiteurs du parc sont là. Une fausse manœuvre et ce serait la catastrophe. Limite aveugle aux commandes du char, les drivers se reposent entièrement sur leur guide parade et le mot confiance prend alors tout sont sens. Pour les danseurs et les personnages, c’est une toute autre histoire. Seule chose a faire, exécuter la chorégraphie et prendre un maximum de plaisir en se désaltérant du bonheur qui envahie le regard des visiteurs.
- As tu vu la parade originale telle qu’elle était jouée à Tokyo Disneyland ? (en DVD ou en direct. Voir ici et le concours). Ou t’en a-t-on parlé ? Si oui quel est ton avis sur son adaptation ?
J’ai eu la chance de voir la Fantillusion de Tokyo en vidéo avant son arrivée en France. Rien à voir avec la Fantillusion actuelle. Plus longue, plus de chars, plus de monde, plus de personnages. Pour Disney Paris, la musique reste inchangée mais les chars sont beaucoup moins nombreux et le nombre de performers (danseur, driver, guide) l’est également. Tout est une question de budget. Disney Tokyo et riche, Disney Paris l’est un peu moins. La Fantillusion reste quand même (pour celui qui n’a jamais vu celle de Tokyo) la plus belle parade que Disneyland Resort Paris ai eue jusqu’à ce jour.
- Quels conseils donnerais tu à ceux qui aimeraient suivre le même chemin et intégrer DLP ?
Je leur dirais de foncer et de faire leur propre expériance. Disney c’est tout ou rien, on aime ou on aime pas. Pour ma part ce sont les meilleures années de ma vie.
- Et si c’était à refaire ? Quel regarde portes tu sur ces années Disney ?
Si c’était à refaire ? Je referai exactement la même chose, le même parcours mais je pense que je m’arrêterais plus tôt. Être artiste à la parade reste un boulot de jeune et passer la trentaine, l’heure et venue d’avoir des projets concrets et de savoir enfin ce que l’on veut faire de sa vie. Mes plus beaux souvenirs resteront ceux de mon temps passé à Disney. Comme dans tout les boulots, y a des contraintes et des avantages, des choses à prendre et à laisser.
- As tu gardé contact avec d’anciens collègues ?
Disney est une grande famille et il est impossible de renier une famille qu’on aime !!! Je suis parti mais Mickey et moi sommes resté bon amis, on s’appelle très souvent. Je manque énormément à Blanche neige, Jafar veut toujours me faire la peau et Hercule m’attend toujours pour me donner des cours de Musculation. J’ai aussi gardé contact avec mes collègues un peu moins connu (danseurs, guide, drivers, superieurs hièrarchiques) grâce aux réseaux sociaux tel que Facebook, pour la plupart on s’appelle et passons des heures au téléphone.
- Sur quels projets travailles tu actuellement ?
J’ai quitté Disney pour continuer « en solo » dans le monde du spectacle. Fervant admirateur du monde héroïque fantasy, j’ai crée une troupe médiévale ayant pour nom « Les Tabards de Feu». L’association des Tabards de Feu a vu le jour en 2009 en région parisienne. Elle a pour objectif d’imaginer, créer et jouer des spectacles médiévaux-fantasy sur scène, en extérieur (spectacles de rue, fêtes médiévales). Les spectacles retracent l’histoire d’un peuple issu d’un monde ancien nommé Galadya, monde au sein duquel le bien et le mal s’affrontent afin de rendre la Terre à son créateur: le Phoenix.Ces spectacles allient combats, chorégraphies, chant, pyrotechnie, et comédie, mais l’association étend ses activités bien au delà du spectacle. Les costumes, ainsi que les armes et les techniques de combat sont élaborés en atelier, par les membres de l’association. Les Tabards de Feu se produisent sur scène, mais aussi lors de manifestations médiévales, événements privés, spectacles de rue. La richesse de l’histoire que nous jouons nous permet de proposer de nombreuses pièces.
- Que t’apporte ton expérience DLP dans ces projets ?
Disneyland Resort Paris à été un tremplin pour tout ce que je fais aujourd’hui. Les techniques de mise en scène et de chorégraphie que j’ai acquise au cours de ces huit années mais aussi l’improvisation et l’interprétation de personnages divers et variés.
- Comment peut on voir ces nouveaux projets ?
Je vois les Tabards de Feu comme la continuité d’une aventure, de mon aventure théatrale, je ne cherche pas à me faire connaître par la notoriété ou encore passer à la postérité, juste à vivre de ce que j’aime et aimerai toujours, le spectacle sous toute ses coutures.
Notre site Internet : http://www.lestabardsdefeu.com
Nous avons également un compte Twitter : @tabards_de_feu