J’ai vécu mon enfance en Alsace, une région il me semble où la religion tient une place plus importante qu’en Ile de France par exemple. Cela est sans doute aussi lié au Concordat de 1801 signé par Napoléon Bonaparte, jamais abrogé du fait sans doute de l’Histoire chaotique et douloureuse de la région. Je vous invite à lire cet article sur Wikipédia qui vous apprendra des éléments importants toujours en vigueur !
J’ai donc eu un enseignement religieux en primaire et au collège. J’ai d’ailleurs été dans un collège privé, où il était obligatoire de se lever lorsque le professeur entrait dans la classe (c’est un autre sujet mais cela a été déterminant dans mon éducation). Il a également fallu préparer la communion, et la profession de foi, ce qui m’a valu une overdose enfant, et un cauchemar que je ne suis pas prêt d’oublier où je me voyais au pied de la croix le jour de la crucifixion… N’est ce pas violent que de parler de cet acte de barbarie à des enfants ? N’est ce pas autrement plus marquant que ce que l’on fustige à la télévision ?
Du coup je me suis éloigné adolescent de la religion pour développer un esprit citoyen, laïque, voir cartésien dans la recherche des réponses que nous nous posons dans les sciences et plus généralement dans les faits. Cela ne me quittera vraisemblablement plus. Cependant je ne rejette pas les religions, bien au contraire je crois – que l’on ai la foi ou non – qu’elles ont un rôle important à jouer pour l’Homme. Ce que je rejette cependant, et parfois assez violemment, c’est l’organisation religieuse totalement humaine, qui a conduit à des horreurs sans nom dans l’Histoire, et qui fait encore des dégâts monstrueux, il suffit de voir les scandales liés à la pédophilie. C’est juste intolérable. Je pense aussi que ces organisations sensées nous aider dans notre spiritualité au quotidien sont fortement ancrées dans le passé et non dans l’avenir. Comment expliquer les positions du Pape sur le préservatif, le mariage des prêtres, ou la place des femmes dans l’Eglise.
La réalité c’est que je suis croyant dans le sens où je reconnais que l’Homme a tué, de façon totalement barbare et inhumaine, l’un des siens qui n’avait qu’un message d’amour. Qu’il a élevé au rang de martyr ceux qui l’ont suivi et sa mère. Ces faits remettent l’humanité face à ce qu’elle a de plus sombre.
Mais mes enfants ne sont pas baptisés, notamment parce que je souhaite leur laisser le choix. Un jour si elles le veulent elles choisiront la voie spirituelle qui sera la leur. Je souhaite simplement leur donner les clés de compréhension.
Je me suis aussi intéressé au bouddhisme qui pour moi a une démarche saine et une philosophie que je crois juste, bien qu’aujourd’hui, dans nos sociétés, complètement irréalisable. Selon les bouddhistes, outre la méditation qui doit faire beaucoup de bien, il faut se débarrasser de toute forme d’attachement ou de désir pour aimer différemment (compassion). En toute cas, c’est comme ça que je l’ai compris : se détacher de ce qui cause notre malheur : la perte de ce que l’on a (ou croyons posséder) ou l’absence de ce que l’on souhaiterais avoir. C’est un chemin personnel qui mène jusqu’à la sagesse et l’éveil. Les bouddhistes ont d’ailleurs une fort belle manière de vous expliquer le cycle de la vie. Après on adhère ou non aux idées de réincarnation, et de kharma. Vous conviendrez que cela est bien aux antipodes du libéralisme débridé que nous vivons actuellement.
En bref, je crois que dans ce type de messages et d’enseignement, l’Homme a encore beaucoup de chemin à faire. Il suffit de voir ce que l’humanité est capable de faire pour un peu de pouvoir ou d’argent au détriment de l’autre.
C’est pourquoi, après la révolution technologique et écologique, peut être devra-t-on vivre une révolution spirituelle pour mieux vivre, et mieux vivre ensemble. Peut être, est ce simplement l’humanisme.