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Les zanimés de la rentrée…

Octobre est arrivé, sans se presser avec son petit lot de nouveautés made in Japan. Comme d’habitude, faire le tri entre cette avalanche relève de la gageure et il est impossible de tout voir. Petit aperçu de quelques titres pris au hasard selon la rêgle d’échantillonnage des 1011 personnes etc…

Catégorie « Daube en puissance, à fuir absolument » :

Mai Otome

– Studio : Sunrise
– Genre : Mayonnaise avariée
– Réalisation : Masakazu Obara (Mai HiME)
– Musique : Yuki Kajiura (Mai HiME, Erementar Gerad, Tsubasa Chronicles)
– Nombre d’épisodes vus : Trop
– Nombre d’épisodes prévus : Trop
Site officiel : http://www.my-zhime.net/

C’est l’histoire d’Arika, une jeune fille (évidemment) qui quitte son petit bled paumé pour se rendre au magnifique royaume de Winblotruc. Elle veut y réaliser son rêve, devenir une Otome. En effet c’est à Winbloschtroumpf que ce trouve la prestigieuse école Garderobe (ou Guadeloupe enfin peu importe, c’est pas le plus important) qui forme les Otome.
« C’est quoi une Otome ? » me demande Ioio les yeux pétillants. Une maid qui a des pouvoirs de Bioman et qui se la joue Gundam. Ça sert de chien de garde, de femme de ménage, de service à thé etc… à des gens hauts placés, bref ce que tous rêvent d’avoir ! Si Akira désire tant en devenir une, c’est parce qu’elle a entendu de sa grand mère que sa mère, qu’elle n’a jamais connue, en était une.
Évidemment on n’accepte pas n’importe qui à Garderobe et, si elle n’était pas l’héroïne qui va se faire remarquer (en bien, cela va de soit) par la directrice de l’école et son bras droit, Arika aurait vu la porte de Gardetruc lui claquer au nez. Sa chance lui est donc accordée par le Roi Nagi Dai Artai qui lui propose, le jour du couronnement de la Pincesse Mashiro, de se battre en duel avec la meilleure des élèves Otome : Nina Wang. Arika réussira-t-elle à entrer à Garderobe et sauver le monde des vilains méchants pas beaux ?

Série « fan service » au sens large du terme (à savoir « on donne au fan tout ce qu’il aime pour qu’il soit content » et achète nos produits), Mai HiME l’an dernier s’est imposé comme le nouveau succès marketing du couple Sunrise/Bandai. Otome reprend donc le flambeau pour la plus grande joie des caisses des deux partenaires.
Mai Otome, plus que l’humour raz la jupette, plus que les clichés abondants, plus que la musique (une Kajiura pas inspirée comme on la connaît depuis… Mai HiME justement), recycle carrément les personnages qui ont su toucher le cœur (ou la libido) du public de la première série.
On ne change pas une recette qui a porté ses fruits, donc, c’est sûrement ce que s’est dit Sunrise… et ce ne sont pas les 160.000 dvds (jusqu’au volume 8, il y en a 9 en tout) de Mai HiME vendus sur le territoire japonais qui iront dire le contraire, d’ailleurs la licence en France a été officialisée par Beez.
Le résultat est tout aussi indigeste, les gags tout aussi lourds et grotesque sans être amusants et le scénario… scénaquoi ? Quelle importance ? Comme dans Mai HiME elles ressusciteront pour le plus grand bonheur des caisses de B&S.

Au final donc voici une série de Magical – maids – bioman – gundam – pantsu – girls avec sa dose obligatoire de shôjo ai (romances entre filles). Un véritable « worst of » de l’animation japonaise qui plaira sûrement à ceux qui sont restés fans de la première série, (malgré ses seules qualités balayées par un ridicule dernier épisode) ainsi qu’aux otakus (là, faut dire que tous les appâts à otakus-pervers ont été sortis). Les autres passeront leur chemin… cherchant un peu de subtilité dans un océan de banalité (de nullité).

Catégorie « Trop vieux pour ces conneries »

Shakugan no Shana

Shana

– Studio : J.C Staff
– Genre : Héroïne qui fait les gros yeux découpe bestioles, « Tu es mort mais tu ne le sais pas…encore ».
– Réalisation : Takashi Watanabe (Slayers)
– Musique : Kô Ôtani (Futur GPX Cyber Formula, Gundam Wing)
– Nombre d’épisodes vus : 1
– Nombre d’épisodes prévus : Quelle importance ?
– Site officiel : http://www.shakugan.com/

Ça parle d’un ado qui vivait tranquillement… il était heureux, il avait une vie, des amis, de la famille. Mais ce dernier rencontra un chauve à lunettes de soleil qui lui informa que sa vie n’était qu’illusion. Il lui proposa deux pilules… une rouge, une bleue… la rouge pour rester dans ce rêve, la bleue pour l’en réveiller… Curieux, le jeune homme prit la bleue… et là, c’est le drame. Il découvrit qu’en fait … il était mort !

Bon on remplace Neo par une fillette qui fait la gueule pour essayer de faire « kakoooi » tranchant du monstre, et la pilule bleue par un coup de sabre dans le corps du jeune homme. Et voilà Shakugan no Shana. Génial non ? C’est ennuyant, énervant, laid (chara design échappé de dôjinshis bas de gamme) mais bien animé. Ça peut être bien mais faisant un blocage sur la forme, je ne vais pas plus loin.

Catégorie « Oui,mais… »

Blood+

Blood

– Studio : I.G
– Genre : Massacre de bestioles en voie d’extermination.
– Réalisation : Jun’ichi Fujisaku (Scripts de plusieurs épisodes que Ghost in the Shell Stand alone complex)
– Musique : Mark Mancina
– Épisodes vus : 3
– Épisodes prévus : 52
– Site officiel : http://www.blood.tv/

Saya est une lycéenne épanouie mais dont les derniers souvenirs ne datent que de l’an dernier. Qu’à cela ne tienne, elle mène une vie pleine de bonheur avec sa famille adoptive et ses amis.
Hélas, tout bascule quand, un soir, son lycée est attaqué par une affreuse créature buveuse de sang, un Chiroptera (Sachant que Chiroptera est le nom donné à l’ordre qui regroupe les mammifères volants… vous devinez un peu ce qu’est la bestiole en question). Alors que Saya est à son tour attaquée par cette bête, un ténébreux inconnu intervient. Ce dernier lui fait boire (de force) son sang. Les pupilles devenues rouges comme le sang, Saya, complètement changée, se lance à l’assaut du monstre, le massacrant à l’aide de l’épée que ce dernier lui avait confiée.
Choquée par cette aventure, Saya va être amenée à se poser de plus en plus que questions sur son passée et son existence… qui en intéresse plus d’un.

Blood+ est donc une série qui, chronologiquement, se passe plusieurs années après Blood the Last Vampire sorti il y a quelques années. L’histoire tente d’éclaircir le passé de son héroïne, Saya. L’ambiance perd de son côté « film d’épouvante ». Le chara design est plus « classique », de même de la colorimétrie qui faisaient toute la force (et l’unique point positif) de Last Vampire. Pour autant le tout reste soigné et de bon niveau (c’est I.G. en même temps). La trame parait intéressante mais est, ainsi que le rythme de la série, fortement distillée… peut être à cause du nombre d’épisodes qui n’oblige pas à faire « efficace ».
Blood+ est une série qui a donc quelques atouts sur le papier mais qui manque d’un véritable coup de fouet pour lancer l’histoire. On espère donc que ce dernier arrivera assez tôt pour que la série gagne en intérêt.

Paradise Kiss

– Studio : Madhouse
– Genre : « Ma Jaguar elle est classe, mes fringues aussi… normal, je suis styliste »
– Réalisation : Osamu Kobayashi (Kimagure Orange Road TV)
– Musique : Hiroaki Sano (du Hentai ô___Ô)
– Épisodes vus : 1
– Épisodes prévus : 12
– Site : http://parakiss.tv/_pkiss/

Madhouse se charge cette année de l’adaptation du manga Paradise Kiss de Ai Yazawa, à qui nous devons Nana (dont un film live a connu un vif succès au Japon il y a quelques mois).

Paradise Kiss parle d’une bande de couturiers amateurs plutôt « originaux » qui veulent percer dans le milieu. Ils «font appel» à une jeune lycéenne à la vie carrée et ennuyeuse pour leur servir de modèle. Baptisée par le groupe « Caroline », Yukari, dont la vie ne se résumait qu’à étudier, se laissera-t-elle embarquer dans l’aventure ?
Malgré ses personnages intéressants et sa « mise en images » de bon niveau (chara design fidèle au manga, donc beau, magnifiques décors et effets de lumières), l’adaptation Madhouse de ParaKiss pêche dans son animation médiocre et une mise en scène très molle. On ne ressent presque aucun rythme, un peu comme ce fut le cas il y a un an avec Peach Girl, autre manga shôjo à succès qui a été adapté en anime.
L’impression générale est donc mitigée, incitant le spectateur qui découvre l’histoire à se tourner plutôt vers le manga. Dommage…

Catégorie : Prometteur, doit confirmer.

Jigoku Shôjo

– Studio : Deen
– Genre : Cossette s’est teinte les cheveux et sort son kimono
– Réalisation : Takahiro Omori (Gakuen Alice, a travaillé sur Habane Renmei)
– Musique : Yasuharu Takanashi (Shin Hokuto no Ken)
– Épisodes vus : 3
– Épisodes prévus : 26
– Site officiel : http://www.jigokushoujo.com/

Telle une légende urbaine, Jigoku Shôjo est un nom qui circule sur la toile. Celui d’une jeune fille qui via son site internet propose à qui le souhaite de se débarrasser définitivement de quiconque lui cause du mal.
Mayu est une lycéenne en pleine dépression. Elle est sans cesse harcelée par ses camarades de classes qui se plaisent à l’humilier. Mais un jour ces dernières dépassent les bornes et Mayu finit par se connecter à ce fameux site pour faire appel à la Jigoku Shôjo…

Voila une nouvelle série de lolita-fantôme, très contrastée un peu comme Cossette. L’ambiance glauque et macabre du récit côtoie les couleurs très vives et lumineuses utilisées tout au long de l’épisode. Le kimono de la Jigoku Shôjo, noir orné de fleurs de toutes les couleurs illustre ce contraste. Les scènes de cauchemar éveillé que les victimes de sa vengeance subissent, sont dignes de films d’épouvantes, même si elles manquent un peu de la virtuosité qu’Akiyuki Shinbô a su faire preuve dans ses deux histoires de Gothic Lolita (Cossette et Tsukuyomi Moonphase). La musique pour finir colle plutôt bien à l’action sans pour autant se montrer marquante, si ce n’est un ou deux thèmes.
Voilà donc une série prometteuse mais qui se doit au plus vite de montrer un scénario de fond pour ne pas lasser à la longue. Jusqu’à présent, chaque épisode se contentait de traiter d’un « cas » de personne à « aider ».

Mushishi

– Studio : Mushishi Production Committee
– Genre : Les Mushi sont nos amis, il faut les aimer aussi.
– Réalisation : Hiroshi Nagahama (les meilleurs épisodes de Fruits Basket)
– Musique : Toshio Masuda (Excel Saga !)
– Épisodes vus : 3
– Épisodes prévus :
– Site officiel : http://www.mushishi.jp/

Il existe des créatures légendaires que l’ont dit être à la source de toute vie… à la base de la phylogénie. Ces créatures, les Mushi sont en général invisibles aux humains. Seuls quelques rares d’entre eux sont capables de voir ces êtres. Ginko est un homme qui voyage ça et là afin d’étudier les Mushi et de régler les problèmes qu’ils pourraient poser .

Voici LA grosse surprise de cette fin d’année. A travers les affaires de Ginko, c’est tout un monde teinté de fantastique et de féerie qui s’ouvre. Les premiers épisodes se plantent dans la partie « Envers » du Japon, loin des villes de bétons, au cœur de la forêt qui ne pourra que rappeler celle de Princesse Mononoke.
Bienveillants ? Malfaisants ? Les Mushi, véritables personnages au cœur de cette histoire, recèlent bien des mystères qui se dévoileront au fil des épisodes. L’ambiance générale de la série est plutôt calme et apaisante, les musiques de Musada loin des délires d’Excel Saga se veulent dans le même ton et passent presque inaperçu. Tout est donc fait pour que cette histoire soit vécue un peu comme un conte, une légende.
Mushishi est donc une série d’histoires teintées de féerie autour de ces créatures de légende. Son ambiance et la richesse de son récit ne peuvent que fasciner, captiver, de même que ses décors d’un magnifique Japon « côté nature ». C’est pour ces raisons que le manga de Yuki Urushibara dont la série est adaptée, a remporté en 2003 le prix d’excellence au Japan Media Arts Festival.

En résumé pour les flemmards :
– Mai Otome : Réservé aux fans de la première série et à qui cherchera des arguments pour casser l’animation japonaise.
– Shakugan no Shana : Je passe mon tour, ça peut plaire à certains cependant.
– Blood + : Pas mal mais manque de rythme.
– Paradise Kiss : Préférez le manga.
– Jigoku Shôjo : Prometteur mais a besoin d’une trame de fond.
– Mushishi : Impeccable pour qui veut du dépaysement.

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